Gestion des finances publiques en Afrique : Responsabilité, transparence et innovation sont de mise
31 mars 2025
Les officiels à la cérémonie de clôture du dialogue régional sur les finances publiques en Afrique: ( de gauche à droite) Le Représentant Résident du PNUD au Bénin, le Directeur de Cabinet du Ministre de l'Economie et des Finances, le Directeur de l’Institut Africain de Développement du Groupe de la BAD et le Directeur du hub sous-régional du PNUD pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale et Représentant Résident du PNUD au Sénégal
Le Bénin a accueilli, du 25 au 26 mars 2025, un dialogue régional de haut niveau sur les systèmes de finances publiques en Afrique à l’hôtel Sofitel de Cotonou. Cet événement a réuni décideurs, experts et praticiens des finances publiques pour échanger et partager les meilleures pratiques en matière de transparence et d’innovation dans le secteur.
Dans un contexte international, où l’aide publique au développement est en déclin, il ressort des échanges que l'efficacité de la gestion des ressources publiques et la mobilisation des ressources internes constituent des leviers pour les pays africains, afin de réaliser les Objectifs de développement durable.
Organisée en collaboration avec le Gouvernement du Bénin, la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Afrique, cette rencontre a réuni pendant deux jours des représentants de vingt-quatre (24) pays africains, des organisations régionales, des organisations de la société civile, des institutions financières internationales et des agences des Nations Unies autour du thème : « Responsabilisation et transparence dans la modernisation des systèmes de finances publiques en Afrique ».
Elle a permis d’échanger sur des thèmes variés notamment : les tendances, défis et opportunités en matière de gestion des finances publiques ; la transparence et la budgétisation à l’ère numérique ; l’engagement citoyen et approches participatives dans l’ère moderne des finances publiques et de la gestion de la dette ; des systèmes de contrôle résilients et réponse aux crises ;la transformation numérique et innovation dans la gestion des finances publiques ; la politique et administration fiscale innovantes à l’ère du déclin de l’aide publique au développement ; la lutte contre les flux financiers illicites en Afrique ; le renforcement des capacités et gestion du changement pour une gestion moderne des finances publiques.
À l’issue de deux jours d’échanges, les participants ont formulé entre autres les recommandations ci-après en vue du renforcement des politiques budgétaires, de la mobilisation et la gestion efficace des ressources pour le développement durable :
Veiller à ce que les systèmes de valeurs africains soient priorisés pour améliorer la responsabilisation, l’efficacité et l’engagement envers la gouvernance, afin d’orienter les réformes visant à la crédibilité budgétaire et à la discipline dans la gestion des finances publiques.
Promouvoir des mesures efficaces de lutte contre la corruption, qui soient à la fois préventives et réactives, y compris de solides mécanismes répressifs pour préserver les ressources financières africaines des pertes qui sapent les efforts de développement sur l’ensemble du continent.
Renforcer la gestion financière numérique et l’éducation numérique des utilisateurs pour la transparence et la responsabilisation ainsi qu’une prestation de services efficace.
Adopter des outils de traçabilité numérique pour surveiller les flux financiers et prévenir les transferts illicites.
Élaborer un système de suivi financier en temps réel pour surveiller les marchés publics et les dépenses du gouvernement.
Adopter des politiques sur l’ouverture de données pour l’information sur les finances publiques
Créer des fonds d’urgence dédiés à la prévention et à la réponse en cas de crise
Renforcer la surveillance des finances publiques par le biais d’institutions de vérification indépendantes
Développer l’infrastructure numérique, en particulier dans les secteurs sous-développés tels que l’enregistrement foncier et les mécanismes nationaux de collecte des données, et renforcer l’infrastructure de cybersécurité en adoptant une détection avancée des menaces, le chiffrement et les systèmes de réponse aux incidents pour protéger les ressources publiques contre les attaques en ligne.
Élargir les programmes d’éducation fiscale numérique pour aider les petites entreprises et les entreprises informelles à adopter des outils fiscaux numériques et renforcer les mécanismes d’application afin que toutes les entreprises, peu importe leur taille, respectent la réglementation fiscale numérique.
Développer et promouvoir des outils et des mécanismes adaptés au contexte africain en matière de renforcement de capacités plutôt que l’alignement sur les normes étrangères.
Procédant à la clôture des travaux, le Directeur de Cabinet, représentant le Ministre de l’Économie et des Finances, M. Hermann Takou a exhorté les participants à s’engager pour une mise en œuvre efficace des recommandations issues du dialogue. Selon lui, chaque participant devient un point focal pour garantir le respect des engagements pris au cours de cette rencontre à Cotonou.
Photo de famille des participants au dialogue régional sur les finances publiques en Afrique