Discours de l'Administrateur du PNUD à l’occasion de la première session ordinaire du Conseil d’administration, du 29 janvier au 2 février 2024

25 janvier 2024
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Photo : PNUD

Seul le texte prononcé fait foi.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil d’administration, chers collègues et amis, 

J’ai l’honneur de me joindre à vous ce jour à l’occasion de la première session ordinaire du Conseil d’administration du PNUD, du FNUAP et de l’UNOPS pour l’année 2024.

Permettez-moi de commencer par féliciter Son Excellence M. Muhammad Abdul Muhith, Représentant permanent du Bangladesh, pour son élection à la présidence du Conseil. Je souhaite également la bienvenue à tous les nouveaux membres de notre Bureau pour 2024.

Je tiens à exprimer ma gratitude aux membres sortants du Bureau. Je voudrais tout particulièrement adresser mes plus sincères remerciements au Président sortant, M. Martin Kimani, Représentant permanent du Kenya, pour son dynamisme et ses conseils sans faille.

Alors que nous entamons l’année 2024, de nouveaux visages rejoignent l’équipe de direction de la famille du PNUD, à savoir Mme Shoko Noda en qualité de Secrétaire générale adjointe et Directrice du Bureau des crises, et M. Marcos Neto en qualité de Secrétaire général adjoint et Directeur du Bureau des politiques et de l’appui aux programmes. 

Excellences, prenons un moment pour poser un regard rétrospectif sur le monde. Il y a un peu moins de quatre ans, le monde a dû apporter une réponse sans précédent pour faire face collectivement aux répercussions socioéconomiques de la COVID-19 et créer des possibilités de « construire en mieux pour l’avenir ».

Aujourd’hui, ces possibilités ne se sont pas encore traduites par les changements transformateurs nécessaires pour relever les défis mondiaux communs. Au lieu de cela, les conflits se multiplient, les effets du changement climatique s’accélèrent et les disparités économiques et les tensions sociales vont grandissantes. 

  • La croissance économique mondiale devrait chuter à 2,4 % en 2024, marquant la troisième année consécutive de ralentissement des taux de croissance. Les habitants d’une économie en développement sur quatre seront plus pauvres qu’ils ne l’étaient avant la pandémie.
  • Les inégalités dans le monde se sont accrues, devenant aussi importantes aujourd’hui qu’au début du XXe siècle, et des technologies telles que l’intelligence artificielle devraient creuser davantage les écarts.
  • Les perspectives de risque à l’échelle mondiale sont négatives, et l’on s’attend à une aggravation des turbulences et de l’instabilité.

Excellences, 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée. La 28e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28) a souligné le fait que le monde soit loin d’atteindre les ambitions de l’Accord de Paris. Pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius, il faudrait diminuer les émissions mondiales de plus de 40 % d’ici 2030.

L’année dernière, il y a eu plus de guerres, de conflits, de déplacements et de réfugiés qu’à toute autre période depuis la Seconde Guerre mondiale. Il n’y a pas de mots pour décrire les souffrances humaines, les pertes en vies humaines et l’ampleur des destructions, les plus récentes ayant observées à Gaza, que le Secrétaire général a qualifiées de « sans précédent » durant son mandat. Les terribles attentats du 7 octobre ont coûté la vie à plus de 1 100 Israéliens et autres personnes . Plus de 100 otages sont toujours retenus captifs par le Hamas. Environ 1 Palestinien sur 100 à Gaza, soit plus de 25 000 personnes, a été tué depuis le début de la guerre. Les 152 membres du personnel de l’ONU tués à Gaza représentent la plus grande perte en vies humaines essuyée durant une seule crise dans l’histoire de notre organisation. En faisait partie un de nos collègues du PNUD, tué le 22 décembre 2023.

Les souffrances humaines causées par les conflits et l’instabilité persistent en Haïti, au Myanmar, au Sahel, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et ailleurs. Plus de 114 millions de personnes ont été déplacées de force. Perdre espoir ou tomber dans l’inaction n’est pas une option. Nous devons plutôt intensifier l’action collective et saisir les possibilités de sortir de la crise par le développement. 

