Plus de 130 pays se réunissent au Chili pour booster le financement de la nature et soutenir les objectifs mondiaux en matière de biodiversité
8 mai 2025

Les délégués de plus de 130 pays ont pris part à la 6ème conférence Mondiale sur le financement de la Biodiversité au Chili
Lors de la plus grande conférence sur le financement de la biodiversité organisée par le PNUD, les pays ont proposé des solutions innovantes et 92 plans nationaux pour transformer la manière dont la nature est appréciée et protégée.
Plus de 130 pays se sont ralliés aux objectifs mondiaux en matière de biodiversité et ont exploré des solutions de financement audacieuses – allant des obligations pour la protection de la nature aux subventions réaffectées, de la fintech aux crédits nature - afin de débloquer des financements durables pour la conservation à une époque où l'aide internationale est en baisse.
Avec 92 nouveaux pays qui ont lancé le développement de leurs "plans de financement de la biodiversité" nationaux, la conférence a souligné une dynamique mondiale de soutien pour la réalisation du cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montreal , dans la foulée de la conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP16) qui s'est tenue au début de l'année.

Michelle Muschett, sous-secrétaire générale des Nations unies et directrice régionale du PNUD pour l'Amérique latine et les Caraïbes
La 6e édition de la Conférence mondiale sur le financement de la biodiversité (6-8 mai) est organisée par l'Initiative pour la finance de la biodiversité (BIOFIN) du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Le plus grand rassemblement à ce jour de la communauté œuvrant pour le financement de la protection de la nature a réuni de hauts fonctionnaires représentant les ministères de l’Environnement et des Finances, ainsi que des membres clés du gouvernement.
"Nous sommes très fiers, en tant que pays, d'accueillir les 133 pays qui font partie du réseau BIOFIN du PNUD", a déclaré S.E. Maisa Rojas, ministre de l'environnement du Chili, lors de la séance d'ouverture.
"Aujourd'hui, le principal défi consiste à rendre la biodiversité visible et à reconnaître son rôle essentiel dans le développement économique, l'organisation sociale et l'identité de nos pays, en lui donnant une dimension claire et mesurable, intégrée dans les comptes nationaux et le développement économique durable", a-t-elle déclaré.
Elle a ajouté que "en tant que pays, nous comprenons que les solutions ne peuvent être isolées et qu'elles doivent toujours impliquer la coopération sous ses nombreuses formes. C'est pourquoi nous travaillons à l'intégration des politiques relatives au climat et à la biodiversité. Un exemple est notre loi-cadre sur le changement climatique, qui fixe l'objectif de neutralité carbone et de résilience d'ici à 2050, en encourageant l'utilisation de solutions fondées sur la nature comme outils d'atténuation et d'adaptation. Il s'agit là d'une excellente occasion de lier les actions et les mesures en faveur de la biodiversité à l'adaptation au climat et aux instruments de financement."
Environ un million d'espèces animales et végétales sont actuellement menacées d'extinction. Ce déclin est principalement dû aux activités humaines, notamment aux changements d'utilisation des terres et des mers, à l'exploitation directe des organismes, au changement climatique, à la pollution et à l'introduction d'espèces envahissantes.

