Soutien aux pays africains pour accéder au Fonds pour pertes et préjudices

Des efforts axés sur les Contributions déterminées au niveau national et les évaluations des besoins post-catastrophe

4 mars 2025
A person wades through floodwaters in Maiduguri Nigeria

Inondations à Maiduguri, Nigéria, en 2024

@ PAM

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), à travers son Projet de résilience dans le Sahel financé par la Suède, a organisé un webinaire régional de haut niveau le 4 mars 2025 pour mettre en lumière le nouveau Fonds pour répondre aux pertes et préjudices (abrégé FRPP en anglais), conçu pour soutenir les pays vulnérables dans leur relèvement face aux impacts dévastateurs du changement climatique.

Créé lors de la COP28, le Fonds est régi par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et la Conférence des Parties agissant en tant que réunion des Parties à l’Accord de Paris (CMA). Il devrait commencer à décaisser des ressources d’ici la fin de 2025. Un Secrétariat intérimaire—composé de la CCNUCC et du Fonds vert pour le climat—fournit un appui-conseil et une assistance technique pour identifier des options et propositions adaptées à la phase de lancement.

Animée par Rita Missal, Conseillère en relèvement au Bureau de gestion des crises du PNUD (i), la session a réuni des cadres dirigeants et experts techniques de 24 bureaux-pays du PNUD en Afrique de l’Ouest et du Centre, autour de stratégies pour tirer parti du Fonds et accélérer le relèvement résilient après catastrophe.

« Dans notre région, celles et ceux qui ont vu les inondations au cours des derniers mois au Niger, au Tchad, dans le nord du Nigéria et dans tout le Sahel central connaissent l’ampleur des pertes et préjudices subis lorsque le climat se dérègle brutalement », a déclaré Njoya Tikum, Directeur du Hub sous-régional du PNUD pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Un nouveau type de financement climatique

Contrairement à d’autres fonds climatiques, le Fonds pour répondre aux pertes et préjudices vise explicitement à prendre en charge à la fois les pertes économiques—comme les infrastructures détruites et les moyens de subsistance perdus—et les pertes non économiques, telles que la perte de vies humaines, les déplacements, le patrimoine culturel ou les traumatismes psychosociaux.

L’Afrique a connu plus de 1 695 catastrophes liées au climat, soit 15 % des événements climatiques mondiaux, causant plus de 731 000 décès et quelque 5 milliards de dollars de pertes (ii). Le Fonds vise à combler un déficit de financement de longue date, en offrant des ressources de relèvement directes, flexibles et rapidement disponibles aux pays les plus vulnérables face au climat.

« Le Fonds accorde la priorité aux pertes non économiques—souvent ignorées dans les cadres de relèvement habituels—et permet des réponses plus rapides et plus autonomes pour les pays africains », a souligné Rita Missal, qui a également mentionné des outils comme les évaluations des besoins post-catastrophe et les Contributions déterminées au niveau national comme portes d’entrée possibles pour identifier les priorités et faciliter l’accès au financement.

 

Flooded area in Maiduguri, Nigeria

Le 9 septembre 2024, des inondations ont frappé Maiduguri après la rupture du barrage d’Alau, situé à 20 km, en raison de dommages structurels

© PAM

Appropriation nationale

Fort de son expertise en matière de réduction des risques de catastrophe, de relèvement et d'adaptation au changement climatique, le PNUD collabore avec le Mécanisme international de Varsovie et le Réseau de Santiago. S’appuyant sur des engagements réussis au Bhoutan et aux Philippines, l’agence de développement des Nations Unies est prête à accompagner les pays africains dans leur préparation pour accéder au Fonds.

Le Fonds mise sur des approches ascendantes, dirigées et portées par les pays eux-mêmes, comme en témoigne sa phase de démarrage qui privilégie les subventions et les appuis budgétaires directs pour permettre un accès plus rapide et renforcer l’appropriation nationale. Avec 152 pays en développement éligibles, et une attention particulière portée aux plus vulnérables, le moment d’agir est venu.

Pour saisir cette opportunité, les pays doivent renforcer leurs systèmes nationaux pour répondre aux dimensions institutionnelles, financières et politiques des pertes et préjudices ; développer des capacités de suivi, des systèmes de gestion des données, des évaluations post-catastrophe, ainsi que des plans et programmes nationaux de relèvement ; et sensibiliser les populations les plus exposées, en engageant les femmes, les peuples autochtones et les ONG locales.

Le PNUD restera un partenaire clé—fournissant données et outils, appui technique et politique, plaidoyer et sensibilisation, ainsi que des conseils pour le suivi et les rapports—tout en mobilisant ses réseaux mondiaux au service des efforts nationaux et régionaux.

(i) Conseillère en relèvement, Équipe pour la réduction des risques de catastrophe et le relèvement pour le renforcement de la résilience (DRT) au Bureau de gestion des crises du PNUD, Hub régional pour la résilience à Nairobi
(ii) Source : Organisation météorologique mondiale (OMM), Atlas de la mortalité et des pertes économiques liées aux extrêmes météorologiques, climatiques et hydriques, 1970–2019, cité dans ONU Info, ID Web : 15

Contact :

Rita Missal, Conseillère en relèvement, DRT au Hub régional de résilience du PNUD – Nairobi
rita.missal@undp.org