Journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie

Déclaration

14 mai 2019

 

Si tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits, des lois, des politiques et des pratiques discriminatoires à l'encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) continuent d'avoir cours à travers le monde. Elles sont même remises au goût du jour dans certains pays, après avoir été dormantes pendant plusieurs années.

En conséquence, nous devons saisir l'occasion qu'offre la Journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie pour sensibiliser aux droits fondamentaux des personnes LGBTI. Elle est aussi l'occasion de célébrer notre diversité.

Cette année, la journée du 17 mai est axée sur la justice et la protection pour tous, deux éléments essentiels pour faire avancer le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et ses 17 Objectifs de développement durable. La promulgation et l'application de lois et politiques non discriminatoires, mais également l'abrogation des lois répressives et la garantie de l'accès de tous à la justice sont tout aussi essentielles pour honorer l'engagement fondamental des Nations Unies de « ne laisser personne de côté ».

Ces dernières décennies, des progrès significatifs ont été notés en matière d'accès des personnes LGBTI à la justice et à la protection, dans le monde. L'an passé, par exemple, la Cour suprême de l'Inde a déclaré, dans une décision unanime, que toutes les formes de relations sexuelles librement consenties entre adultes étaient légales, dépénalisant de fait les relations entre personnes de même sexe, dans ce pays. L'Angola a abrogé ses dispositions pénales réprimant l’homosexualité et interdit toute discrimination fondée sur l'orientation sexuelle. Le Pakistan a promulgué une loi protégeant les droits des personnes transgenres et, avec l’appui du PNUD et de ses partenaires, a commencé à travailler à l'élaboration d'une politique d'aide sociale aux transgenres.  Ces progrès sont certes à saluer, mais force est de constater qu’il en faut davantage pour parvenir à la  justice et la protection pour tous. Il suffit, pour s'en convaincre, de s'arrêter aux faits suivants:

  • 72 pays et territoires criminalisent encore les relations de même sexe entre adultes consentants;
  • Seuls 63 pays assurent aux personnes LGBTI une forme de protection contre les discriminations ;
  • Seuls deux pays  interdisent les interventions médicales inutiles sur les enfants intersexués.

Certains pays limitent même la liberté d'expression et d'association concernant la diversité sexuelle et de  genre.  Aussi, il est plus important que jamais d'entreprendre les  réformes politiques et législatives nécessaires pour garantir la justice et la protection à  toutes les personnes LGBTI .

En tant que cosignataire de la Déclaration conjointe intitulée «Mettre fin à la violence et à la discrimination à l'égard des personnes LGBTI », le PNUD aide les pays à promouvoir un développement inclusif au moyen de diverses initiatives visant à éradiquer l'exclusion, la discrimination et la violence dont les communautés LGBTI font l'objet. Actuellement, le PNUD accompagne 53 pays à travers le monde dans leurs efforts de promotion de l'inclusion et des droits des personnes LGBTI en collaborant  étroitement  avec les gouvernements et les organisations de la société civile, mais aussi nos partenaires du secteur privé et du monde universitaire. L’élargissement des horizons et la recherche de solutions concrètes sont au cœur des actions du PNUD dans ce domaine.

En s'insurgeant contre l'homophobie, la transphobie, la biphobie et l'intersexphobie en ce 17 mai, nous réaffirmons aussi notre engagement à respecter la dignité humaine et à œuvrer en faveur des droits de l’homme. Nous ne devons ménager aucun effort pour réaliser l’accès de tous à la justice et la protection, et ainsi s’assurer que personne n’est laissé de côté