Le PNUD s’investit dans la lutte contre les discours de haine au Nord-Kivu

Lutte contre les conflits

6 avril 2024

Agizo RUBER, Journaliste à en pleine formation sur la lutte contre le discours de haine

Photo PNUD-RDC/Goma

« Je suis journaliste depuis 4 ans, et c’est n’est qu’aujourd’hui que je me rends compte que nous commettions assez d’erreurs quand nous informions nos auditeurs. De fois nous aidions même à véhiculer des rumeurs sans le savoir. Mais depuis cette formation, nous sommes convaincus que notre façon de travailler va changer. Les connaissances que nous venons de recevoir sont comme un ajout de d’huile dans nos lampes pour aider à prévenir des conflits qui peuvent surgir à cause des discours de haine dans la communauté, » a déclaré Agizo Ruber journaliste à Kayna et bénéficiaire de la formation des journalistes organisée dans le cadre du projet « Ukweli bila Chuki » ou « Vérités sans haine ». 

Ukweli Bila Chuki a pour objectif principal de contribuer à la prévention des conflits liés à la propagation des messages de haine, fausses informations et rumeurs dans deux territoires déstabilisés par les conflits à savoir Rutshuru et Lubero.  Ce projet est venu réveiller les consciences de la population sur les dangers des discours de haine dans le combat pour la paix et la cohabitation pacifique dans les territoires de Rutshuru et Lubero, agités par des conflits multiformes et l’activisme des groupes armés. 


 

Les délégués de la société civile participent à la formation sur la lutte contre le discours de haine

Photo PNUD-RDC/Goma

« Nous vous remercions de la formation reçue. Nous allons tout faire pour la mettre en pratique. Il en va de notre intérêt d’alerter directement surtout cas de discours de haine et tribalisme pouvant compromettre la cohésion sociale dans notre milieu, » témoigne Amani Kinda, participant à la formation des points focaux de Kayna dans le territoire de Lubero au Nord-Kivu, l’une des activités du projet.  

Pour sa part, Mme Micheline Kalipi de l’Asbl Wa Mama Amkeni/Kayna de la société civile a remercié les organisateurs de ces formations de lutte contre  les discours de haine. Au nom de la société civile, elle s’est engagée à conjuguer ses efforts avec celles des autorités et des responsables du projet pour lutter contre les messages de haine, rumeurs et fausses informations dans leur communauté.

Les discours et les déclarations à caractère tribal et de la haine ont refait surface depuis un certain temps en RDC et particulièrement au Nord-Kivu. Au quotidien, l’on assiste de plus en plus à un regain de discours de la haine tribale exacerbée par certains leaders d’opinion dans la région du Nord-Kivu. Les messages de dénigrement tournent les plus souvent au tour de la culture, la morphologie, et de certaines habitudes sociales des uns et des autres. 
 

Photo formation

Agizo RUBER, Journaliste à en pleine formation sur la lutte contre le discours de haine

Photo PNUD-RDC/Goma

« La problématique de la cohabitation pacifique étant source des débats dans les communautés surtout dans cette période où la province du Nord-Kivu traverse des moments difficiles occasionnés par des guerres à répétition, guerres qui, certaines de nos communautés locales en accusent d’autres, ce qui pousse certaines à procéder d’une manière violente qui ne favorise pas la paix, la cohabitation pacifique ainsi que le vivre ensemble souvent sur base d’appartenance ethnique, déclare un habitant de Kayna.

Les jeunes étant concernés directement par les répercussions découlant de ces conflits, ont progrès des technologies de l’information et de la communication mis en place des réseaux en ligne notamment sur les réseaux sociaux (Groupes WhatsApp, Facebook, Twitter…). Des publications non contrôlées pullulent de partout, tout celui qui a un accès peut publier des messages de tout genre et avec risque d’impacter négativement sur la cohabitation pacifique par la propagation des discours de haine, des fausses informations et rumeurs.

Ces publications en termes d’attaques sont des déclencheurs potentiels des actes de violence enregistrés entre les différentes communautés ethniques de la région. 
 

Des femmes des médias partage leur témoignage sur les actions de lutte contre la corruption

Photo PNUD-RDC/Goma

Le projet « Ukweli Bila Chuki » s’est proposé de les identifier, les analyser et les contrer efficacement au niveau communautaire et en ligne, pour ainsi influencer positivement les jeunes, une majorité de la population vulnérable, à travers la médiatisation en ligne (sur les réseaux sociaux) mais aussi au niveau local  via la radio. L’ensemble des actions proposées engage des actions qui contribuent à réduire et/ou prévenir les conflits liés à la propagation des messages de haine, fausses informations et rumeurs. Les bénéficiaires sont des journalistes, responsales des médias, les autorités ainsi que les acteurs et leaders de la société civile. C’est un projet de 6 mois mis en œuvre par un consortium de 3 organisations à savoir : La Benevolencija (Lead), Pole Institute et Congo Check avec l’appui technique du PNUD sur financement de l’Ambassade de l’Allemagne.