Depuis 1976, le pays a connu dix épisodes d’Ebola. Le dernier sévit encore à ce jour dans la partie Est du pays et a déjà couté la vie à plus de 3.300 personnes. L’ampleur de ses effets directs et collatéraux a amené la communauté internationale à déclarer ce dernier épisode d’Ebola « une urgence sanitaire de portée internationale ». Les difficultés rencontrées dans la riposte de ce dixième épisode sont révélatrices de nombreuses faiblesses profondes dans la lutte contre les maladies épidémiques émergentes et réémergentes en RDC.
Cette étude d’impacts socioéconomiques de la neuvième flambée épidémique de la maladie à virus Ebola survenue à Bikoro a mis en exergue ces faiblesses structurelles et montré la nécessité pour le pays : (i) de mettre rapidement en place un mécanisme efficace de prévention et de réduction de risque de survenance des épidémies, (ii) de réduire les déficits des capacités sanitaires nationales aussi bien en capital humain, en ressources financières, qu’en logistiques, (iii) de tenir compte des aspects anthropologiques et communautaires dans la formulation et la mise en oeuvre de la riposte ; et (iv) d’adresser les facteurs structurels favorisant la survenance d’Ebola.