Femme dans un champ de riz

RD Congo

Égalité des sexes

Genre et autonomisation des femmes en RDC

Au coeur du développement durable en RD Congo

Depuis son accession à l’indépendance, la République Démocratique du Congo fournit des efforts pour offrir des opportunités légales aux hommes et aux femmes en vue de leurs protection et sécurité. Cependant, beaucoup reste à faire afin de permettre aux femmes d’accéder en nombre suffisant aux instances de prise de décisions. Des inégalités de droits, de chance et de sexe persistent entre les hommes et les femmes et font perdre à la République Démocratique du Congo l’utile contribution des femmes à la réalisation de ses objectifs de développement humain durable. 

Cette persistance des disparités entre homme et femme est constatée dans presque tous les domaines de la vie nationale, particulièrement dans les domaines politique, économique, social et culturel, disparités qui entraînent inéluctablement des discriminations entravant la mise en œuvre adéquate de la parité homme-femme. 

Devant cette situation, la Constitution du 18 février 2006, telle que modifiée et complétée à ce jour, consacre, dans ses articles 12 et 14, les principes d’égalité de droits, de chance et de sexe. La République Démocratique du Congo a ratifié plusieurs instruments juridiques internationaux, régionaux et sous-régionaux relatifs aux droits humains, notamment :

  • la Déclaration universelle des droits de l’homme ; 

  • le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits des femmes 

  • la Convention des Nations-Unies sur les Droits de l’Enfant ; 

  • la Convention sur l’élimination de toutes les discriminations à l’endroit de la femme ; 

  • le Protocole d’accord de la SADC sur le genre et le développement ; 

  • la Résolution 1325 des Nations Unies. 

Ces instruments juridiques internationaux, régionaux et sous-régionaux proclament tous l’égalité de droits entre l’homme et la femme et constituent autant d’engagements pour la République Démocratique du Congo à prendre des mesures légales et administratives pour la jouissance de ces droits par la femme. L’élaboration de la Loi portant modalités d’application des droits de la femme et de la parité est une application de l’article 14 de la Constitution. Elle renforce l’engagement de l’Etat congolais à bâtir une société plus juste où les comportements, les aspirations et les différents besoins de l’homme et de la femme sont pris en compte.

En dépit des avancées et efforts consentis de nombreux domaines de préoccupation demeurent dans le domaine de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de la femme qui constituent un frein au développement, à l’émergence du pays.

Aussi, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en RDC s’emploie à accompagner les efforts du gouvernement et à soutenir les partenaires nationaux pour accélérer les progrès vers l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes. Nous contribuons aux résultats de développement national et à la réduction des disparités entre les sexes, afin de garantir la présence des femmes et leur voix au sein des institutions gouvernementales, de la société civile et du secteur privé, afin de leur permettre de participer équitablement au dialogue public et aux processus de décision.

 

 

Promition du genre dans la PNC

Le Genre dans la Police Nationale

PNUD-RD-Congo

 

Le Genre au sein du PNUD-RDC

 

L’histoire du genre au sein du Bureau de la RDC se décline comme une passion pour les hommes et les femmes du PNUD se présentant comme une équipe capable de travailler ensemble dans le respect des droits humains et la sécurité d’existence.

Ainsi, les efforts du Bureau s’ orientent vers l’impératif de soutenir l’Etat congolais à assurer la traçabilité du genre dans toutes les actions gouvernementales : les réformes institutionnelles tendant à promouvoir un modèle de gouvernance démocratique, à construire l’état de droit et garantir un système d’intégrité publique devraient se solidifier, à travers un partenariat équitable entre les hommes et les femmes qui les aidant à une meilleure inclusion et un leadership décisionnel partagé.

En plus, l’engagement du Bureau est de faire en sorte que les politiques publiques contribuent au développement durable pour les hommes et les femmes de toutes les catégories et de toutes les identités, d’une part, et assurer une insertion de toutes ces catégories dans la gestion des défis du changement climatique alors que les filets de sécurité sont considérablement renforcés pour éloigner les violences basées sur le genre, les obstacles socio-culturels dans la gouvernance implicative des communautés.

