Lancement de la campagne d’activisme contre les violences basées sur le genre au Bénin

28 novembre 2022

Photo de famille des participants au lancement de la campagne d'activisme contre les violences basées sur le genre au Bénin

Crédit photo: PNUD Bénin/ Yves Menard

Cotonou, le 25 novembre 2022 : A l’instar de la communauté internationale, le Bénin a célébré ce jour à la place de l’Amazone de Cotonou la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. A l’occasion, la Ministre des Affaires Sociales et de la Microfinance, Madame Véronique Tognifodé a procédé au lancement de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG), en présence des personnalités et partenaires techniques et financiers du groupe Genre et Protection Sociale dont le Représentant Résident du PNUD au Bénin.

Les violences basées sur le genre font partie de celles les plus répandues et demeurent les moins signalées en raison de la stigmatisation, de la honte et de la peur des représailles, a fait observer le 1er Adjoint au Maire de la Ville de Cotonou. Il s’est engagé au nom de la municipalité de Cotonou à soutenir tous les efforts et actions favorisant l’épanouissement des femmes.

En 2019, 69% des femmes ont au moins subi une violence dans leur vie au Bénin. Par ailleurs, 708 cas de mariage forcé ont été enregistrés selon une enquête réalisée en 2021, a indiqué Monsieur Richmond Tiémoko, Représentant Résident de l’UNFPA, Chef de file des partenaires techniques et financiers du groupe Genre et Protection sociale. Tout en appréciant les différentes initiatives de protection sociale prises par le Gouvernement ainsi que les actions de prise en charge des victimes de VBG, il a appelé les autorités politico-administratives à veiller à l’application des mesures en place et renouvelé l’engagement des PTF à soutenir les efforts du Gouvernement.

L’un des actes forts posés par le Gouvernement a été la création en juillet 2021 de l’Institut National de la Femme, placé sous la tutelle de la Présidence de la République. Il a pour mission d'œuvrer à la promotion de la femme aux plans politique, économique, social, juridique et culturel aussi bien dans la sphère publique que privée et de lutter contre toutes les formes de discrimination et de violence à l'égard de la femme.

Madame Claudine Prudencio, Présidente de l’Institut National de la Femme a affirmé qu’au cours de la 1ère année de fonctionnement de l’institut, 156 plaintes ont été recensées. En dépit du fait que l’arsenal juridique soit bien fourni au Bénin, le nombre des plaintes ne cesse de s’accroitre, qu’il s’agisse des cas de viol sur mineur, de violence patrimoniale ou autres. Elle a lancé un appel à la responsabilité de tous, hommes et femmes, jeunes filles ou jeunes garçons à ne jamais être complice, auteur, co-auteur d’actes actifs ou passifs de quelque violence que ce soit à l’égard des femmes et des filles en s’appropriant le slogan : « Même la plus insignifiante VBG ne passera pas par moi ! ».

La Ministre des Affaires Sociales et de la Microfinance, Madame Véronique Tognifodé n’a pas manqué aussi de présenter l’état des lieux des violences basées sur le genre, qui montre une augmentation exponentielle des cas : femmes battues à mort, violées, viol sur mineur, mariage forcé, précoce, etc. « Pour atteindre les cibles des Objectifs de Développement Durable, il est urgent de briser la chaîne du silence », a -t-elle déclaré.  Elle a convié les femmes au courage et à la détermination en se référant au symbole de l’Amazone. Quant aux hommes, elle les a exhortés à la masculinité positive, une manifestation de leur engagement à combattre toute forme d’abus dont sont victimes les femmes.

Les manifestations officielles de la journée ont pris fin avec la visite de stands, des offres de services d’écoute et d’information et de l’exposition d’articles de survivantes de VBG. Il est à noter que plusieurs structures et organisations sont impliquées dans cette campagne d’activisme, qui se poursuit jusqu’au 10 décembre 2022, journée des Droits de l’Homme. Il s'agit du Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance, l'Institut National de la Femme, les agences du Système des Nations Unies dont l'UNFPA et le PNUD; les Ambassades des Pays Bas, de la France, du Canada; l'Union européenne; Plan International; Care Bénin-Togo, Médecins sans frontières, le Réseau des Féministes du Bénin pour ne citer que celles-là.