Cela fait partie du cœur de métier du PNUD. C’est ce que nous faisons chaque jour, nous tenant aux côtés des peuples et des pays pour opérer des choix en vue de mettre fin à la pauvreté, faire respecter la justice, réaliser l’égalité et les droits de la personne, respecter les limites planétaires et créer les conditions de la paix. 

C’est ce que à quoi nous nous employons lorsque nous nous joignons à nos partenaires – innovateurs locaux, dirigeants mondiaux, Groupe des 77 (G77) et Groupe des 20 (G20), famille des Nations Unies, institutions financières et climatiques internationales, société civile, secteur privé et autres – pour promouvoir des idées et des interventions tournées vers l’avenir.

Excellences, nous venons d’arriver à mi-parcours du Plan stratégique 2022-2025 du PNUD dont nous avons convenu avec vous. J’ai hâte d’en faire l’évaluation poussée en juin, lorsque nous présenterons l’Examen à mi-parcours. Les deux dernières années ont mis le PNUD à rude épreuve, comme tout le monde. Elles ont également prouvé la valeur du Plan stratégique face à des périodes de turbulences. 

Aujourd’hui, je vous donnerai un aperçu de l’impact du PNUD dans trois domaines :

  • Les crises : nos investissements dans le développement résilient dans les situations de fragilité, de conflit et d’urgence, y compris celles liées aux catastrophes naturelles.
  • Le climat : notre soutien axé sur le développement et les pays contribue à la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris, en ne laissant personne de côté.
  • L'inclusion : notre capacité à conjuguer des forces établies de longue date avec des approches novatrices pour réaliser un développement inclusif.

Je vais montrer comment la présence du PNUD dans les pays et son travail sur les politiques à mener à travers le monde inscrivent des expériences locales dans les dialogues multilatéraux sur le développement et aident les pays à traduire leurs engagements multilatéraux en actions locales.     

J’évoquerai également l’engagement du PNUD, en tant qu’institution publique multilatérale, en faveur d’une gestion saine, d’une discipline budgétaire et d’investissements stratégiques murement réfléchis. Grâce aux interventions dans ces domaines, nous continuons de bâtir un PNUD qui, opérant au cœur du système des Nations Unies pour le développement, est paré pour aujourd’hui et demain, et garde toute son importance au moment où nous préparons pour le Sommet de l’avenir.

Impact : crises, climat et inclusion

Crises, conflits et fragilité

Environ un quart de la population mondiale et les trois quarts des personnes en situation d’extrême pauvreté vivent dans des environnements fragiles. Avec une recrudescence spectaculaire des conflits violents depuis 2010 et la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes liés au changement climatique, c’est la dépendance à l’égard de l’aide humanitaire qui s’accroît. L’appel mondial à l’aide humanitaire lancé en 2024 a dépassé les 46 milliards de dollars. 

L’histoire nous enseigne que les investissements dans le développement brisent le cycle de la fragilité. Le PNUD réalise et maintient ces investissements. La moitié de nos ressources est acheminée vers des environnements fragiles. Nous menons des opérations dans les 60 pays définis comme fragiles par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). En 2023, le PNUD a apporté son soutien dans le contexte de 17 crises en cours, dont des conflits, des catastrophes naturelles et des épidémies, soit le nombre le plus élevé ces dernières années. Nous jouons un rôle clé et faisons partie intégrante des moyens dont dispose la communauté internationale pour faire face à des crises dans le monde entier. 

Notre offre en matière de crises met en œuvre le triptyque action humanitaire-développement-paix en partenariat avec des acteurs locaux, nationaux et internationaux. Nous nous attaquons aux causes profondes des crises, investissons dans la prévention et renforçons la résilience, parallèlement aux interventions humanitaires et aux opérations de maintien de la paix que nous menons. 

Le PNUD continue de jouer un rôle clé dans la réalisation d’évaluations conjointes des besoins après une catastrophe et dans l’élaboration de plans de relèvement dans le cadre du partenariat tripartite UE-ONU-Banque mondiale, les cas les plus récents étant ceux de l’Afghanistan, l’Azerbaïdjan, la Syrie, la Türkiye et l’Ukraine. 

Notre plateforme d’apprentissage Nexus Academy est accessible à toutes les organisations bilatérales et multilatérales et aux organisations de la société civile. Lancée en 2021, elle a permis à 485 personnes d’acquérir les connaissances, les compétences et les capacités nécessaires pour influer sur le développement dans des contextes humanitaires et de conflit. 

