Validation du rapport de l’étude multidimensionnelle sur les conflits entre agriculteurs et éleveurs au Bénin

20 mars 2023

Photo de famille des participants à l'atelier de validation du rapport sur les conflits entre agriculteurs et éleveurs

Crédit: PNUD Bénin | Roger Attemba

L’atelier de validation de l’étude multidimensionnelle sur les conflits entre agriculteurs et éleveurs au Bénin s’est ouvert ce 16 mars 2023 à l’hôtel Les Oliviers de Porto Novo. Réalisée avec l’appui du PNUD, cette étude vise à comprendre les dynamiques conflictuelles entre agriculteurs et éleveurs afin de disposer d’un outil d’aide à la prise de décision pour mieux appuyer le Haut-Commissare à la Sédentarisation des Eleveurs dans la mise en œuvre du programme de sédentarisation des éleveurs, à travers la transformation efficace des systèmes d’élevage pour un épanouissement socio-économique et culturel des éleveurs dans un environnement sécurisé et apaisé.

La biodiversité du Bénin, ses conditions agro-écologiques, climatiques, édaphiques, ses cours d’eau et sa proximité favorisent les pratiques agricoles et le pastoralisme, et font de lui un pays d’accueil et de transit des éleveurs pasteurs des pays sahéliens du Nord et du Nigéria. Mais ces transits provoquent des tensions fréquentes entre les transhumants du Bénin et ceux des pays voisins à savoir le Togo, le Nigéria, le Burkina Faso et le Niger. La transhumance du Nord vers le Sud provoque en outre des conflits à l’intérieur du pays avec des conséquences dramatiques.

Les études récentes réalisées par les Nations Unies en général et le PNUD en particulier, en Afrique de l’Ouest, indiquent que les causes des conflits et de la radicalisation sont notamment : les vulnérabilités structurelles liées au déficit de gouvernance dans les zones rurales, l’érosion des mécanismes traditionnels de résolution des conflits, l’insécurité grandissante, la circulation des armes et la drogue, les changements climatiques, la croissance démographique, l’expansion des industries extractives, l’augmentation de l’agropastoralisme et l’exclusion des jeunes et des femmes dans la répartition des facteurs de production. Tout ceci met en péril les moyens de subsistance et les gains de développement. 

De même, il a été noté que ces conflits peuvent être exploités par les groupes extrémistes violents et les bandes criminelles transfrontalières pour avoir l’adhésion des populations victimes de conflits et pour l’avancée de leurs actions sur le territoire. Les activités des groupes armés ou terroristes ont tendance à réduire l’espace agro-pastoral, notamment les terres agricoles et les couloirs de transhumance. Elles affectent également les routes commerciales et les activités de marché et entravent la mobilité des pasteurs. Lorsque les couloirs de transhumance sont bloqués par des groupes armés, la circulation du bétail est réduite ; ce qui entraîne une concurrence accrue pour les ressources et se traduit par une augmentation des empiètements sur les terres agricoles et l’intensification des conflits.

Prenant à bras le corps la question afin d’anticiper les menaces au regard des événements de conflits dans la sous-région ouest-africaine, le Gouvernement a mis en place entre autres, le programme de sédentarisation volontaire des éleveurs. 

Saluant cette initiative, Monsieur Aouale Mohamed Abchir, Représentant Résident du PNUD, a confié que « la prévention des conflits reste toujours une priorité rentable car elle permet de sauver des vies, de préserver les acquis du développement, de transformer structurellement les économies et de construire de meilleures perspectives de développement pour la réalisation des Objectifs de Développement Durable ». Il a ensuite rappelé les objectifs de l’atelier à savoir : i) évaluer le contenu du rapport du consultant ; ii) ajouter au rapport les données disponibles dans les études existantes sur la dynamique agriculteurs et éleveurs ; iii) analyser les mesures stratégiques proposées par l’étude pour la résolution des conflits entre agriculteurs et éleveurs ; iv) vérifier la conformité des indicateurs de résultats relatifs aux propositions de recommandations formulées par rapport au cadre législatif et réglementaire béninois  et v) apprécier et amender le plan proposé pour l’élaboration du rapport final.

Dans son allocution d’ouverture des travaux, Dr Adamou Mama Sambo, Haut-Commissaire à la Sédentarisation des Eleveurs à la Présidence de la République a fait la genèse des travaux qui ont conduit à ce rapport. Selon lui, tout est parti des nouvelles orientations du Chef d’Etat en matière d’élevage à savoir la sédentarisation des éleveurs. 

L’atelier de validation de ce rapport a connu la participation des acteurs intervenant dans la gestion des conflits entre agriculteurs et éleveurs, des préfets, les acteurs des organisations de la société civile, des PTFs, chercheurs, agriculteurs et éleveurs.