 

 

La société civile congolaise est impliquée dans la sensibilisationcontre les VBG

Célébration des 16 jours d'activisme

Photo PNUD-RDC

 

Nos objectifs

L’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes font partie intégrante de la vision du développement du PNUD en vue de promouvoir le développement inclusif et durable et parvenir à l’atteinte des Objectifs de Développement Durables (ODD). A cet effet, le PNUD a entrepris d’intégrer systématiquement cette thématique dans tous ses programmes et projets d’appui en RDC.


Nous travaillons à l'amélioration de la vie des femmes et de leur accès aux droits sociaux, économiques et légaux en intégrant les préoccupations et les expériences des femmes et des hommes dans tous nos domaines d’activité, conformément à la Stratégie du PNUD pour la promotion de l’égalité des sexes 2022-2025, et la stratégie du bureau RDC pour la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes 2020-2024.

 

Nos priorités

Le développement humain et la réduction des inégalités sont au centre du Programme Pays du PNUD pour la période 202O-2024. Les interventions du Bureau pour l’égalité des sexes sont intégrées dans les trois piliers stratégiques de coopération avec le gouvernement.

 

Promotion de la gouvernance

 

 

Photo autonomisation des femmes

Autonomisation des femmespar les petits commerces

Photo PNUD-RDC

Dans le cadre de son appui au processus de cohésion sociale, le PNUD en RDC veille à la participation et à la représentation significative des femmes dans les structures de prévention de conflit, de médiation, de construction de la paix et de lutte contre les violences ; s'attaquant aux sources systémiques de l'inégalité qui soutiennent les normes sociales oppressives.

Notre institution contribue à la promotion des droits des femmes et des jeunes en matière de d’innovation, et du rôle de la femme dans les processus de construction d’un leadership politique.

 

Transformation économique et gestion durable des ressources naturelles

Le PNUD contribue à réduire de façon substantielle la vulnérabilité socioéconomique des femmes en appuyant des approches qui réduisent ou éliminent les obstacles, souvent invisibles, à l’autonomisation des femmes.

 

Focus sur le projet ACTIF « Action, Changement, Transformation par l’Inclusion Financière » 

Un nouveau partenariat pluriannuel signé entre le PNUD et la Suède pour appuyer le relèvement et développement du PNUD en République démocratique du Congo, s’élève à un montant exceptionnel de 20 millions de dollars américains pour les deux premières années, et devrait subséquemment atteindre un total de 40 millions de dollars. Par l’ampleur des thématiques couvertes et le montant de l’enveloppe, il s’agit à ce jour du financement le plus important du programme du PNUD en RDC pour la période 2020-2024. L’appui de la Suède s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du nouveau cycle programmatique 2020-2024 du PNUD en RDC qui nécessite un total de 458 millions de dollars. Il va soutenir des interventions clés dans les domaines de la gouvernance, de la stabilisation et de la résilience. Sont concernés l’appui à la décentralisation, à la gouvernance locale et à la planification du développement ; l’appui à la lutte contre la corruption, l’appui à la mise en œuvre du programme conjoint des Nations Unies d’appui à la réforme de la justice et le soutien à la mise en place d’un programme conjoint des Nations Unies d’appui à la stabilisation. 

L'Inclusion financière désormais effective en RDC. Grace au Projet ACTIF, des Congolais et Congolaises développement des activités génératrices de haute facture et créent des emplois.