Quelques faits saillants de notre travail actuel et futur :

  • Relèvement et reconstruction précoces : le PNUD, en collaboration avec le gouvernement et ses partenaires, protège les acquis de développement en Ukraine tout en soutenant la reconstruction et le relèvement. Des équipements de production d’énergie ont permis de maintenir l’approvisionnement en électricité pour un million de personnes. L’évaluation des dommages causés aux bâtiments dans plus de 350 000 établissements humains facilite la planification du relèvement et l’enlèvement des débris. Grâce aux opérations de déminage et d’enlèvement de dispositifs explosifs non explosés, 1,5 million de personnes ont pu retourner chez elles en 2023. 
  • S’appuyant sur l’expérience acquise dans le cadre du Programme d’assistance au peuple palestinien, mandaté par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1978, le PNUD collabore avec ses partenaires à l’élaboration d’un plan de relèvement et de reconstruction rapide pour Gaza. 
  • Stabilisation : nos programmes de stabilisation et de soutien aux moyens de subsistance au Niger ont amélioré les perspectives de vie de 400 000 personnes, y compris dans des zones autrefois dangereuses autour du lac Tchad. Parallèlement, le PNUD a soutenu un plan de développement national solide visant à réduire les risques de crise grâce à une meilleure gouvernance. 
  • Approches par domaines : en Afghanistan, la décision du PNUD de ne pas quitter le pays et de mettre en œuvre une réponse axée sur le « développement en situation de crise » après 2021 a bénéficié à plus de 11,4 millions de personnes, soit un quart de la population, leur permettant de rétablir leurs moyens de subsistance et retrouver leur dignité. Des microfinancements et des formations ont constitué une bouée de sauvetage, un accent étant particulièrement mis sur l’accès à 75 000 entreprises appartenant à des femmes, qui ont créé 900 000 emplois. Un nouveau rapport du PNUD révèle en quoi le relèvement de l’Afghanistan dépend de l’aide internationale pour relancer des secteurs économiques productifs et rétablir les droits des femmes.
  • Au Myanmar, le PNUD est venu en aide à 2,1 millions de personnes depuis février 2021, venant directement en aide aux populations en leur offrant des services de base améliorés et des moyens de subsistance résilients.
  • Des solutions axées sur le développement face aux déplacements forcés : au Mozambique, le PNUD, en partenariat avec les autorités locales, a rétabli les moyens de subsistance et les services essentiels, permettant le retour en toute sécurité de plus de 500 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays. Dans le droit fil de l’engagement qu’il a pris lors du Forum mondial sur les réfugiés et de son soutien au Programme d’action du Secrétaire général sur le déplacement de personnes à l’intérieur de leur propre pays, le PNUD prêtera assistance à au moins 30 pays d’accueil et de retour. 
  • Gestions des catastrophes et préparation : le retour des investissements du PNUD dans la gestion des catastrophes et la préparation à ces dernières est manifeste dans la baisse du nombre de décès. Au Népal, des tremblements de terre dévastateurs ont coûté la vie à quelque 9 000 personnes en 2015. En 2023, lorsque deux autres tremblements de terre ont secoué le pays, 154 personnes ont péri. Entre ces chocs, le PNUD a travaillé avec le Gouvernement du Népal à la reconstruction des infrastructures et au renforcement de la gestion des risques de catastrophe. 

Climat

Excellences, le PNUD joue un rôle important en soutenant les initiatives mondiales et nationales visant à faire avancer les mesures climatiques publiques et à intégrer l’action climatique dans toutes les décisions de développement et d’investissement. Nous sommes le partenaire de choix de la plupart des pays en développement qui accèdent aux fonds verticaux, tels que le Fonds vert pour le climat (FVC), le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et le Fonds multilatéral pour la mise en œuvre du Protocole de Montréal. Notre portefeuille, qui comprend l’aide multilatérale et bilatérale, soutient actuellement plus de 140 pays grâce à des financements de 2,2 milliards de dollars déployés pour des mesures d’atténuation et d’adaptation. 

