PNUD Moonshot - L’inclusion financière et l’entreprenariat, enjeu fondamental pour le développement économique du Burundi

13 octobre 2025
Photograph: presenter at a podium addressing an audience in a conference room with a projector.

Présentation lors de l'atelier sur l’inclusion financière et l’entreprenariat, enjeu fondamental pour le développement économique du Burundi

©UNDP Burundi/Aaron Nsavyimana, 2025

Par Aaron NSAVYIMANA

Du 9-10 octobre 2025, le ministère des Ressources Minières, Énergétiques, de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme et le PNUD ont organisé un atelier national sur l’inclusion financière et l’entrepreneuriat dans le cadre de l’Initiative Moonshot Jeunesse et Femme soutenue par le PNUD et mise en œuvre sous le lead de ce ministère.  

Cet atelier qui a rassemblé les institutions financières et bancaires, incubateurs, ONG et acteurs au développement avait pour finalité de bâtir un écosystème financier inclusif, plus équitable et plus performant pour les jeunes et les femmes.

Au cours des deux jours de débats, une attention particulière a été centrée sur les mécanismes harmoniés à mettre en œuvre pour un accès par tous les bénéficiaires aux sources de financements et aux garanties. 

Comme l’a indiqué M. Pascal Barutwanayo, directeur général de l’artisanat au ministère en chargé du commerce, à l’ouverture de l’atelier, cette rencontre était un bon moment pour tous les acteurs et partenaires présents pour créer des conditions d’une inclusion financière à travers l’autonomisation des conditions d’accès aux financements et aux crédits en capitalisant sur les fonds de garantie existants.

C’était après avoir fait le constat de l’existence de plusieurs partenaires au développement et institutions financières qui soutiennent la mise en place de fonds de garantie pour améliorer l’accès au financement pour les micro, petites et moyennes entreprises, mais dont les modalités opérationnelles qui différent d’un partenaire à l’autre limite l’accès des bénéficiaires aux financements pour le développement de leurs activités entrepreneuriales.

M. Jonas Mfouatie, représentent résident a.i du PNUD, a pour sa part, souligné qu’il s’agit de jeter les bases d’un cadre national cohérent et inclusif de financement du développement entrepreneurial. « L’enjeu est de mutualiser les efforts, d’éviter les doublons et d’assurer une utilisation plus stratégique des ressources financières disponibles.  Notre vision est de créer un écosystème durable où les entrepreneurs jeunes et femmes peuvent accéder aux ressources financières nécessaires pour transformer leurs idées en entreprises viables », a dit Jonas.

En effet, au Burundi, bien que l’entrepreneuriat représente un levier majeur de création d’emplois, de réduction de la pauvreté et de dynamisation du tissu économique national, l’accès au financement demeure l’un des principaux obstacles à la croissance des entreprises et à l’émergence de l’entreprenariat local pour les jeunes et les femmes. Malgré les efforts déployés ces dernières années, une part importante de la population active reste encore exclue du système financier formel. 

Compte tenu de la situation dépeinte, l’atelier s’est donné comme objectif de jeter les bases d’un cadre national cohérent et inclusif de financement du développement entrepreneurial afin que chaque idée entrepreneuriale et chaque projet de jeunes et de femmes trouve un financement à hauteur de son potentiel.

C’est dans cette perspective, qu’à travers les recommandations sorties de cette rencontre, des jalons d’un mécanisme national de garantie mieux coordonné, plus équitable et plus inclusif, au service d’un développement économique durable et d’une prospérité partagée, ont été posés.

Parmi les principales recommandations figurent le renforcement du cadre institutionnel, la mise place d’une plateforme de coordination et de concertation entre le gouvernement et les partenaires au développement  pour un meilleur impact. Les participants ont également recommandé l’élaboration d’une stratégie nationale de l’entrepreneuriat pour harmoniser et encadrer toutes les initiatives d’appui aux jeunes et aux femmes entrepreneurs.

Figurent en outre sur la liste de changements souhaités, la réforme et l’amélioration de l’accès au crédit et à la  garantie, l’assouplissement des exigences en matière de garanties, la réduction des taux d’intérêt, la  diversification et la pérennisation des fonds de garantie. Ils ont aussi insisté sur la mobilisation de ressources supplémentaires auprès des partenaires techniques et financiers pour renforcer les fonds existants et soutenir l’accompagnement technique post-crédit.

Le renforcement des partenariats stratégiques et des capacités des acteurs, la mise en place d’une communauté de pratique, la digitalisation, innovation et modernisation des processus, la mise en place d’un système de suivi-évaluation, ainsi que la transparence et la redevabilité dans la gestion des fonds publics et des ressources des partenaires techniques et financiers ont également retenu l’attention des participants.