 

 

 

Genre, gouvernance, État de Droit et cohésion sociale

Des avancées significatives ont été enregistrées dans le cadre du genre et gouvernance en RDC. L’appui institutionnel a apporté au ministère de la Femme, l’Enfant et Famille a permis la mise sur pied de plusieurs mécanismes de promotion des droits des femmes et surtout de lutte contre les violences basées sur le genre. Des nombreuses innovations en faveur des femmes ont été intégrées dans la loi électorale congolaise pour garantir leur participation politique au processus électoral. Question cruciale et sensible dans les états-majors des partis politiques : question d’attention pour les Organisations des droits des femmes. Pour rendre la tâche plus aisée aux femmes, le PNUD dans son rôle de Conseiller en matière de promotion du Genre en collaboration avec l’ONUFEMMES, le NDI et la MONUSCO, a conduit un plaidoyer parlementaire, à travers le Cadre de Concertation de la Femme Congolaise, qui a abouti à valoriser cette exigence pro genre. Plusieurs innovations ont été introduites dans la loi électorale et spécialement sur la participation des femmes sur les listes électorales. Des sessions d’information et sensibilisation ont été organisées avec les commissions spécialisées du Parlement et Sénat, les responsables des partis politiques, les leaders de la société civile afin de définir les stratégies opérationnelles devant garantir l’effectivité de la participation des femmes au prochain cycle électoral.

 

Actions menées

  •  Atelier de renforcement des capacités des leaders politiques sur les innovations de la loi électorale organisé par ONU FEMMES, National Democratic Institute (NDI) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) du 15 au 16 août 2022 à Kinshasa.

  •  Matinée citoyenne organisée par le Cadre de Concertation de la Femme Congolaise (CFCO) grâce à l’appui du PNUD, ONUFEMMES et NDI en vue d’analyser les rôles des partis politiques dans la promotion d’une gouvernance démocratique profitable aux hommes et aux femmes.

  •  Adoption d’une feuille de route déclinée en 5 étapes : les rencontres bilatérales avec les Chefs des partis politiques et les Députés membres de la Commission ; une rencontre avec le Chef de l’Etat pour lui déposer un mémorandum reprenant ses déclarations et engagements en faveur des femmes ; la mise en place de l’Equipe focale des Juristes pour travailler avec l’Association des Femmes Magistrats et préparer l’argumentaire de rejet de la loi et la mobilisation des Femmes pour un dialogue actif avec les Présidents des deux Chambres avant l’examen de la loi au Sénat.

  •  Dialogue stratégique avec 50 députés et des membres des organisations féminines pour réfléchir sur les propositions d’amendement des articles qui favorisent la participation des femmes dans le processus électoral.

En appui aux Ministères de l’intérieur, de la Défense et de la Justice dans le cadre de la Réforme du Secteur de Sécurité, le PNUD a contribué à la prise en compte du genre et à la compréhension des besoins différenciés des hommes et des femmes au sein des services de sécurité. Il a soutenu le renforcement des capacités des femmes dans la Police Nationale Congolaise (PNC) par des formations et équipement de l’Ecole de Kinshasa. Le PNUD a ainsi permis de faire évoluer la question du genre au sein de la police, et d’offrir une opportunité de renforcer le leadership féminin. En outre, Il a outillé les professionnels de la sécurité pour mieux assurer la protection des femmes et la prise en charge juridique et judiciaire des violences basées sur le genre, notamment par la construction des palais de justices, la formation des magistrats et équipement des services spécialisés dans les enquêtes.

 

 

Gestion durable des ressources naturelles, adaptation aux changements climatiques et résilience 

A travers différentes initiatives, le PNUD apporte son expertise et appui au plaidoyer politique sur le genre et les changements climatiques. Avec l’appui du projet NDC Support Programme, la Côte d’Ivoire dispose d’une Stratégie Nationale Genre et Changements climatiques (20220-2024).