L'initiative Climate Promise du PNUD, initiative lancée en 2019 en collaboration avec beaucoup d’entre vous, a aidé plus de 125 pays à concevoir et à mettre en œuvre leurs contributions déterminées au niveau national. Plus de 90 % de ces plans visent une augmentation des objectifs d’atténuation des émissions et d’adaptation au changement climatique.

Parmi les autres résultats, citons :

  • Le portefeuille de projets d’adaptation du PNUD, d’un montant de 1,6 milliard de dollars, mis en œuvre avec des partenaires tels que le Mécanisme de financement des observations systématiques, le Partenariat pour une action rapide tenant compte des risques, l’Alliance pour le développement hydrométéorologique et l’Adaptation Research Alliance, qui place l’adaptation au cœur du développement national. Par exemple, le plan du Bhoutan, chiffré à 14 milliards de dollars, vise à protéger l’agriculture contre les effets néfastes du climat, à protéger la biodiversité et à améliorer la santé.
  • Au Sahel, un récent accord négocié par le PNUD entre sept pays pour coordonner les initiatives relatives au climat, à la paix et à la sécurité devrait bénéficier à plus de 340 millions de personnes, notamment en s’attaquant aux problèmes transfrontaliers complexes liés à la gestion durable des terres. 
  • En Ouganda, nos Laboratoires d’accélération ont apporté des réponses aux préoccupations concernant la déforestation rapide en concevant un système de gestion numérique, tandis qu’un audit énergétique a permis de jauger la dépendance à l’égard du bois comme combustible. Le constat selon lequel la combustion du bois coûte plus cher, en plus de détruire les forêts, a amené les organismes de réglementation nationaux à baisser les tarifs de l’électricité et à encourager le passage à une énergie plus propre. 
  • Le PNUD a aidé le ministère arménien de l’Environnement à lier la décarbonisation à une énergie plus inclusive. Grâce à un financement de 20 millions de dollars du FVC et à des investissements publics et privés de 16 millions de dollars, l’Arménie a amélioré l’efficacité énergétique de centaines de bâtiments publics. Elle s’attend maintenant à une réduction des émissions à hauteur d’un million de tonnes au cours des 20 prochaines années, tandis que les factures d’énergie sont moins élevées pour 280 000 personnes à faibles revenus, dont 65 % sont des femmes.
  • Le PNUD intègre régulièrement les risques de catastrophe et les risques climatiques dans la planification du développement, notamment en Égypte. Les terres basses du delta du Nil sont désormais mieux protégées contre les inondations côtières grâce à la construction de 69 kilomètres de dunes le long de cinq zones sensibles particulièrement vulnérables.

Le PNUD façonne de nouveaux marchés internationaux de la finance verte, bleue et climatique durable en mobilisant ses partenaires autour d’actions collectives à grande échelle. La Commission européenne collabore avec le PNUD afin de débloquer des capitaux pour les pays en développement par le biais de son portail mondial, et la première a sollicité l’expertise du second pour aider les pays à élaborer leurs propres cadres pour les obligations vertes. Au Mexique, les obligations liées aux Objectifs de développement durable (ODD) totalisent désormais 10 milliards de dollars, la dernière, représentant 2 milliards d’euros, ayant été émise plus tôt ce mois-ci. En 2020, le PNUD a aidé le gouvernement à élaborer son cadre initial pour les obligations liées aux ODD et à produire des rapports sur l’allocation et l’impact de ces ressources.

Au niveau mondial, après la COP28, le PNUD jouera un rôle essentiel pour rendre opérationnel le secrétariat intérimaire du nouveau fonds pour les pertes et les préjudices.

Nous tirons des leçons de notre travail sur le climat. Nature Pledge, une nouvelle initiative du PNUD pour la protection de la nature, vise à rééditer les succès de l'initiative Climate Promise en aidant plus de 140 pays à atteindre les 23 cibles du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal et les objectifs connexes du Programme 2030. En partenariat étroit avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement, le FEM et d’autres organismes, le PNUD préconise et soutient des changements dans la façon dont nous valorisons la nature, prenons des décisions économiques et recherchons des solutions fondées sur la nature pour les personnes et la planète. 

