Vers un avenir plus sûr : l'Afrique s'engage en faveur des systèmes d'alerte précoce multi-risques

La Commission de l'Union africaine a convoqué la première réunion du Comité directeur et du Groupe de travail technique de l'AMHEWAS en Namibie

28 juillet 2023
Situation room at AUC, Addis Ababa

Salle de crise multi-risques de la CUA à Addis Abeba

© PNUD

La Commission de l'Union africaine (CUA) a réalisé une étape significative dans ses efforts de réduction des risques de catastrophe sur le continent en organisant les premières réunions du Comité directeur et du Groupe de travail technique du Système d'alerte précoce et d'action rapide multi-risques pour l'Afrique (abrégé AMHEWAS en anglais) à Windhoek, Namibie, du 24 au 28 juillet 2023. Ces réunions ont marqué une avancée notable en matière de préparation aux catastrophes et de renforcement de la résilience face aux risques climatiques et aux multiples désastres qui frappent le continent africain.

Son Excellence l'Hon. Jennely Matundu, Vice-Ministre des Relations internationales et de la Coopération de Namibie, a ouvert la réunion du comité en notant le besoin urgent d'un système d'alerte précoce multi-risques en Namibie. Elle a cité les effets dévastateurs d'une récente sécheresse de sept ans, aggravée par les répercussions de la COVID-19, sur l'agriculture, l'élevage et les moyens de subsistance. Elle a souligné qu'un tel système permettrait non seulement de réduire les pertes liées aux catastrophes, mais deviendrait également un outil essentiel dans les négociations sur le changement climatique, en permettant de compter les pertes et les dommages.  

Wahid Ben Younes, Ambassadeur adjoint de la Tunisie auprès de la République démocratique fédérale d'Éthiopie et de l'Union africaine, et premier vice-président du Sous-comité des questions environnementales auprès des représentants permanents de l'UA, a rappelé que les impacts croissants des catastrophes en Afrique sont préoccupants, notamment les inondations, les cyclones, les sécheresses et les glissements de terrain, exacerbés par une utilisation non durable des terres et des vulnérabilités socio-économiques, .  

En réponse aux dommages croissants des catastrophes sur le continent, la CUA a lancé le programme AMHEWAS d'une durée de sept ans, qui se distingue par sa capacité à partager des données sur les risques à différents niveaux, et à devenir une solution essentielle pour renforcer les systèmes d'alerte précoce multi-risques en Afrique.  

Harsen Nyambe, Directeur de l'Environnement durable et de l'Économie bleue (SEBE) à la CUA, a souligné l'importance de la réduction des dommages causés par les catastrophes. "La mise en place de solides systèmes d'alerte précoce multi-risques est une stratégie primordiale pour les gouvernements, afin de doter les populations des moyens de prévenir les désastres et de réduire ainsi considérablement les pertes", a souligné M. Nyambe.  

Le Comité directeur, qui s'est réuni les 24 et 25 juillet, a adopté ses termes de référence, discuté du programme AMHEWAS et des projets associés, examiné le rapport annuel 2022, délibéré sur les stratégies de mobilisation des ressources et approuvé le plan de travail 2023-2024.  

Après le Comité directeur, le Groupe de travail technique de l'AMHEWAS s'est réuni du 26 au 28 juillet. Composé de représentants des États membres de l'Union africaine, des Communautés économiques régionales, des départements pertinents de la CUA, des partenaires de développement, des agences des Nations Unies, des médias et des organisations de jeunesse, du monde universitaire et des groupes de femmes, le groupe a évalué l'état actuel des systèmes d'alerte précoce multi-risques en Afrique et des actions préventives. 

Le profil de risque de l'Afrique est marqué par une vulnérabilité élevée, un danger élevé et une faible capacité de résilience. Actuellement, quasi aucun des 55 États membres de l'Union africaine ne dispose d'un système d'alerte précoce multi-risques pleinement opérationnel. Le changement climatique et un développement mal planifié aggravent la situation, rendant les systèmes actuels de gestion des risques de catastrophe inadéquats. Le groupe s'est concentré sur l'accélération de la mise en œuvre des systèmes d'alerte précoce multi-risques et a convenu du plan de mise en œuvre de l'AMHEWAS pour 2023-2024.  

Le programme AMHEWAS vise à renforcer l'interopérabilité des systèmes d'alerte précoce aux niveaux continental, régional et national. Ce faisant, trois salles de crise ont été interconnectées entre le siège de l'Union africaine à Addis-Abeba, le Centre africain pour les applications météorologiques au développement (ACMAD) à Niamey et le Centre de prévision et d'application du climat de l'IGAD (ICPAC) à Nairobi, ceci avec l'assistance technique de la Fondation italienne CIMA. Ces salles de crise doivent garantir une communication fluide et des décisions éclairées en matière de préparation aux catastrophes et d'action précoce sur le continent.  

L'Italie, la Suède, l'UNDRR, le PNUD et la GIZ au nom de l'Allemagne ont apporté un soutien financier aux deux réunions inaugurales en Namibie.

A propos de l'AMHEWAS  
 
Établi en 2022 par la Commission de l'Union africaine, avec le soutien de l'Italie et de l'UNDRR, le Programme AMHEWAS vise à réduire les impacts des catastrophes en Afrique. Avec leur contribution initiale au développement du Cadre institutionnel et opérationnel du Système d'alerte précoce et d'action rapide multi-risques pour l'Afrique par la Fondation de recherche CIMA, la Suède et le PNUD ont montré un engagement fort pour cette initiative.  Le PNUD a également été actif dans les réunions du premier Comité de direction et du Groupe de travail technique, réaffirmant sa volonté de soutenir, aux côtés de la Suède, la CUA, la CEDEAO et les autres entités sous-régionales, ainsi que les États membres dans la mise en œuvre de systèmes d'alerte multi-risques.

En outre, le programme Intra-ACP de l'Union européenne pour la gestion des risques de catastrophes naturelles continue de jouer un rôle catalytique en soutenant les activités de réduction des risques de catastrophe de la CUA. 

D'autres pays, tels que le Luxembourg, le Danemark et la Norvège, se sont également associés aux contributeurs existants, renforçant ainsi un effort collaboratif visant à soutenir l'action anticipée et à améliorer les capacités de gestion des données relatives aux risques sur l'ensemble du continent africain.  

Le Cadre institutionnel et opérationnel africain pour l'alerte multi-risques et l'action précoce a été adopté par les 55 chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine, lançant ainsi la phase de mise en œuvre du programme AMHEWAS d'une durée de sept ans à partir de 2022.

Le Cadre institutionnel et opérationnel africain pour l'alerte précoce et l'action rapide multi-risques