Projet de relèvement socio-économique des communautés d’accueil des réfugiés venant du Nigeria dans le département de Guidan-Roumdji

  1. Contexte et objectifs

A la suite de la détérioration de la situation sécuritaire dans le nord-ouest du Nigeria caractérisée par des meurtres, des enlèvements, des viols, des pillages et extorsions de biens, plus de 45000 personnes ont pris refuge dans le département de Guidam Roumdji (région de Maradi).

Déjà identifiées comme vulnérables aux différents chocs par les différentes enquêtes nationales, les populations hôtes ont été négativement affectées par cet afflux massif de réfugiés à cause des besoins importants des communautés de réfugiés, et du partage des ressources et de la nourriture déjà maigre.

Par ailleurs, les fortes précipitations des deux dernières semaines d’août et début septembre ont engendré de graves inondations avec des dégâts importants sur l’habitat et les moyens d’existence dans beaucoup de départements de la région dont Guidan Roumdji et Madarounfa. Les statistiques régionales montrent 12483 personnes sinistrées, 944 maisons effondrées dans le département de Guidan Roumdji.

  1. Stratégie

Ce projet s'inscrit dans le cadre du plan national global de relèvement socio-économique des populations déplacées et des communautés d'accueil au Niger. Des activités catalytiques ont été menées au profit des femmes et des jeunes des communautés d’accueil telles que les moyens de subsistance, la création d'emplois et la promotion de la paix et de la cohésion sociale.

Les localités cibles de ce projet sont les communes de Tibiri et Guidan Roumdji qui sont les plus impactées par la crise dans le département de Guidan Roumdji (Région de Maradi).

  1. Budget et période de mise en œuvre

Pour contribuer à la mise en œuvre de la réponse aux populations vulnérables de la région, le bureau du PNUD au Niger a bénéficié d’un appui financier de 650 000 USD de son siège à travers EDRCR Funding Windows pour appuyer la résilience des communautés d'accueil et des populations locales déplacées, en particulier le relèvement socioéconomique des femmes et des jeunes touchés par l'afflux des réfugiés pour une durée de 15 mois.

Résultats

Plusieurs résultats ont été atteints : 

  1. L'aménagement de 217 ha d'espaces pastoraux par la lutte contre le sida cordifolia à travers des travaux à haute intensité de main d’œuvre (12331 homme/jour) qui a permis d’éradiquer les mauvaises herbes qui colonisent les aires, la création des emplois temporaires en freinant l’exode des jeunes et l'augmentation des revenus monétaires de 802 ménages vulnérables dont plus de la moitié des chefs de ménage sont des femmes ;
  2. Le renforcement des capacités techniques et matérielles agricoles de 4658 bénéficiaires (2740 femmes, 330 jeunes et 1588 hommes) avec des équipements de transformation mis en place et installés réduisent considérablement les surcharges des femmes dans leurs travaux domestiques et contribuent fortement à leur autonomisation par la génération des revenus.
  3. L’assainissement du quartier de Maloumey à travers la construction d’ouvrage de drainage des eaux pluviales (186 ml de caniveaux) par des travaux à haute intensité de main d’œuvre (110 ouvriers non qualifiés jeunes et 50 femmes pour l'apport de l'eau) contribuent à lutter contre l’inondation et freiner l’exode des jeunes ;
  4. la reconstitution du cheptel au profit 456 femmes issues des communautés d’accueil des réfugiés du Nigéria avec 456 kits caprins (1 bouc et 3 chèvres par kit), ce qui a permis de lutter contre la pauvreté et la malnutrition des enfants à travers la production laitière, la fertilisation des sols à travers les déjections des animaux ;
  5. la récupération de 2000 ml de terres dégradées (traitement des koris) au profit de 4043 bénéficiaires (1819 hommes et 2224 femmes) à travers  le cash for work, ce qui a permis d'améliorer le cadre de vie et de cohésion sociale des populations, la défense et la restauration des Sols (DRS) et Conservation des Eaux du Sol conformément au plan de développement communal dans le domaine de la protection de l’environnement ;     
  6. le renforcement de la paix et la cohésion sociale entre les différentes composantes de la communauté a été faite en synergie avec les services techniques de l’état et les communautés vulnérables bénéficiaires (réfugiés, hôtes et déplacés) à travers des activités de formation (38 leaders) et de sensibilisation (35700 personnes touchés) a permis à cette communauté de comprendre davantage l’importance de l’entraide dans la vie en communauté.