(Liste protocolaire)

C’est à la fois un honneur et un privilège de prendre la parole à cet événement, justement intitulé « Gender Day ». Je vous adresse mes remerciements les plus sincères pour votre présence en ce jour important. 

La Gender Day s’inscrit pleinement dans la tradition de notre mouvement régional, elle assure que les engagements pris au plus haut niveau restent liés aux réalités et aux priorités des communautés dans tous les États membres de la SADC. Cette journée est entièrement consacrée à la promotion de l’égalité des genres qui est une des six solutions distinctives du plan stratégique du PNUD.  

C’est ce qui rend l’événement d’aujourd’hui à la fois stratégique et porteur d’avenir. Gender Day s’inscrit dans le cadre du 45ᵉ Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement de la SADC. Je tiens à adresser mes plus chaleureuses félicitations à Madagascar pour assumer sa présidence de la SADC  pour la première fois, et pour l’année à venir ; c’est un moment historique et une occasion unique de guider notre agenda commun à un moment charnière pour la région.

Je souhaite exprimer ma profonde gratitude à Madame la Ministre pour son leadership constant en faveur de l’égalité de genre et de l’autonomisation des femmes à Madagascar, ainsi que pour son partenariat soutenu avec le PNUD à travers le projet Renforcement des Processus Électoral et Démocratique à Madagascar (RPEDEM). Ce projet contribue à consolider le leadership féminin et à élargir la participation des femmes à la vie publique et aux processus démocratiques.

Le PNUD, en tant que partenaire de développement de Madagascar, attache une grande importance à la coopération étroite avec les institutions nationales pour réaliser des avancées durables et inclusives. L’événement d’aujourd’hui, placé sous le haut patronage du Ministère de la Population et des Solidarités, en est une illustration concrète. Nous attachons également une grande importance au renforcement des liens de coopération entre les organisations de la société civile, les institutions nationales et les instances régionales à travers la SADC. 

Depuis l’adoption historique de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) en 1979, le cadre normatif s’est considérablement renforcé. Le Protocole de Maputo signé en 2003 mais non encore ratifié par Madagascar et le Protocole de la SADC sur le Genre et le Développement, adopté en 2008, offrent une vision commune et des standards partagés. Ils ont inspiré des réformes nationales et soutenu des progrès tangibles pour les femmes et les filles. 

Les Nations Unies abordent la participation politique des femmes à travers six espaces interconnectés : les élections, les parlements, la politique et les médias, la vie civique, l’administration publique et la consolidation de la paix.  Les tendances en Afrique sont encourageantes : la représentation des femmes dans les parlements nationaux est passée de 25 % en 2021 à 26 % en 2024 ; plusieurs pays de la SADC approchent de la parité dans leurs gouvernements ou leurs législatures ; d’autres progressent grâce aux quotas et aux réformes des partis. La dynamique est réelle, et nous avons la responsabilité de la maintenir et l’accélérer. Pour cela, il reste nécessaire de renforcer les viviers de leadership local, accroître la présence des femmes à la tête des partis, améliorer le financement et la sécurité des candidatures, et mieux faire entendre la voix des jeunes femmes dans les instances décisionnelles.

À Madagascar, nous observons des avancées notables : 12 femmes ministres représentent désormais 40% du gouvernement ; cinq femmes Hauts Conseillers siègent parmi les neuf membres de la HCC ; et les femmes sont de plus en plus visibles dans des fonctions de leadership. Ces réussites démontrent ce qui est possible. Toutefois, il reste du chemin à parcourir : les femmes détiennent 16 % des sièges de l’Assemblée nationale, 11 % au Sénat, et moins de 10 % des postes de maires et de conseillères communales.  Ces chiffres, à la fois porteurs d’espoir mais aussi révélateurs de défis, nous rappellent que le chemin vers l’égalité de genre est un engagement de long terme, qui exige une mobilisation continue de toutes et tous.

Pour terminer, je tiens à adresser mes sincères remerciements au Gouvernement du Japon pour son appui. Je réitère les gratitudes à Madame la Ministre de la Population et des Solidarités pour son haut patronage de cet évènement, et saluer l’ensemble de nos co-organisateurs, notamment Gender Links, Southern Africa Forum-Council of Non Governmental Organisation (SAF-CNGO),  ainsi que d’autres partenaires régionaux. Un hommage particulier  à toutes les organisations qui, au quotidien, font progresser l’égalité de genre et les droits des femmes dans les pays membres de la SADC.

À cet égard, je suis convaincu que les résultats du Baromètre de Southern Africa Gender Protocol Alliance, combinés au Manuel de formation des formatrices des femmes leaders sur la Renforcement du Leadership Féminin en Matière de Cohésion Sociale, de Prévention des Conflits et de Participation Politique et Citoyenne à Madagascar du projet RPEDEM-PNUD, constitueront une avancée significative. Ces outils appuyeront à la promotion de l’égalité de genre, contribueront au renforcement des capacités des femmes et des jeunes femmes, tout en incitant les décideurs à adopter des mesures et des politiques publiques plus inclusives, au service de la démocratie et du développement.

Je réitère l’engagement du PNUD à poursuivre, à vos côtés, les efforts en faveur de l’égalité des genres. Je vous souhaite un Gender Day riche en échanges, porteur d’idées nouvelles et des actions concrètes.

Misaotra Tompoko !