femmes nettoyant un champ

Côte d'Ivoire

PLACER L’EGALITE DE GENRE AU CŒUR DU DEVELOPPEMENT

En Côte d’Ivoire, le Gouvernement reconnaît que les femmes ont une place essentielle dans la société, du fait de leur contribution au processus de développement national. En outre, La Côte d’Ivoire a ratifié la plupart des conventions Internationales et régionales de promotion du genre. Par ailleurs, le principe d’égalité entre femmes et hommes est consacré dans la Constitution ivoirienne de novembre 2016. Le texte fondamental, outre un préambule où la Côte d’Ivoire s’engage à promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes, consacre plus de 12 dispositions visant l’atteinte de la parité et l’autonomisation de la femme. Ces engagements se sont traduits par diverses politiques, stratégies, réformes institutionnelles, législatives.


En dépit des avancées et efforts consentis de nombreux domaines de préoccupation demeurent dans le domaine de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de la femme qui constituent un frein au développement, à l’émergence du pays.


Aussi, le PNUD s’emploie à accompagner les efforts du gouvernement et à soutenir les partenaires nationaux pour accélérer les progrès vers l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes. Nous contribuons aux résultats de développement national et à la réduction des disparités entre les sexes, afin de garantir la présence des femmes et leur voix au sein des institutions gouvernementales, de la société civile et du secteur privé, afin de leur permettre de participer équitablement au dialogue public et aux processus de décision.

NOS OBJECTIFS

L’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes font partie intégrante de la vision du développement du PNUD en vue de promouvoir le développement inclusif et durable et parvenir à l’atteinte des Objectifs de Développement Durables (ODD). A cet effet, le PNUD a entrepris d’intégrer systématiquement cette thématique dans tous ses programmes et projets d’appui en Côte d’Ivoire.


Nous travaillons à l'amélioration de la vie des femmes et de leur accès aux droits sociaux, économiques et légaux en intégrant les préoccupations et les expériences des femmes et des hommes dans tous nos domaines d’activité, conformément à la Stratégie du PNUD pour la promotion de l’égalité des sexes 2022-2025, et la stratégie du bureau Côte d’Ivoire pour la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes 2021-2025.

NOS PRIORITES

Le développement humain et la réduction des inégalités sont au centre du Programme Pays du PNUD pour la période 2021-2025. Les interventions du Bureau pour l’égalité des sexes seront intégrées dans les trois piliers stratégiques de coopération avec le gouvernement.

Gouvernance inclusive, Etat de droit et modernisation des institutions

Rassemblement d'un comité de paix - Sous-préfecture de BAYOTA

Rassemblement d'un comité de paix - Sous-préfecture de BAYOTA

PNUD | Côte d'Ivoire

 

Dans le cadre de son appui au processus de cohésion sociale, le PNUD en Côte d’Ivoire veille à la participation et à la représentation significative des femmes dans les structures de prévention de conflit, de médiation, de construction de la paix et de lutte contre l’extrémisme violent ; s'attaquant aux sources systémiques de l'inégalité qui soutiennent les normes sociales oppressives.

Notre institution contribue à la promotion des droits des femmes et des jeunes en matière de transition numérique et d’innovation, et du rôle de la femme dans les processus de construction d’une administration publique, moderne, innovante et performante.

 
Croissance inclusive et réduction des inégalités
Jeunes filles montant des ordinateurs dans un atelier de montage

Jeunes filles montant des ordinateurs dans un atelier de montage

PNUD | Côte d'Ivoire
 

Le PNUD contribue à réduire de façon substantielle la vulnérabilité socioéconomique des femmes en appuyant des approches qui réduisent ou éliminent les obstacles, souvent invisibles, à l’autonomisation des femmes.

Focus sur le projet d’appui à la prévention des crises et à la consolidation de la cohésion et de l’inclusion sociale

Le projet d’appui à la prévention des crises et à la consolidation de la cohésion et de l’inclusion sociale financé par la République Fédérale d’Allemagne à hauteur de 2.7 millions d’Euros est mis en œuvre par le PNUD, en partenariat avec le HCR. Il vise à contribuer à la stabilisation post-crise dans les zones de retour des personnes déplacées et rapatriés en Côte d’Ivoire à travers des actions i) le renforcement de la cohésion sociale et la coexistence pacifique par le dialogue communautaire et l'accès aux infrastructures sociales de base ; ii) la réintégration socioéconomique des personnes rapatriées dans les communautés d'accueil ; et iii) la promotion de l’entrepreneuriat jeune à travers la formation professionnelle et la création de micro-entreprises.

