Le Burundi se dote d’outils pour la Gestion communautaire des risques de catastrophes liés au changement climatique

7 novembre 2018

© Aaron Nsavyimana / PNUD Burundi / 2018 - Depuis 2017, le projet GCRCCCBu a mis en place un système d’observation hydrométéorologique automatique, composé de 10 stations agro-météorologiques, 10 stations hydrologiques, et 10 stations pluviométriques automatiques de type Pluvio-one.

Par Aaron Nsavyimana

Bujumbura – Grâce à un financement du Fonds pour l'environnement mondial (FEM), le Burundi est désormais doté d’un système solide et fiable de surveillance et de suivi météorologique et hydrologique en temps réel. M. Alexis Nimubona, Coordonnateur national du projet de « Gestion communautaire des risques de catastrophes liés au changement climatique » (GCRCCCBu) et expert en résilience climatique explique que ce système est également placé sous les guidances technique et administrative du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du ministère de l'Environnement, de l’Agriculture et de l’Élevage.

Le projet GCRCCCBu est actuellement opérationnel dans quatre provinces du Burundi, à savoir : Bujumbura, Makamba, Kirundo et la Mairie de Bujumbura. Il a reçu du PNUD/FEM un financement de 8 715 000 dollars pour la période 2015-2019. Depuis 2017, il a mis en place un système d’observation hydrométéorologique automatique, composé de 10 stations agro météorologiques, 10 stations hydrologiques, et 10 stations pluviométriques automatiques de type Pluvio-one. Les 30 stations sont connectées au serveur de l’Institut géographique du Burundi (IGEBU) qui enregistre automatiquement et en temps réel les données hydrométéorologiques reçues. « Nous ne sommes plus obligés d’aller relever manuellement les données à la station », explique Alexis Nimubona, « elles sont transmises automatiquement toutes les 15 minutes ». Ces données sont ensuite traitées et délivrées sous forme de messages informatifs aux décideurs politiques pour faciliter une prise de décision raisonnée à l’endroit des communautés cibles.

Afin d’améliorer les prestations de l’IGEBU, comme l’assistance à la navigation aérienne, le projet GCRCCCBu a également financé l’achat et l’installation d’une station synoptique à l’aéroport International de Bujumbura. « La mise en place de cette station va grandement améliorer nos prestations au quotidien », déclare Ezéchiel Kayoya, chef du service météo à l’aéroport international de Bujumbura. « Elle combine en temps réel tous les paramètres dont notre service a besoin pour le fonctionnement et l’assistance à l’aviation, comme la vitesse et la direction du vent, la température, l’humidité, le rayonnement, et la pression atmosphérique. » Des informations capitales pour guider l’atterrissage des avions dans de bonnes conditions et pour aussi mesurer son chargement au sol avant décollage.

En plus de la surveillance météorologique, le projet GCRCCCBu s’occupe de l’aménagement de bassins versants et du renforcement des capacités institutionnelles, afin d’améliorer la résilience climatique des communautés. L’identification des zones d’intervention du projet a été dictée par l’analyse de leurs vulnérabilités.

En province Bujumbura, les plaines occidentales, riveraines du lac Tanganyika, sont adossées à des collines à pentes abruptes. En saison des pluies, érosions, glissements de terrains, inondations et éboulements des berges des rivières, sont de plus en plus fréquents. Lors de pluies particulièrement violentes, les eaux qui dévalent les pentes charrient des torrents de boue et de débris avant d’aller grossir en aval les rivières qui traversent Bujumbura Mairie et se déverser dans le Lac.

En province Kirundo, le défi environnemental majeur, connu depuis des décennies, est le déficit hydrique, voire la sécheresse.  

En province Makamba, commune Nyanza-Lac, la problématique environnementale concerne en premier lieu la pollution des eaux du lac Tanganyika, suite à l’absence d’un aménagement approprié du bassin versant de Rwaba et de la zone tampon dans les localités de Kabonga.

Au total, dans le cadre du volet aménagement des bassins versants du projet GCRCCCBu pour lutter contre l’érosion et réduire les risques de catastrophes, 800 km de fossés antiérosifs (FAE) végétalisés ont été tracés et entretenus en province Bujumbura, ainsi que la stabilisation des berges de la rivière Ntahangwa en Bujumbura Marie.

En province Kirundo, 500 km de FAE ont également été tracés et végétalisés.

Plus modestement, sur la commune Nyanza Lac en province Makamba, il s’agit de 50 Km de FAE végétalisés et de 40 km dans les zones tampon avec le lac Tanganyika, au sud, et le lac Cohoha en province Kirundo, au nord.