Le Bénin et le Niger s’unissent pour le renforcement de la sécurité communautaire et la prévention des conflits transfrontaliers

10 mai 2023

Photo de famille des participants au lancement officiel du Projet de prévention des conflits transfrontaliers Benin-Niger.

PNUD Benin

Cotonou, le 09 mai 2023:  Les gouvernements du Bénin et du Niger, les Nations Unies au Niger et au Bénin, au cours d’une première réunion du Comité de pilotage, ont lancé officiellement, le 9 mai 2023 à Cotonou, le « Projet transfrontalier d'appui au renforcement de la sécurité communautaire, à la gestion et la prévention des conflits liés à la transhumance et la gestion des ressources naturelles » pour faire face à la multiplication des facteurs de conflit dans la zone frontalière entre les deux pays en proie à une insécurité croissante.

En effet, la zone transfrontalière entre le Benin et le Niger est caractérisée par la coexistence de facteurs de fragilité endogènes – liés à sa situation périphérique avec pour conséquence une moins forte présence étatique et une plus faible accessibilité des opportunités – et exogènes. Pour la Coordonnatrice du système des Nations Unies au Niger, Mme Louise Aubin, cette situation de fragilité dans la zone frontalière « crée les conditions favorables à l’intensification des conflits et appelle à une réponse rapide et inclusive afin d’enrayer l’escalade de violence. »

Le projet transfrontalier vise à contribuer à la prévention et à la gestion des conflits autour de la frontière nigéro-béninoise, en assurant une collaboration transfrontalière entre les communautés (particulièrement les agriculteurs et éleveurs, les jeunes et les femmes), les services de l’Etat, les autorités locales, les leaders coutumiers et religieux et le secteur de la sécurité et en favorisant une gestion équitable des ressources naturelles qui permette aux populations d’accéder à des opportunités socio-économiques durables dans des secteurs porteurs. 

Le Coordonnateur Résident du système des Nations Unies au Bénin, M. Salvator Niyonzima a déclaré que les conflits menacent la paix, la stabilité mais aussi le développement. Il se réjouit de la réaction des gouvernements du Bénin et du Niger de faire face à ces problématiques et les félicite pour leur détermination à lutter efficacement contre. 

La priorité fondamentale pour les Nations Unies est de sauver des vies, de préserver les acquis de développement, de transformer structurellement les économies et de construire de meilleures perspectives de développement pour la réalisation des objectifs de développement durable d’ici 2030. 

D’une durée de deux ans, ce nouveau projet se propose de contribuer au renforcement de la sécurité des communautés et la prévention des conflits pour améliorer la cohésion sociale et développer des opportunités socio-économiques pour les populations vulnérables, en particulier les femmes et les jeunes.  Ainsi près de 2 250 bénéficiaires directs et 20 000 bénéficiaires indirects seront impactés par le projet, soit 40% de jeunes  et 40% de femmes. Il sera mis en œuvre dans les communes de Malanville, Karimama, Kandi au Bénin et celles de Gaya, Tanda et Sambéra au Niger.

Le Directeur de Cabinet, Représentant le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique (MISP), M. Abasse Olossoumare a rappelé l’engagement et la volonté convergente des autorités du Bénin et du Niger à travailler ensemble pour leurs communautés au niveau des frontières avant d’appeler toutes les parties prenantes à une synergie d’action pour plus d’efficacité.

« J’invite les agences récipiendaires du Fonds pour la consolidation de la paix à asseoir une bonne collaboration avec toutes les parties prenantes. C'est en œuvrant de concert que vous parviendrez à renforcer la cohérence, l'homogénéité et l'impact de vos actions sur les communautés pour une stabilité à nos frontières. Le Bénin et le Niger sont prêts à vous accompagner pour la bonne réussite du projet », a précisé le Directeur du Cabinet du MISP.

Financé par le Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix (PBF), ce projet est le fruit d’un travail assidu des bureaux pays du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de l’'Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture ( FAO) du Benin et du Niger, en partenariat avec les gouvernements respectifs des deux pays. Ces deux agences bénéficiaires du financement sont chargées de la bonne mise en œuvre dudit projet dans les communes ciblées. Ce projet innovant du fait de sa nature transfrontalière est en droite ligne avec l’agenda pour la prévention du Secrétaire Général des Nations Unies qui vise à contribuer à l’établissement d’une paix durable à travers le monde.