 


Focus sur le Projet projet de renforcement de la résilience et de la capacité d’adaptation des femmes et des enfants au changement climatique en République Démocratique du Congo) (PANA AFE)


Financé par le Fonds Vert pour le Climat à hauteur de plus de 4 millions de dollars américains et clôturé en 2019, ce projet a été mis en œuvre par le PNUD-RDC en collaboration avec le ministère de l’Environnement et Développement Durable à travers la Direction de Développement Durable. C’est un projet d’adaptation à base communautaire, centré sur les besoins des femmes et des enfants au niveau de quatre provinces de la République démocratique du Congo (Kwilu, Kongo Central, Haut-Katanga et Lomami). Son objectif était d’améliorer les capacités d’adaptation des producteurs et ménages ruraux afin de réduire la vulnérabilité des moyens de subsistance des communautés touchées par les changements climatiques. Il était structuré autour des deux principales composantes suivantes : 

  • Pratiques résilientes de diversification pour la sécurisation des ménages, sous laquelle toutes les activités de diversification des pratiques agricoles (pisciculture intégrée, élevage des bovins et des chèvres, agriculture irriguée, etc.), de transformation de la production agricole étaient menées, et la production d’informations agrométéorologiques; 

  • Développement des capacités clés pour mener des activités de résilience au changement climatique, sous laquelle sont appuyés toutes les actions de renforcement de capacité,  avec notamment le renforcement de la capacité de production de semences

En sus, le PNUD a facilité le développement de mécanismes de discussion et de partage d’expériences entre les acteurs nationaux genre et changements climatiques. Au nombre desquels, nous notons la Plateforme Nationale Genre et Changements Climatiques ainsi que le Dialogue national structuré autour des questions genre et climat avec le renforcement de capacités de plus de 200 acteurs nationaux (Points Focaux GCC et journalistes). En outre la RDC, Partie à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), résolument engagée à l’effort mondial de lutte contre les changements climatiques, a soumis sa Contribution Déterminée à l’échelle Nationale (CDN) révisée (Décembre 2021) avec l’ambition de réduire ses émissions de 21% d’ici 2030. Pour sa mise en œuvre, une de feuille de route a été élaborée grâce à l’appui du PNUD.

Le processus PNA en RDC est un cadre qui favorise une approche holistique et itérative en matière d’adaptation aux changements climatiques tout en intégrant une approche interne et externe de mobilisation de financements avec des mécanismes innovants y compris la prise en compte du secteur privé et les questions de genre. 

Le PNA de la RDC est aligné sur les priorités nationales et contribue entièrement aux CDN, aux différentes stratégies sectorielles pays, aux communications nationales avec toutes les parties prenantes et tout autre cadre pertinent de la CCNUCC en matière d’adaptation y compris les questions de genre et de communautés locales.

Une positive à noter  dans la lutte contre la déforestation en RDC est la nomination de la diva de la chanson africaine Barbara KANAM comme ambassadrice nationale de bonne volonté du PNUD pour la Promotion des Actions Climatique en RDC. Elle a la charge de porter sa voix pour sensibiliser les femmes à utiliser les énergies propres et renouvelables. A travers la chanson et des campagnes elle voudrait favoriser le changement dans les ménages en recourant à la cuisson propre par l'usage des foyers améliorés et le gaz.

 

Barbara Kaman, Ambassadrice des actions climats

Photo Josué Mulamba, PNUD-RDC

De même, le PNUD, à travers le Projet d’intégration du genre dans le processus électoral entre 2016 et 2018 ainsi que le Programme de renforcement des capacités des femmes candidates, a contribué à la participation effective des femmes à la prise de décision, ce d’autant plus que la participation de cette couche sociale aux processus électoraux, tant comme électrices que comme candidates, a été toujours faible dans le passé. Par le canal de la société civile, cette initiative a créé une nouvelle dynamique qui a permis d’encourager 52% de la population, jusque-là marginalisée, à participer de manière plus active et plus responsable à la vie politique Congolaise. 

À l’occasion des élections législatives de 2016 et de 2018, le PNUD a accompagné des actions vigoureuses de sensibilisation à l’endroit des femmes leaders, afin de les inciter à présenter leurs candidatures. C’est ainsi que plusieurs candidatures féminines ont été enregistrées en 2016 et 2018 .
 

