Un atelier régional s’est tenu à Abidjan du 10 au 12 juin sur le thème du renforcement des notations de crédit souverain en Afrique de l’Ouest, réunissant une quarantaine de hauts fonctionnaires des ministères des Finances, des banques centrales et des bureaux de statistique de divers pays d’Afrique de l'Ouest.
Vers le renforcement des notations de crédit souverain en Afrique de l'Ouest
1 juillet 2025
Pendant l'atelier régional consacré à la notation de crédit souverain en Afrique de l'Ouest, plusieurs sessions de jeux de rôle simulant les interactions avec les agences de notation se sont déroulées avec succès.
Organisé par le Bureau régional du PNUD pour l’Afrique, avec le soutien du gouvernement japonais et en collaboration avec AfriCatalyst, le Centre africain pour la transformation économique (ACET), la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) et le Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP), son objectif était d’étudier l’amélioration des notations de crédit souverain des pays d'Afrique de l'Ouest et leur accès aux marchés financiers internationaux, et d’élaborer des stratégies nationales et régionales efficaces sur le long-terme pour collaborer avec les agences de notation.
En effet, une étude du PNUD 2023 estime que les pays africains pourraient économiser collectivement jusqu'à 74,5 milliards de dollars, si les notations de crédit étaient fondées sur des évaluations moins subjectives. Autant d’économies qui pourraient être réorientées vers des secteurs essentiels comme la santé, l'éducation et les infrastructures.
Lors de la cérémonie d'ouverture, Mme Blerta Cela, Représentante résidente du PNUD en Côte d'Ivoire, a souligné : « Une mauvaise notation de crédit n'est pas seulement un score, c'est le coût d'une école non construite ou d'un hôpital mal équipé ».
Pendant ces trois jours, les participants ont pris part à des séances techniques et des mises en situation fictives avec le Concilium du PNUD, un groupe consultatif d'experts composé d'anciens analystes crédit de Moody's, S&P et Fitch, leur permettant d'acquérir une connaissance pratique des méthodologies de notation, des évaluations des risques et des stratégies de communication.
Représentant H.E. Adama Coulibaly, le Ministre des Finances de Côte d’ivoire, M. Vassogbo Bamba, Chef de cabinet adjoint a déclaré : « Pour les pays en développement, notamment en Afrique de l'Ouest, une notation souveraine solide devrait permettre une baisse des coûts d'emprunt, une augmentation des investissements étrangers et un meilleur accès au financement. L'objectif de cette stratégie est de mettre en place une réponse équitable, transparente et coordonnée au niveau régional, qui remodèle les perceptions du marché et renforce notre position économique collective ».
L'Afrique de l'Ouest est aujourd'hui la deuxième région la plus dynamique d'Afrique, avec un taux de croissance projeté de 4,3 % en 2025. « Malgré cette opportunité, des stéréotypes négatifs persistent et la présentent comme une région à haut risque », comme l’a expliqué M. Gustave Diasso, Représentant résident de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Dr Daouda Sembene, fondateur et PDG d'AfriCatalyst, a également déclaré, justement : « L’Afrique doit accéder aux marchés financiers, non seulement pour croître, mais aussi pour le faire de manière équitable et durable. Les notations de crédit doivent refléter nos véritables fondamentaux économiques, car elles ont un impact direct sur la capacité de nos gouvernements à répondre aux besoins sociaux, à investir dans les infrastructures et à atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) ».
L’atelier a aussi permis de renforcer la collaboration entre les institutions publiques et les partenaires techniques, en vue de l'élaboration de cadres financiers résilients et pérennes.