PNUD - vers un développement durable sensible aux risques climatiques et aux catastrophes

3 septembre 2025
Professionally dressed attendees sit around a red-covered conference table, engaged in discussion.PNUD - vers un développement durable sensible aux risques climatiques et aux catastrophes

des échanges entre participants à l'atelier sur la planification au développement qui prend compte le risque et de l’adaptation aux changements climatiques

©UNDP Burundi/Gakuba Landry, 2025

Par GAKUBA landry

Les conséquences du changement climatique sont de plus en plus flagrantes, et les coûts engendrés par les catastrophes naturelles ne cessent de grimper. Face à cette urgence, l'intégration de la Réduction des Risques de Catastrophes (RRC) et de l'Adaptation au Changement Climatique (ACC) dans la planification du développement et la prise de décision est primordiale à tous les niveaux et dans tous les secteurs. Au Burundi, le défi est particulièrement aigu. Un récent rapport conjoint de la Banque mondiale et du Gouvernement burundais révèle que le pays perd chaque année 5,2 % de sa superficie en raison de la dégradation des terres depuis 2020.

Bien que le Plan National de Développement (PND) ambitionne de restaurer l'ancienne productivité agricole à 16 % des terres dégradées, cet objectif est jugé insuffisant pour endiguer l'augmentation prévue de 200 % de la dégradation des terres à l'échelle nationale d'ici à 2050, en tenant compte du changement climatique.

Un développement durable résilient exige désormais une approche globale : multirisque, multiniveau, multisectorielle et multipartite. C'est dans ce contexte crucial que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), à travers son projet de renforcement des capacités pour la gouvernance des risques de catastrophes et le relèvement, a organisé un atelier de formation interdisciplinaire.

Améliorer la Cohérence et l'Engagement

L'atelier de 4 jours, organisé conjointement avec le Gouvernement du Burundi via la Plateforme Nationale de prévention des risques et de gestion des catastrophes, a réuni des fonctionnaires et des décideurs de niveau intermédiaire, ainsi que des représentants des ministères sectoriels clés impliqués dans la RRC et l'ACC. Il était axé sur l'intégration de la RRC et de l'ACC dans la planification du développement, avec une attention particulière portée au secteur de l'agriculture et à la résilience urbaine.

L'objectif général était d'améliorer la cohérence entre la réduction des risques de catastrophes et l'adaptation au changement climatique dans la planification nationale.

Plus spécifiquement, l'atelier visait à :

  • Accroître la compréhension commune de l'importance d'intégrer de manière cohérente la RRC et l'ACC dans les processus budgétaires et de planification du développement, tant au niveau national qu'infranational.

  • Augmenter la demande et l'engagement politique en faveur de l'intégration de la RRC et de l'ACC dans les processus nationaux de planification socio-économique, afin de favoriser un développement qui tienne compte des risques.

  • Promouvoir la mise en place durable de capacités adéquates en ressources humaines pour la planification, la mise en œuvre et le suivi d'un développement durable éclairé par les risques.

  • Convenir d'un suivi et d'actions de sensibilisation pour faire progresser le développement sensible aux risques de catastrophes, y compris ceux liés au changement climatique.

Vision d'un "Développement Informé par le Risque"

L'événement a marqué un jalon important dans la transition vers un développement qui tient compte des risques, en mettant l'accent sur la prévention des nouveaux risques et la réduction des risques existants. Cela nécessite une meilleure compréhension des risques et de leur exacerbation par le changement climatique, ainsi qu'un renforcement critique de la gouvernance des risques.

« Cet atelier marque un processus de sensibilisation et de conscientisation aux risques qui va s’étendre jusqu’au niveau des Provinces et des Communes. » a souligné Jonas Mfouatie, Représentant Résident Adjoint du PNUD Burundi. Il a ajouté que si le niveau hiérarchique représenté était conscient, les niveaux déconcentrés et décentralisés pourraient suivre aisément.

Selon M. Mfouatie, l'aboutissement de cet atelier n'est qu'un nouveau commencement. « Le chemin vers le Développement Informé par le Risque est long, et il requiert la participation continue et la collaboration de tous. Des standards y relatifs devront désormais être mis en œuvre et intégrés dans les stratégies nationales et dans les politiques publiques ».

L'atelier a ainsi eu un double intérêt : d'une part, harmoniser la compréhension du risque dans le développement du pays avec l'appui des experts présents, et d'autre part, lancer formellement la conduite de cet exercice jusqu'au niveau décentralisé.

L'atelier a également permis de créer une plateforme d'échange essentielle pour les décideurs, aboutissant à l'élaboration d'une feuille de route pour faire progresser le développement sensible aux risques. Cette feuille de route devrait se concentrer de manière concrète sur les secteurs et thématiques prioritaires abordés lors de la session, notamment la résilience urbaine/aménagement du territoire, l'agriculture et l'éducation.

Les participants sont convenus de l'urgence de renforcer les capacités des communautés et des entreprises, y compris les plus exposées, afin qu'elles puissent élaborer des solutions de développement et des investissements adaptés au contexte et tenant compte de la résilience.