 

Projet appui au processus électoral

Enrôlemet des femmes et jeunes filles

Photo Josué Mulamba PNUD-RDC

 

Au niveau de l’Assemblée Nationale, le PNUD accompagne le caucus de la femme parlementaire qui a été mis en place en mai 2014, avec pour mission de renforcer la solidarité entre les femmes parlementaires et de renforcer l’efficacité de leur travail en matière de promotion des droits des femmes et de budgétisation sensible au genre.
En 2018, les élections législatives ont enregistré une légère amélioration passant de 5% à 7.46% de femmes élues. Le soutien financier et technique apporté à la Commission Nationale indépendante, et le maintien du dialogue avec les différents partis politiques, et la société civile sont largement reconnus comme des succès du PNUD. Dans le cadre de cet appui, le PNUD veille systématiquement à garantir la sensibilisation des femmes pour une meilleure participation en tant que candidates et électrices.


Grâce au PNUD, la RDC innove dans la lutte contre les violences basées sur le genre

Le PNUD a aussi appuyé la RDC dans tous ses efforts de lutte contre les violences basées sur le genre et a renforcé les capacités des structures spécialisées dans ce domaine. Le Programme « Justice, Autonomisation et Dignité des Femmes et des Filles en République Démocratique du Congo (JAD) » financé par le Canada à hauteur de 15 millions de dollars canadiens a été mis en œuvre en RDC pour 5 ans (2018-2023) . 

Ce Programme conjoint lancé le 26 avril 2018 est exécuté par le PNUD, l’UNFPA et le BCNUDH, sous la tutelle gouvernementale du Ministère du Genre, Enfant et Famille en collaboration avec les ministères de la justice, de la santé, de l’éducation et des affaires sociales. Il a pour objectif principal de contribuer à la réduction des Violences Basées sur le Genre (VBG) à travers l’adoption d’attitudes et de normes socioculturelles respectant l’égalité des sexes, le renforcement du pouvoir et de la résilience des survivant(e)s à travers une prise en charge holistique et le renforcement de la coordination au niveau national dans une perspective d’appropriation nationale.

Bonnes pratiques dans la lutte contre les VBG

La grande réussite de ce programme est la création et la mise en place de plus de 10 Centres Intégrés Multisectoriel (CISM) qui assure en charge holistique (médicale, psychosociale, juridique et judiciaire) ainsi que la réinsertion socioéconomique des survivantes des viols et autres types de violences basées sur le genre.

La notoriété des CISM attire l’attention des beaucoup des personnalités qui reconnaissent la qualité des services rendus par cette structure aux survivantes des VBG. 



« Dans la lutte contre le VBG, notre système de One Stop Center est une force pour la prise en charge des victimes dans un seul endroit. Il faut arriver à l’institutionnaliser. Nous devons être fiers comme Congolais de ce que nous faisons et l’exporter ailleurs »
Docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix

 

Par ailleurs, les violences basées sur le genre ont exacerbé l’épidémie de VIH/SIDA en RDC. Face à la féminisation de l’épidémie, à la stigmatisation et la discrimination des personnes infectées/affectées, le PNUD a appuyé une meilleure intégration du genre dans le Plan Stratégique National 2016-2018 de Lutte contre le Sida, y compris l’élaboration du guide d’intégration dans les plans d’action sectoriels et décentralisés, et la formation de plus de 1000 acteurs à son utilisation. De plus, le PNUD a accompagné le renforcement des capacités des organisations de femmes vivant avec le VIH à travers un programme de formation en leadership et autonomisation. Il en est résulté la mise en place d’une cellule de réflexion des femmes vivant avec le VIH au sein du Réseau  congolais des organisations de personnes vivant avec le VIH et d’une coalition des femmes vivant avec le VIH. Dans l’attente de voir aboutir le processus d’adoption d’une loi spécifique pour la prévention de ce fléau et la protection des personnes infectées et affectées, le PNUD a soutenu des initiatives de sensibilisation à l’endroit des femmes vivant avec le VIH et des professionnelles du sexe. Ces séances ont porté sur leurs droits, et sur les VBG dans le contexte du VIH selon la législation congolaise en vigueur.