Inclusion

Excellences, le monde n’est pas inclusif. La pauvreté, les inégalités, la discrimination, l’exclusion numérique sont autant d’obstacles à des sociétés justes et inclusives. La pandémie de COVID-19 a contribué à une répartition encore plus inégalitaire de la richesse.  

Un récent examen a posteriori de notre réponse à la COVID-19 a montré que la flexibilité et l’agilité institutionnelles du PNUD nous ont permis de faire partie des « premiers intervenants » lorsque la pandémie a frappé. Il s’agit là d’un volet fondamental de l’approche du PNUD visant à ne laisser personne de côté, rendu possible grâce à notre partenariat avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui, depuis 2003, a contribué à sauver plus de 7,3 millions de vies. 

L’impact durable de l’action du PNUD sur les résultats nationaux en matière de santé et de développement est visible dans une collaboration avec le Fonds mondial chiffrée à 2,3 milliards de dollars au Zimbabwe, qui a permis de réduire de moitié l’incidence du VIH au cours des 15 dernières années. Les partenariats dans le domaine de la santé numérique, notamment avec l’Organisation mondiale de la Santé, le Fonds mondial et Gavi, permettent de relever des défis urgents, qu’il s’agisse de la collecte de données, de la surveillance des maladies ou encore de la prestation de services. Plus de 45 000 établissements de santé numériques et intelligents dans 13 pays devraient générer un retour sur investissement d’un ratio de 3/1.

L’investissement du PNUD dans l’amélioration des résultats nationaux en matière de santé reflète notre détermination à aller au-delà des revenus pour comprendre et combattre les multiples dimensions de la pauvreté grâce à notre travail sur les politiques publiques mondiales :

  • Notre collaboration avec la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement et le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies vise à formuler des paramètres de mesure du développement qui vont au-delà du PIB, en tirant parti de l’expertise accumulée par le PNUD en matière d’indices de développement humain multidimensionnels. 
  • Les rapports SDG Insights et les Rapports sur le développement humain du PNUD constituent des outils d’analyse et de prévision dont les pays ont besoin pour opérer des choix éclairés. 

Au niveau des pays, afin de nous acquitter de notre rôle d’intégrateur, le cadre SDG Push du PNUD a mis à la disposition des décideurs politiques et des équipes de pays des Nations Unies des outils d’analyse, de modélisation et de financement pour recenser et évaluer les lacunes, les priorités et les opportunités d’investissement concernant les ODD au niveau national. 

L’année dernière, le PNUD a continué de conjuguer ses forces établies de longue date avec de nouveaux investissements en vue de promouvoir le développement inclusif. Par exemple, au Libéria, le PNUD a renforcé la capacité de l’organe de gestion des élections à organiser des élections crédibles, transparentes, inclusives et pacifiques, ce qui a permis à près de 2,5 millions de personnes de voter. À Vanuatu, des réformes électorales globales modernisent des lois électorales fragmentées.

Les nouvelles orientations de notre travail sur la gouvernance s’appuient sur des compétences interdisciplinaires. Le PNUD s’est fixé pour objectif d’affecter 100 milliards de dollars de fonds publics à la promotion de l’égalité des sexes, notamment en œuvrant pour des politiques budgétaires et des réformes fiscales sensibles au genre. Seize pays sont déjà en train de définir des réformes budgétaires dans le cadre de l’initiative du PNUD Sceau de l’égalité des sexes pour les institutions publiques. Quinze autres pays ont entrepris d’élaborer de telles réformes, et grandes sont les possibilités d’expansion dans 90 pays grâce aux cadres de financement nationaux intégrés. 

Au cours de l’année écoulée, l’engagement du PNUD en faveur d’une numérisation rapide au service d’un développement inclusif a pris de l’ampleur, notamment avec le soutien apporté aux États membres dans le cadre du Pacte numérique mondial. Une avancée majeure a été réalisée en prêtant soutien au Groupe de travail du G20 sur l’économie numérique, à travers une collaboration avec la Banque mondiale, sur un consensus novateur visant à rendre les systèmes numériques sûrs, interopérables et accessibles à tous. Le PNUD et la présidence indienne du G20 ont élaboré des ressources pratiques, les premières du genre, sur la manière dont les pays peuvent développer des infrastructures publiques numériques inclusives et fondées sur les droits. 