Ce projet a permis l’intégration des femmes dans 44 Cadres de concertations permanentes ou comités de paix animés par 605 relais communautaires, dont 218 femmes (36%) formées et désormais outillées pour la cohésion sociale. Ces femmes ont contribué activement à la résolution de 162 conflits communautaires sur plus de 200 conflits identifiés. 340 954 femmes ont été sensibilisées sur la cohésion sociale, la prévention des conflits à travers la réalisation de sensibilisations de masse et proximité 34300 personnes dont 59% de femmes issues des localités de retour ont désormais un meilleur accès aux services sociaux de base à travers la réhabilitation de 12 infrastructures communautaires.


Les infrastructures hydrauliques construites adressent spécifiquement des difficultés rencontrées par les femmes. La disponibilité de point d’eau potables dans les villages réduit désormais la pénibilité des corvées d’eau pour les femmes et leur permet d’être mieux impliquées dans d’autres activités du village notamment en lien avec la cohésion sociale.


Le projet a également ciblé l’autonomisation économique des femmes. Les capacités techniques, managériales et financières de 558 femmes cheffes de ménages ont été améliorées à travers la réalisation d’activités fédératrices et génératrices de revenus. 279 femmes et jeunes filles déscolarisées ont été renforcées par la formation professionnelle qualifiante et l’accompagnement à la création et la redynamisation de groupements d’intérêts économiques (GIE) dans les domaines de l’artisanat, du commerce et de l’agropastorale.

 
Gestion durable des ressources naturelles, adaptation aux changements climatiques et résiliences

A travers différentes initiatives, le PNUD apporte son expertise et appui au plaidoyer politique sur le genre et les changements climatiques. Avec l’appui du projet NDC Support Programme, la Côte d’Ivoire dispose d’une Stratégie Nationale Genre et Changements climatiques (20220-2024).

Focus sur le Projet de renforcement de l’intégration de l’adaptation dans la planification du développement en Côte d’Ivoire (NAP-GCF)

Financé par le Fonds Vert pour le Climat (FVC/GCF), ce projet est mis en œuvre par le PNUD Côte d’Ivoire en collaboration avec le MINEDD à travers le Programme National Changements Climatiques (PNCC). Il a été lancé en février 2019 et a reçu une extension jusqu'en février 2023 afin de finaliser ses activités, notamment la formulation du Plan National d’Adaptation (PNA) de la Côte d’Ivoire.

Le projet NAP-GCF a pour objectif de renforcer la capacité du pays à intégrer l’adaptation aux changements climatiques dans les processus de planification nationaux et sectoriels. A terme, il va doter la Côte d’Ivoire d’un document cadre du PNA. Pour atteindre ses objectifs, le projet s’articule autour de trois (3) composantes : (i) Composante 1 Renforcement du cadre institutionnel pour l’ACC et des capacités nationales à développer une base de connaissances, (ii) Composante 2 : Présentation des priorités d’adaptation pour les cinq secteurs les plus vulnérables dans le document cadre du PNA et (iii) Composante 3 : Renforcement des mécanismes de financement durable pour l’ACC.

Pour parvenir à un PNA qui répond aux questions de genre, le Projet NAP-GCF, en collaboration avec le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, a soutenu et facilité, à travers son axe de travail sur le Genre, la mobilisation et l’engagement des acteurs nationaux ainsi que d’autres agences du SNU en Côte d’Ivoire.

Cet appui stratégique a permis un engagement politique de haut niveau à travers la signature d’un Mémorandum d’Entente (MoU) entre le Ministre de l’Environnement et du Développement Durable et la Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant en 2021.

En sus, le PNUD a facilité le développement de mécanismes de discussion et de partage d’expériences entre les acteurs nationaux genre et changements climatiques. Au nombre desquels, nous notons la Plateforme Nationale Genre et Changements Climatiques ainsi que le Dialogue national structuré autour des questions genre et climat avec le renforcement de capacités de plus de 200 acteurs nationaux (Points Focaux GCC et journalistes).

