Manitra Raoliarisoa: Volontaire pour contribuer au développement du pays

17 octobre 2020

Manitra Raoliarisoa et Marie Dimond la Réprésentante Résidente du PNUD lors de la rencontre avec les communautés assurant la réhabilitation du barrage de Bekopiky Ambovombe Androy, juin 2019.

La région Androy est une des régions les plus vulnérables de Madagascar. Depuis 2016, le Programme des Nations Unies pour le Développement y a renforcé son appui au gouvernement de Madagascar pour briser le cycle de la pauvreté et mettre en œuvre un programme de relèvement et de résilience couvrant les domaines économiques, de gouvernance, environnemental et culturel. 

Quand les mots enclavement, kere ou famine, climat aride et sec, problème d’accès à l’eau potable et à l’électricité, faiblesse de l’accès aux services sociaux de base sont entre autres associés aux sites d’intervention, chercher les perles rares engagées, professionnelles et performantes et constituer une équipe locale ayant la culture de résultat tout en tenant compte des droits humains dans la mise en œuvre des activités constituent un défi. 

Pour Manitra Raoliarisoa, sans hésitation, elle s’est engagée en tant que Volontaire des Nations Unies à Ambovombe après avoir servi en tant que volontaire spécialiste en appui de proximité à Mahitsy, une commune rurale située à une heure de la capitale du pays, pendant un an et demi.

« Etre volontaire pour moi, c’est quelqu’un qui souhaite contribuer au développement de son pays et de travailler avec d’autres personnes souhaitant accélérer ce développement. », confie Manitra.

Il y a plus de trois ans, Manitra, accompagné par son époux et ses enfants, a rejoint son poste à Ambovombe en taxi-brousse. Un trajet en taxi-brousse signifiait parcourir l’axe sud de Madagascar près de 1000km de route en 3 à quatre jours. Face à l’expectative, elle s’attachait à sa motivation de contribuer au changement dans le Sud avec sa spécialité en développement communautaire. 

« Je travaille en tant que volontaire des Nations Unies, spécialiste en appui de proximité au sein d’un projet pour la lutte contre la pauvreté initié par le Ministère en charge de l’Economie et soutenu par le PNUD à Madagascar. Ce projet vise à développer une dynamique économique pour améliorer les capacités productives des districts dans l’Androy de façon durable et à la promotion des opportunités de création d’emplois et de revenus en faveur des populations vulnérables, y compris les femmes et les jeunes. Le projet dans lequel je travaille contribue ainsi à l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables et à faible revenu. Nous essayons de les soutenir dans la création d’activités génératrices de revenus dans le cadre d’interventions communautaires » explique Manitra.

Au début de sa mission dans le Sud, d’autres jeunes femmes ont pris leur poste à Ambovombe avec les défis de l’adaptation au contexte local. Actuellement, Manitra est la vaillante « fille unique » de l’équipe des agents de terrain du PNUD dans l’Androy.

« Appuyer les communautés à prioriser leurs besoins prioritaires, les accompagner dans l’exécution des actions de développement, contribuer à l’organisation des structures de pérennisation des activités déjà mise en place sont mes principales responsabilités en tant que VNU spécialiste en appui de proximité au sein du projet. C’est un travail passionnant quand on commence à voir les résultats. » raconte Manitra.

L'équipe du projet du PNUD oeuvrant pour la lutte contre la pauvreté et le relèvement à Ambovombe: Manitra, VNU Spécialiste en Appui de Proximité entourée par Jean Noel, Animateur Chaine de Valeurs, Jean Spécialiste en infrastructure, Herman, Spécialiste en Développement Communautaire.

Manitra et ses collègues se répartissent ainsi les sites du district d’Ambovombe pour assurer la formation et l’encadrement technique des communautés, le renforcement de capacité des ménages producteurs, la mise en place des structures locales de développement afin d’assurer la pérennisation des activités, la mise en œuvre d’une approche progressive de développement pour qu’à la fois les communautés bénéficient non seulement d’une réhabilitation d’infrastructure clé au développement local mais également les ménages vulnérables puissent bénéficier de revenus d’appoint durant les travaux communautaires et d’une épargne pour redémarrer une nouvelle activité génératrice de revenu après la réalisation des travaux d’intérêt public et communautaire.

« Durant mes 5 années de services en tant que VNU national, ce fût un grand plaisir pour moi de travailler avec une équipe très dynamique et une communauté très spéciale ayant ses spécificités culturelles et traditions." évoque Manitra. Dans le district d’Ambovombe Androy, des changements se sont en effet opérés dans les sites du PNUD et Manitra est une des artisanes de ces réalisations.

Deux micro-périmètres irrigués ont été réhabilités et peuvent irriguer 130 ha de champs cultivables quand la pluie ne tarde pas trop. Deux pistes inter-communales de 20 km et 12 km ont été réhabilitées qui facilitent l’écoulement des produits locaux. 50 ha de dunes ont été fixés. Une zone de production de fourrage « CACTUS » a été mise en place et un local construit pour l’unité de transformation. Deux unités de transformation de ricin pour des coopératives commencent à être opérationnelles.

 A travers de tous ces activités réalisées, 5406 bénéficiaires ont été appuyés, accompagnés dans la mise en œuvre de leurs activités génératrices de revenus. 170 comités locaux de développement avec au total plus d’un millier de membres ont été mis en place, ont bénéficié d’un renforcement de capacités. Deux coopératives vont bientôt démarrer leurs activités de transformation de ricin afin d’améliorer le revenu de chaque membre.

La plupart du temps, on retrouve Manitra avec les communautés, pour faire le suivi des travaux, sensibiliser à l’appropriation communautaire des actions soutenues par le PNUD pour  plus de durabilité ou encore elle assure des transferts de compétence en matière de gestion d’exploitation que ce soit en élevage ou en agriculture.  « Je réussis mon travail quand les communautés avec qui je travaille s’impliquent de manière volontaire, sans contrepartie numéraire ni matérielle dans une dynamique de développement local et applique les compétences et les outils que nous avons partagées avec eux, comme la communication pour le développement, le sens du leadership, le système de suivi simplifié et les outils de gestion de leur projet communautaire. », se dit elle.

A la fin de son mandat en tant que VNU national à Ambovombe, les perspectives de Manitra restent encore dans l’appui au développement communautaire dans d’autres localités de Madagascar où le devoir l’appellerait ou dans d’autres pays.