S.E. Maisa Rojas, ministre de l’Environnement du Chili, lors de la séance d'ouverture.
"La sauvegarde de la nature n'est pas une priorité parmi d'autres : elle est le fondement de nos économies, de nos sociétés et de la promesse d'un avenir digne", a déclaré Michelle Muschett, sous-secrétaire générale des Nations unies et directrice régionale du PNUD pour l'Amérique latine et les Caraïbes.
"Le développement humain ne peut être séparé de la santé de notre monde naturel. En Amérique latine et dans les Caraïbes, une superpuissance en matière de biodiversité, le PNUD travaille avec les pays pour transformer la manière dont la conservation de la nature est évaluée et financée", a-t-elle déclaré.
"Alors que le PNUD fête ses 60 ans de promotion du développement durable, nous réaffirmons notre engagement en faveur de solutions qui protègent, restaurent et soutiennent les écosystèmes qui sont à la base de la résilience, de la prospérité et du bien-être de la planète et des générations actuelles et futures", a-t-elle ajouté.
Le Fonds pour l'environnement mondial (FEM), en partenariat avec BIOFIN du PNUD - une initiative mondiale consacrée à la conception et à la mise en œuvre de solutions de financement de la biodiversité à grande échelle - aide plus de 90 pays à élaborer des plans de financement de la biodiversité
Ces plans ont été reconnus lors de la COP16 des Nations unies sur la biodiversité, qui s'est tenue en Colombie, comme une "action habilitante" permettant de combler le déficit financier mondial en matière de biodiversité, qui s'élève à plus de 700 milliards de dollars par an.

Les délégués du Gouvernement chilien, du PNUD, du FEM ont tous livrés un message d'espoir pour le financement de la biodiversité
"Le FEM est heureux de travailler avec BIOFIN pour accélérer les actions qui permettront de combler le déficit de financement de la biodiversité et d'aider le monde à atteindre les objectifs du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal", a déclaré Carlos Manuel Rodríguez, directeur général et président du Fonds pour l'environnement mondial (FEM). "Ensemble, nous aidons les gouvernements à réorienter les flux financiers et à mobiliser les ressources nationales en faveur de la biodiversité, ainsi qu'à veiller à ce que la biodiversité soit pleinement intégrée dans les priorités économiques et de développement et ne soit pas traitée après coup", a-t-il déclaré.
Alors que l'aide traditionnelle au développement continue de diminuer, le besoin de modèles de financement plus catalytiques n'a jamais été aussi grand. La finance pour la finance - l'utilisation stratégique des ressources limitées des donateurs pour débloquer des fonds publics et privés beaucoup plus importants - offre une voie essentielle pour aller de l'avant.
BIOFIN du PNUD a déployé l'approche de la finance pour la finance dans 41 pays afin de catalyser plus de 1,6 milliard de dollars pour la nature depuis 2018. De petits investissements catalytiques dans les politiques, les structures financières et les incitations ont permis de débloquer des flux financiers durables bien plus importants, faisant du modèle "Finance pour Finance" un accélérateur éprouvé pour les pays désireux d'atteindre leurs objectifs en matière de biodiversité et de développement

Le parc marin des Mangroves fait partie de la biodiversité congolaise
La République Démocratique du Congo est l’un des pays les plus riches en diversité biologique du continent africain. Voilà pourquoi, depuis 2024, elle a adhéré à l’initiative BIOFIN du PNUD grâce auquel, le pays va se doter d’un Plan national de financement de la biodiversité d’ici 2026 aligné au SPANB (Stratégie et Plan nationaux de la Biodiversité). Cette initiative offre une opportunité d’accroitre les ressources pour ce secteur vital pour le développement durable. L’équipe nationale BIOFIN est déjà en place et la mise en place du Comité nationale de Pilotage BIOFIN est en cours. Elle a pour missions de réaliser une analyse des politiques et institutions pour identifier les lois et les institutions qui influencent la biodiversité est en cours, un examen des dépenses publiques, c'est-à-dire une analyse des budgets alloués à la biodiversité au niveau national, couplée à une évaluation des besoins financiers et à une estimation des coûts nécessaires pour atteindre les objectifs de conservation de la biodiversité est encours aussi.
Une analyse minutieuse des besoins décrits dans la stratégie du Plan d’Action pour la Biodiversité (SPANB/RDC) est en cours, et cette analyse permettra de déterminer les actions à mener pour atteindre les objectifs fixés. Il faut noter que l’objectif final du programme BIOFIN/RDC est de fournir au gouvernement Congolais « un Plan de Financement de la Biodiversité ».