 

 

Les survivantes des VBG sont prises en charge dans le CISM

Les survivantes des viols tournent leur régard vers un avenir meilleur grâce à l'appui du PNUD

Photo Josué Mulamba PNUD-RDC

 

Stabilisation et renforcement de la résilience des populations     

Afin de pacifier la partie centrale de la RDC et assurer un relèvement communautaire, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) est intervenu avec deux projets au Kasaï central en 2018 et 2019 : « Paix, Justice, Réconciliation et Reconstruction au Kasai-Central » (PAJURR-KC) et « Appui aux ex-combattants et communautés dans le cadre des démobilisations spontanées par des initiatives de réinsertion socioéconomique et de justice transitionnelle au Kasaï et dans le Tanganyika en RDC » (SS-KAT). Financés par le Fonds pour la Consolidation de la Paix (PBF) et mis en œuvre conjointement avec le Bureau Conjoint des Nations Unies pour les droits de l’Homme (BCNUDH), l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et l’ONG Surch For Common Ground (SFCG), ces projets visaient le renforcement de la paix, la justice, la cohésion sociale entre les communautés et d’assurer le relèvement communautaire et la relance économique après le conflit au Kasaï Central.

Avec un financement de 3,5 millions de dollars américains, le Projet PAJURR a permis de restaurer la justice dans sa fonction de pacification sociale par la lutte contre l’impunité et le renforcement des capacités de la chaine pénale. Le projet a facilité la redynamisation des échanges commerciaux entre les communautés qui ont contribué à la réintégration socioéconomique des personnes affectées par le conflit. Les activités ont été déployées à Kananga et les Territoires de Kazumba, Dibaya et Lwiza.

Le Projet SS-KAT, financé à hauteur de 6 millions $, a permis de lancer les mécanismes de justice transitionnelle notamment le droit à la vérité, droit à la justice, droit à la réparation et garanties de non-répétition dans les localités ciblées. Cette action a conduit à la revitalisation de l’économie locale et l’amélioration de l’accès des communautés aux services sociaux de base par le développement d’activités génératrices de revenus et la réhabilitation d’infrastructures communautaires prioritaires à savoirs les routes, ponts, écoles, marchés ….

Afin de rapprocher les communautés qui sortaient d’un conflit et menacées par la famine, des appuis en intrants agricoles, un don des chèvres et la réhabilitation des axes routiers ont reconnecté les communautés qui ne s’acceptaient plus à travers des projets communautaires. Des femmes se retrouvent dans des mutuelles de solidarités et cultivent des champs communautaires.

 Dans le cadre de la restauration de la justice et la lutte contre l’impunité, le projet s’est investi dans le renforcement des capacités techniques et matérielles des structures spécialisées comme la Police nationale congolaise, le Comité local de sécurité et de proximité, l’Auditorat militaire, le Tribunal de grande instance, Barreau de Kasaï Central. 

 

Autonomisation des femmes par les petits commerces

Grâce aux micros-crédits les femmes se lancent dans le petit-commerce

Photo Josué Mulamba PNUD-RDC

 

Quelques résultats clés

 

Résultats enregistrés dans le renforcement des capacités techniques des acteurs de la chaine pénale

25

commandants de police (PNC)

recyclés sur les techniques de maintien et rétablissement de l’ordre public et le respect des droits humains

45

policiers

(dont 7 femmes) recyclés sur les techniques de MROP

44

policiers

(dont 10 femmes) recyclés sur la lutte contre les violences sexuelles & VBG

150

officiers de police judiciaire

recyclés sur les droits humains et les violences sexuelles

44

policiers formateurs

des territoires de Luiza et de Kazumba recyclés

 

Résultats dans le renforcement des Capacités opérationnelles des acteurs de la chaine pénale 

  •  1 dotation en outils informatiques et équipements de bureaux à la PNC/ PTS ; à la CNDH ; au BCG/ Barreau du Kasai-central et à la chambre provinciale de discipline des magistrats ( KC),

  •  5 kits solaires remis à la Cour d’Appel ; au Parquet Général ; à l’Auditorat Militaire Supérieur ; à la Cour Militaire et au Commissariat Provincial de la PNC Kasai-central.

