L'accès à l'énergie, levier du développement humain

7 novembre 2022
Panneaux solaires pour éclairage des zones hors-réseau à Cankuzo,Burundi

©UNDP Burundi,Panneaux solaires pour éclairage des zones hors-réseau à Cankuzo,Burundi

©Fleury Kid Ineza

Par Fleury Kid Ineza

La journée dédiée à la résilience a été célébrée à Bujumbura le 17 octobre 2021. Elle a été organisée par la Délégation de l’Union européenne au Burundi en collaboration avec ses partenaires dont le consortium PNUD-FAO. Il s’agit du Programme Résilience financé à hauteur de 27,3 milliards de francs burundais (environ 12 millions d’euros) par l’Union européenne dans le cadre de la coopération au développement de l’Union Européenne. Un programme qui s’aligne sur le Plan National de Développement (PND 2018-2027) du Burundi et ses priorités. Ce triennal (2019-2022) a été exécuté dans 28 communes de 8 provinces du pays en partenariat avec les agences du système des Nations Unies, PNUD et FAO et les organisations non-gouvernementales (ONG) AVSI, NCA, LVIA, GVC et ICU.

Il comprend 3 volets :

  • TUBEHONEZA : plus de 2,4 millions de bénéficiaires ont accès à des solutions de malnutrition et d’insécurité alimentaire, de gestion de catastrophes et de renforcement des liens intra-communautaires,
  • TWITEHO AMAGARA : plus de 12 millions de personnes auront un accès amélioré et une qualité des soins de santé,
  • UMUCO W’ITERAMBERE : environ 500 mille burundais auront accès aux services énergétiques de base, modernes et durables.

A l’approche de la fin de ce programme, une grande journée Résilience était célébrée pour rendre visible les résultats atteints et les changements apportés au niveau de la communauté, il était question de faire un état des lieux du Programme en question et présenter les résultats atteints.

L’événement s’inscrivait dans le cadre de son programme d’appui à la résilience des populations du Burundi qui couvre la période de 2018 à 2022.

L’objectif de cette journée était de valoriser les résultats obtenus, les effets de changement observés et les leçons apprises du programme Résilience.

Aujourd’hui, plus d’1,3 milliard de personnes dans le monde sont privées d’électricité. L’accès à l’énergie est un vecteur de progrès et de développement. En moyenne, seulement 35 MW de la capacité installée totale de 82 MW du Burundi étaient opérationnels en 2019. Selon les données de la Banque Mondiale, le taux d'électrification du pays était de 11,7 % en 2020. Un taux relativement faible, tandis que la consommation d'électricité par habitant est égale à environ 10 % de la moyenne de l'Afrique subsaharienne. Le projet SERR mis en oeuvre par le PNUD et la FAO, permet d’apporter une réponse pertinente et efficace à ces problématiques. Environ 26.000 ménages doivent accéder à l’énergie électrique, 34.000 ménages sont équipés avec un système de cuisson propre, plus de 50 écoles, 30 centres de santé et 350 nouvelles activités productives sont électrifiés, 13 mini-réseaux communautaires sont installés.

Le Programme UMUCO W’ITERAMBERE dont le consortium PNUD-FAO fait partie, vise à contribuer pour la transition énergétique juste en fournissant une énergie renouvelable durable pour le développement des activités commerciales, des infrastructures sociales (centres de santé, écoles) mais également la transformation de la production agricole locale pour le bien-être de la communauté dont les activités productives des petites entreprises, situées loin du réseau national de l’électricité.

Il permet d’améliorer l’accès à un service énergétique de base, moderne, efficient et durable pour la population rurale (ODD 7). L’énergie permettra de se chauffer, de produire et de conserver des aliments ou des médicaments, de se déplacer, de s’éclairer.

Comme l’eau, l’alimentation, la santé, l’éducation et le logement, l’accès à l’énergie est un besoin vital pour l’être humain. L’énergie permet de se chauffer, de produire et de conserver des aliments ou des médicaments, de se déplacer, de s’éclairer, de garantir sa sécurité.

 

Mini-réseaux, Innovation

En effet, un des faits marquants du programme résilience et l’appui à l’émergence d’un marché des énergies renouvelables et particulièrement en hors réseau. Le projet Umuco w’Iterambere vise l’installation de 11 mini réseaux solaires dans 7 communes de 5 provinces du pays, une innovation au Burundi.

Les mini-réseaux solaires sont un système autonome hors-réseau qui est installé dans un village non-connecté au réseau d’électricité Regideso et qui fournit de l’électricité nécessaire en quantité suffisante à la communauté entre 20 et 25 années. 

Une fois ces mini-réseaux installés, elles fournissent l’énergie à 300 groupements qui s’installent autour de 17 plateformes multifonctionnelles. L’effet escompté est de voir un village éclairé avec un éclairage public une économie locale florissante, des hôpitaux et centres de santé qui fonctionnent, une société résilience, des jeunes entreprises innovantes, un accroissement des revenus, une meilleure éducation, une amélioration des conditions de vie des populations, un accès à l’internet et à l’information.

Ce système de mini-réseaux solaires est fait à base de panneaux solaires, batteries et onduleurs. Les prix de ces éléments ont baissé les 10 dernières années mais le coût des opérations et la maintenance reste cher pour les populations villageoises. Pour donner de la visibilité aux décideurs, le PNUD a réalisé une étude tarifaire avec un outil de modélisation sur lequel les différents acteurs du secteur ont été formés. Cette étude est une 1ère au Burundi et elle sera approuvée par le gouvernement qui dans sa politique, soutient à ce que le cout de l’énergie soit accessible aux ménages avec un prix harmonisé partout dans le pays.

 

Ouverture sur une mobilisations des ressources

Le projet Services Énergétiques pour une meilleure résilience des populations burundaises, qui entre dans sa dernière année a servi de catalyseur pour mobiliser d’autres financements. Il a permis au Burundi d’accéder au programme du PNUD, Africa Minigrids Program, qui se situe au niveau régional. 

L’idée est de fédérer un certain nombre de pays, plus exactement 31 pays et mettre en place au niveau régional un système de partage d’expériences et de connaissances et ainsi accélérer la pénétration des énergies renouvelables dans le milieu rural. Cette énergie doit servir comme levier dans le développement économique.

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