Je vis encore grâce à la moustiquaire imprégnée à longue durée de vie

31 août 2022
Marie Inabukungu,bénéficiaire de la distribution massive de moustiquaires

Marie Inabukungu,bénéficiaire de la campagne de distribution des moustiquaires

©Aaron Nsavyimana/UNDP Burundi

Marie Inabukungu, veuve, 71, habite à Masaka, commune Giteranyi, province Muyinga, dans le district sanitaire de Giteranyi. Avant la campagne de distribution de moustiquaires imprégnées à longue de vie (MILDA), elle était régulièrement atteinte de malaria (paludisme) et alitée au centre de santé de la place. Aujourd’hui, grâce à la distribution soutenue par le Fonds Mondial, paludisme, tuberculose et VIH/SIDA, administré par le PNUD, elle a oublié les vieux mauvais temps.

Elle déclare : " Là où vous me voyez maintenant, je vis encore grâce à la moustiquaire. Ici chez-nous, nous vivons dans une zone infestée de moustiques et endémique pour la malaria. Je pense que c’est du fait que nous sommes à la lisière du lac Rweru qui fait frontière entre le Burundi et le Rwanda. Avant d’acquérir la moustiquaire, je passais près de la moitié de mon temps hospitalisée, atteinte par le paludisme, ce qui aggravait aussi la maladie du cœur dont je souffre depuis longtemps. Le centre de santé (CDS) de Masaka, sis à quelques kilomètres de chez moi était devenu ma seconde résidence. Là, le personnel de santé essayait de faire ce qu’il peut pour me soigner de ma maladie qui récidivait presque chaque mois. J’étais vraiment dans un état très pitoyable" .

Marie Inabukungu ajoute, « Je bénis les personnes qui ont pensé à la distribution de moustiquaires, je suis en bonne santé, je mène une vie normale comme tous les autres citoyens d’ici.  A l’heure actuelle, j’arrive à dompter ma maladie du cœur. Elle est devenue pour moi une maladie ordinaire, je vis comme les personnes vivant du diabète ou d’autres maladies chroniques, c’est avec le paludisme que la situation se compliquait ».  Aujourd’hui, renchérit Marie, « j’ai dit à Dieu aux lourdes factures qui m’ont fait sombrer dans la pauvreté il y a quelques années. Imaginez-vous que mes enfants et les voisins devaient cotiser pour honorer ma facture de soins médicaux.  J’étais devenue pauvre et une charge pour eux. N’eût été la moustiquaire j’aurais déjà vendu ma propriétaire foncière et je me serais retrouvée dans la rue ». Aussi, rajoute Marie, « le CDS de Masaka est l’un des plus reculés du pays, si je n’avais pas eu ce léger mieux grâce à la moustiquaire, je serais probablement morte parce qu’en cas de grave complication, je n’aurais pas eu la chance de joindre facilement la formation sanitaire ayant des moyens plus performance pour prendre en charge ma santé. Les grands médecins du cœur se trouvent à Bujumbura et j’entends parler que c’est très loin, je n’y suis jamais allée ».

En dépit de son âge avancée, Marie cultive ses champs et produit suffisamment de haricot, maïs, arachides, manioc et banane qui lui permettent de nourrir deux petits-fils qui vivent avec lui et d’avoir un surplus pour la vente.  « De nos jours, je travaille dans mes champs, je récolte suffisamment et je vends une partie de ma moisson pour acheter de bons habits et couvrir d’autres besoins comme participer dans des activités sociales comme tout le monde. Je vis décemment et je suis autonome dans tout. Je ne sens pas que j’ai les 71 ans. J’ai même de l’argent dans la caisse d’épargne alors qu’avant je ne pouvais pas mettre de côté ne fut-ce que mille francs pour acheter du savon à cause de la malaria. Je suis une femme autonome », rassure Marie.