  •  20 motos remises aux commissariats et sous-commissariats PNC des zones d’intervention.

  •  3 motos remises au BCG / Barreau et 3 autres à la CNDH pour la mobilité.

     

Résultats clés dans le renforcement de l’accès à la justice au profit des vulnérables

  • 7 prévenus poursuivis et déférés pour des crimes de droit international ainsi que 1 893 victimes (dont 963 femmes) en phase pré-juridictionnelle et juridictionnelle ont bénéficié de l’assistance judiciaire gratuite,

  • 329 détenus préventifs, 94 enfants en conflit avec la loi et 129 victimes mineures ont accès à l’assistance judiciaire gratuite. 

  •  dotation d’outils informatiques, d’équipements de bureau et de 4 motos pour faciliter l’ouverture d’antennes du BCG à DIBAYA & à LUIZA.

 

Résultats dans l’amélioration de la lutte contre l’impunité en matière de crimes de droit international

  • Une stratégie provinciale de priorisation des poursuites définie en juillet 2019 et actualisée en mai 2021 (23 dossiers prioritaires planifiés)

  • 18 dossiers prioritaires en cours d’instruction :

  • 3 missions d’enquête appuyées (Affaire Nganza et Mulombodji, etc); 

  • 3 dossiers en cours de procès ; 

  • 2 jugements rendus au premier degré (Affaires Luiza et Kazumba) ;

  • 3 dossiers instruits partiellement puis transférés à l’auditorat général à Kinshasa ;

  • 1 dossier des Experts de l’ONU instruit à la cour militaire à Kananga ;

  • 50 acteurs de la société civile, 40 acteurs gouvernementaux et de 25 journalistes formés sur le processus de justice transitionnelle et ses mécanismes ; 

  • 465 membres de la société civile et des communautés locales sensibilisées sur le bien-fondé de la mise en place des mécanismes de justice transitionnelle (Plaidoyer & sensibilisation) ;

  • 1 661 victimes (dont 870 femmes) identifiées et auditionnées lors des 3 missions d’enquête de l’Auditorat Militaire Supérieur à Kananga ;

  • 5 prévenus condamnés pour crime contre l’humanité et crime de guerre ; 

  • 232 victimes (dont 93 femmes) ont eu accès à la justice lors des 2 audiences foraines du Tribunal Militaire de Kananga à Luiza & à Kazumba (Kongolo Moji). 

     

Résultats clés dans la relance et diversification de l’économie locale pour un développement durable

  • 34 organisations paysannes d’éleveurs (OPE) mises en place - regroupant 850 membres qui sont issus des communautés et également des coopératives agricoles. 

  • 1 dotation de 452 chèvres de race Boers en faveur de 17 chèvreries réparties dans les différents territoires (+/- 20 chèvres). 

  • 10 petites et moyennes entreprises (PME & PMI) agricoles et non agricoles de la province renforcée en capacités de gestion et d’élaboration d’un plan d’affaires. 

 

Résultats clés dans le cadre du renforcement de la culture de la paix dans la province du Kasaï Central

  • 30 émissions radiophoniques produites & diffusées sur les thématiques de paix, réconciliation et cohésion sociale sur les 4 radios communautaires sélectionnées ; 

  • 15 journalistes formés sur les techniques d’informations et pratiques journalistiques sensibles aux conflits ;

  • 30 clubs d’écoute composés de 360 membres (12 membres chacun) mis en place pour poursuivre les discussions et les échanges sur les thématiques abordées.  

 Ces projets ont amélioré les conditions des bénéficiaires et ont permis le réveil des communautés pour une auto prise en charge. Avec la clôture du Projet PAJURR, il devient nécessaire d’assurer la pérennisation des interventions et des réalisations en particulier des infrastructures à travers l’engagement des autorités étatiques, coutumières et communautaires pour perpétuer cette dynamique de désenclavement des territoires et de consolidation de la paix.