Le processus PNA en Côte d’Ivoire est un cadre qui favorise une approche holistique et itérative en matière d’adaptation aux changements climatiques tout en intégrant une approche interne et externe de mobilisation de financements avec des mécanismes innovants y compris la prise en compte du secteur privé et les questions de genre. Il permettra le développement d’un système MRV soutenu par un logiciel à concevoir avec un portail web qui prendra en compte l’adaptation de façon générale.

Le PNA de la Côte d’Ivoire est aligné sur les priorités nationales et contribue entièrement aux CDN, aux différentes stratégies sectorielles pays, aux communications nationales avec toutes les parties prenantes et tout autre cadre pertinent de la CCNUCC en matière d’adaptation y compris les questions de genre et de communautés locales.

 
Genre, Gouvernance, Etat de droit et cohésion sociale

L’appui institutionnel apporté au ministère de la Famille, de la Femme et de l’Enfant (MFFE) a permis la mise sur pied en 2006 d’une instance nationale genre, devenue la Direction de l’Egalité et de la Promotion du Genre (DEPG). Elle avait pour mission de veiller au respect de l’égalité de genre et de coordonner les actions en la matière, y compris celles ayant trait aux violences basées sur le genre. L’organisation a aussi accompagné la préparation de la politique nationale sur le genre et facilité les échanges d’expériences entre la Côte d’Ivoire et d’autres pays africains pour mieux asseoir le cadre institutionnel ivoirien de promotion du genre. Ces initiatives sont complétées depuis 2015 par la sensibilisation des Ministères en charge du Plan, du Budget, de l’Economie et des Finances, de la Promotion de la Femme ainsi que de l’Assemblée Nationale dans le processus de la budgétisation sensible au genre (BSG).

En appui aux Ministères de l’intérieur et de la Défense, dans le cadre de la Réforme du Secteur de Sécurité, le PNUD a contribué à la prise en compte du genre et à la compréhension des besoins différenciés des hommes et des femmes au sein des services de sécurité. Il a soutenu le processus d’intégration des femmes à la gendarmerie par la construction et l’équipement de dortoirs à l’Ecole de Gendarmerie d’Abidjan pour la première promotion de femmes gendarmes. Le processus d’intégration des femmes au sein de la gendarmerie a été aussi renforcé à travers l’amélioration des conditions d’apprentissage dès la première promotion de femmes. Le PNUD a ainsi permis de faire évoluer la question du genre au sein de la gendarmerie, et d’offrir une opportunité de renforcer le leadership féminin. En outre, Il a outillé les professionnels de la sécurité (police et gendarmerie) pour mieux assurer la protection des femmes et la prise en charge juridique et judiciaire des violences basées sur le genre, notamment par la construction de bureaux d’accueil genre ou « gender desks » au sein de commissariats de police et de brigades de gendarmerie et la formation de leurs animateurs sur différentes thématiques (Droits de l'Homme, VBG, Techniques d'enquêtes et de prise en charge des victimes…).

De même, le PNUD, à travers le Projet d’intégration du genre dans le processus électoral entre 2008 et 2012 ainsi que le Programme de renforcement des capacités des femmes ivoiriennes élues locales, a contribué à la participation effective des femmes à la prise de décision, ce d’autant plus que la participation de cette couche sociale aux processus électoraux, tant comme électrices que comme candidates, a été toujours faible dans le passé. Par le canal de la société civile, cette initiative a créé une nouvelle dynamique qui a permis d’encourager 48,3% de la population, jusque-là marginalisée, à participer de manière plus active et plus responsable à la vie politique ivoirienne. À l’occasion des élections législatives de 2011 et de 2016, le PNUD a accompagné des actions vigoureuses de sensibilisation à l’endroit des femmes leaders, afin de les inciter à présenter leurs candidatures. C’est ainsi qu’en 2011 sur un total de 946 candidatures enregistrées (indépendantes et sur liste), 106 candidatures féminines ont été enregistrées, soit 11% de l’effectif total et en 2016 sur un total de 1336 candidatures enregistrées, 166 candidatures féminines ont été enregistrées, soit un effectif de 12,43%.

En 2018, les élections municipales ont enregistré une légère amélioration passant de 5% à 7.46% de femmes élues.

Le soutien technique apporté à la Commission électorale indépendante, et le maintien du dialogue avec les différents partis politiques, et la société civile sont largement reconnus comme des succès du PNUD. Dans le cadre de cet appui, le PNUD veille systématiquement à garantir la sensibilisation la sensibilisation des femmes pour une meilleure participation en tant que candidates et électrices.

