Les femmes rurales innovent 
pour le développement durable

12 mars 2021

Des membres de l'association des femmes gestionnaires de l’Aire Protégée Communautaire Loharano, Ankililoake.(Photo: T.Rabarison/PNUD)

A Amboboaky, village de la commune rurale d’Ankililoake, l'association des femmes gestionnaires de l’Aire Protégée Communautaire Loharano vise l’autonomisation des femmes rurales et un développement durable.

La gestion de l'aire protégée et l'exploitation des ressources naturelles permettent aux femmes de bénéficier d'un complément de revenus substantiels. Un complément qui tendra à améliorer les conditions de vie de leurs familles. L'association produit de la confiture à partir des fruits de saison. Elle fournit aussi de la poudre de manioc, utilisée comme complément alimentaire, pendant les saisons mortes. Enfin, elle se consacre également à la confection de produits artisanaux en utilisant le vinta, une matière première locale pour le tissage de paniers, de nattes et de chapeaux. 

Ces activités prometteuses sont une grande première dans la région Atsimo Andrefana. Appuyées par l’initiative du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable en matière d’approche paysage dans l’Atsimo Andrefana, et financièrement soutenue par le PNUD et le GEF, ces innovations ne sont qu’à leur début. 

Une mise à l’échelle, tant au niveau de la production, qu’auprès des autres  aires protégées communautaires est actuellement attendue. 

Les apicultrices d'Antanimena Maikandro (Photo: T.Rabarison/PNUD)

Développement de l’apiculture pour l’autonomisation des femmes

L'apiculture est une activité qui peut être adaptée à la région Atsimo Andrefana. Au sein de l'Aire Protégée Communautaire Loharano, dans le village d’Antanimena Maikandro, les femmes ont été formées pour se professionnaliser à cette activité. Elles ont reçu des équipements adaptés pour ce faire: masques de protection, enfumoir, maturateur, couteau à désoperculer. 

Tout un dispositif est établi pour valoriser la production de miel. Pour cette première expérience, les ruches et les essaims proviennent d'Antsirabe. Du fait de leur déplacement vers le lieu d'exploitation et l'adaptation des abeilles au climat du sud, environ la moitié des essaims a été perdue. 

Pour faciliter l'implantation, l'exploitation apicole est installée dans un endroit ombragé et entouré de cactus (pour la protection) et d'arbres fruitiers (pour la production). Au cours de la phase d'essai, une production de 5 litres par ruche a été récoltée par l'association. Notons qu’à Tulear, la bouteille d'1,5 l de miel est vendue à Ar. 15,000 (environ USD 4). 

Convenablement gérée par l'association des femmes, l'activité apicole permet aux mères de familles d'apporter un complément de revenus appréciable à leurs ménages. C'est un moyen d'améliorer les conditions de vie de tous les villageois concernés.

Cette activité s’inscrit dans l'initiative du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable en matière d'approche paysage dans l'Atsimo Andrefana, soutenue financièrement par le PNUD et le GEF.

Forêt épineuse de Morombe. (Photo: T.Rabarison/PNUD)

 A propos de l’Aire Protégée Communautaire Loharano

  • Une aire protégée communautaire est une aire protégée de catégorie 5. C’est un paysage harmonieux protégé, selon la classification du Code des Aires Protégées.
  • L’APC Loharano est localisée dans la commune rurale d’Ankililoake, district de Toliara II. Elle est constituée par les villages d’Antanimena Maikandro, d’Amboboaky, d’Antanilebe et d’Andranolava.
  • Loharano s'étend sur un plateau calcaire avec des dunes anciennes. Son bas-fond est fait de sol limoneux fertile favorable à l’agriculture.
  • L'APC est un vivier d'espèces rares du Sud-Ouest malgache. Elle abrite trois espèces de reptile, quinze familles d’oiseaux, deux espèces de mammifères et dix groupes d’invertébrés