L’Université d’Antananarivo a accueilli le 8 mai 2025 la toute première édition de « Parlons Développement », une série de dialogues publics lancée à l’initiative des étudiants, avec le soutien du PNUD et de la Banque Mondiale. Ce nouveau rendez-vous ambitionne de faire entendre la voix de la jeunesse sur les grandes questions de développement, en créant un espace de dialogue ouvert, intergénérationnel et inclusif.

Inspirée d’un concept né au Maroc en 2021, cette initiative ambitionne de créer un espace ouvert, inclusif et régulier de réflexion collective sur les grands enjeux de développement à Madagascar, en plaçant les jeunes au centre du débat.

Une jeunesse écoutée et actrice du changement

À Madagascar, où plus de 62 % de la population a moins de 25 ans, « Parlons Développement » répond à une urgence : investir dans la jeunesse, l’écouter et lui donner les moyens d’agir.

Cette première rencontre, organisée sous le thème « Insertion professionnelle des jeunes à Madagascar : entre espoir et réalité », a réuni étudiants, enseignants universitaires, responsables publics, entrepreneurs et experts en Ressources Humaines autour d’une problématique majeure pour la jeunesse malgache : l’accès à un emploi décent et durable.

Un enjeu en phase avec les priorités de la Politique Générale de l’État 2024-2028, qui met l’accent sur le renforcement du capital humain et l’amélioration de l’employabilité des jeunes.

Un dialogue intergénérationnel, concret et constructif

Les échanges ont permis de confronter visions, expériences et recommandations dans un format interactif. Lors de la conférence, les échanges ont porté sur les principaux défis liés à l’entrepreneuriat et à l’insertion professionnelle des jeunes à Madagascar. Les intervenants ont répondu à une série de questions touchant à la fois à la création d’entreprise, à l’environnement économique, aux dispositifs d’appui existants et aux réalités du marché du travail.

Parmi les intervenants :

• Mme Noro Rajaonera, présidente de l’Association malgache des DRH d’entreprise (amDRHe), insisté sur l’importance de l’orientation dès le collège, des stages dès le début des études et de la valorisation de toute expérience, y compris associative. Elle a encouragé les jeunes à avoir une démarche proactive dans la recherche d’emploi malgré des obstacles comme le manque d’expérience, la forte concurrence et le népotisme.
• M. Emmanuel Cotsoyannis, directeur général de Miarakap, M. Ramiandrisoa Andriamandranto Patrick dit Bodge, CEO de AKATA GOAVANA et Mme Lilia Ratefiarivony, présidente du Jeune Patronat de Madagascar ont, quant à eux, souligné les exigences de l’entrepreneuriat : qualités humaines solides, connaissance du marché, stratégie claire et capacité à saisir les opportunités – notamment via les concours et les formations. Bien que l’environnement économique reste contraignant, ils y voient un terrain fertile pour les jeunes audacieux, notamment dans les secteurs encore peu exploités.
• M. Rakotoarison José Alain, représentant du Ministère du Travail, a présenté les efforts de l’État pour protéger les jeunes en milieu professionnel comme le nouveau Code du travail ou les pôles stages, ainsi que de fonds d’investissement.