Par ailleurs, à travers une Initiative conjointe PNUD/ONUFEMMES, dans le cadre du Projet d’appui aux initiatives communautaires des femmes en faveur de la réconciliation et de la paix en Côte d’Ivoire (2014-2016), le bureau pays a renforcé les capacités des organisations féminines à base communautaires et des comités locaux de gestion pacifique des conflits, aux techniques de médiation et de dialogue participatif. Il a par ailleurs promu une opinion publique favorable à la citoyenneté et à la cohabitation communautaire pacifique en Côte d’Ivoire impliquant les femmes

Le PNUD a aussi renforcé les capacités des structures luttant contre les violences basées sur le genre. C’est dans ce cadre qu’il faut situer la mise en place de deux centres d’excellence pour les femmes victimes de violences basées sur le genre à Man et le centre de référence pour la Prévention et l’Assistance des Victimes de Violences Sexuelles (PAVVIOS) dans la commune d’Attécoubé, à Abidjan. Ces centres ont pour missions de faciliter la prise en charge holistique (psychosociale, médicale, sécuritaire et juridique) de victimes de viol âgées de 2 à 35 ans. Par ailleurs, les expériences menées à Man ont permis d’améliorer les conditions socio-économiques des femmes affectées par la guerre dans la région des montagnes. Il faut noter que sur la période 2012-2014, les cas de VBG enregistrés s’élèvent à 4950 avec une prédominance de violences domestiques et conjugales (1367 cas de viols, 1263 cas d’agressions physiques, 609 cas de dénis de ressources, d’opportunité ou de services).

Depuis 2011, le PNUD appuie également le compendium des compétences féminines de la Côte d’Ivoire dans le cadre de la promotion du genre. Aujourd’hui, près de 15.000 femmes, au niveau national et international, sont identifiées et référencées dans un annuaire unique. Ce pool de compétences féminines est un outil pour assurer à la fois la visibilité des ressources humaines féminines compétentes dans divers domaines et pour faciliter leur meilleure insertion professionnelle, notamment aux postes de décision. Grâce à cet outil, le taux de représentation des femmes au Conseil Economique et Social est passé de 14% à près de 30% et au Gouvernement actuel de 7% en 1993 à 21% en 2017, la quasi majorité des entrantes figurant dans le compendium. Cet outil a aussi facilité la nomination des femmes aux postes de décision dans l’administration publique ainsi que l’insertion professionnelle des jeunes filles diplômées. A travers des formations spécifiques, le coaching et le développement d’un système de mentorat, le compendium a permis à de nombreuses jeunes filles d’accéder soit à un emploi rémunéré, soit à l’auto emploi.

Au niveau de l’Assemblée Nationale, le PNUD accompagne le caucus de la femme parlementaire qui a été mis en place en mai 2014, avec pour mission de renforcer la solidarité entre les femmes parlementaires et de renforcer l’efficacité de leur travail en matière de promotion des droits des femmes et de budgétisation sensible au genre.

Par ailleurs, les violences basées sur le genre ont exacerbé l’épidémie de VIH/SIDA en Côte d’Ivoire. Face à la féminisation de l’épidémie, à la stigmatisation et la discrimination des personnes infectées/affectées, le PNUD a appuyé une meilleure intégration du genre dans le Plan Stratégique National 2012-2015 de Lutte contre le Sida, y compris l’élaboration du guide d’intégration dans les plans d’action sectoriels et décentralisés, et la formation de 67 acteurs à son utilisation. De plus, le PNUD a accompagné le renforcement des capacités des organisations de femmes vivant avec le VIH à travers un programme de formation en leadership. Il en est résulté la mise en place d’une cellule de réflexion des femmes vivant avec le VIH au sein du Réseau Ivoirien des organisations de personnes vivant avec le VIH et d’une coalition des femmes vivant avec le VIH. Dans l’attente de voir aboutir le processus d’adoption d’une loi spécifique pour la prévention de ce fléau et la protection des personnes infectées et affectées, le PNUD a soutenu des initiatives de sensibilisation à l’endroit des femmes vivant avec le VIH et des professionnelles du sexe. Ces séances ont porté sur leurs droits, et sur les VBG dans le contexte du VIH selon la législation ivoirienne en vigueur.