Avec nos partenaires du G20 et des Nations Unies, nous galvanisons une initiative mondiale en faveur d’infrastructures numériques liées à des économies plus dynamiques et inclusives et à la réduction de la pauvreté. Le PNUD et l’Union internationale des télécommunications ont mobilisé des gouvernements, des organisations philanthropiques et des organisations multilatérales autour d’une promesse de construire des infrastructures publiques numériques dans 100 pays d’ici 2030, l’une des initiatives à grand impact du Sommet sur les ODD. Cette initiative a déjà attiré 400 millions de dollars d’engagements. 

Les solutions de développement numérique apparaissent de plus en plus comme une nouvelle compétence de base du PNUD qui est très demandée, comme en témoignent nos programmes de pays, tels que les exemples ci-après :

  • une plateforme d’innovation sociale numérique en Indonésie, avec un projet pilote couvrant 100 villages, qui devrait par la suite être reproduit à l’échelle nationale pour éclairer 75 000 villages. Il vise à améliorer le ciblage de 5 milliards de dollars de financements nationaux pour le développement.
  • une base de données biométrique du registre des citoyens au Honduras, utilisée pour enregistrer 5,5 millions de citoyens. Pour ne laisser personne de côté dans la diaspora, huit consulats mobiles ont enregistré 20 000 citoyens aux États-Unis. 

Apprentissage continu 

La vision du Plan stratégique du PNUD est la boussole de notre solide performance dans un environnement opérationnel difficile. Tout aussi importantes ont été la capacité et la volonté de d’apprendre et de s’adapter sans cesse, qui font désormais partie des éléments centraux de notre culture organisationnelle et sont codifiées dans notre stratégie de gestion des connaissances. En voici quelques exemples récents :

  • ODD 16 : le Comité des commissaires aux comptes de l’ONU a souligné les possibilités de renforcer la gestion de notre travail sur l’ODD 16 relatif à la paix, à la justice et à des institutions fortes. Nous avons mis en place un nouveau tableau de bord pour l’assurance de la qualité des projets et nous procédons au renforcement de la surveillance a niveau régional. Une démarche qui a permis de soutenir un partenariat avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme visant à publier le premier rapport mondial sur l’état d’avancement de la mise en œuvre de l’ODD 16.
  • Énergie : il ressort d’une enquête de perception menée récemment auprès de près de 400 parties prenantes extérieures que le PNUD est « très efficace » dans son soutien à la réalisation des ODD. Le PNUD a obtenu une bonne note en ce qui concerne l’égalité des sexes et les droits de la personne, mais une moins bonne note pour ce qui est des énergies propres et abordables. Ce constat confirme l’importance que nous accordons à l’énergie par le biais de notre Pôle pour les énergies durables, qui établit des liens entre les questions relatives aux politiques, aux financements et à l’intégration de plusieurs ODD.
  • Développement numérique : une évaluation récente de l’appui du PNUD à la numérisation des services publics a confirmé que nous avons préparé le terrain pour une transition numérique plus équitable et responsable. Nous devons toutefois en faire davantage pour renforcer les capacités techniques dans les pays les moins avancés et dans les situations de crise.

Un engagement pour une gestion saine et transparente 

Excellences, en janvier 2024, le PNUD est largement sur la bonne voie pour atteindre les résultats convenus dans son Plan stratégique. Nous avons une capacité de plus en plus forte à faire face à la complexité, à maîtriser les risques, à innover et à apprendre tout en menant nos interventions, et à être à la hauteur, de manière régulière et à grande échelle.

Résultats financiers 

Bien que les comptes ne soient pas encore clôturés, alors que nous prévoyons de dépasser notre objectif d’exécution pour 2023 – 5 milliards de dollars, le montant le plus élevé depuis 10 ans – les données provisoires indiquent que le PNUD continue de subir les effets d’une baisse de l’aide publique au développement. À ce jour, le montant total des contributions annuelles reçues en 2023, qui est de 4,6 milliards de dollars, est inférieur de 7 % à celui de 2022. Les contributions de base ont baissé de 5 %, ramenées de 591 millions de dollars en 2022 à 561 millions de dollars en 2023. 

Malgré une diminution des ressources de base, je suis encouragé par l’engagement continu de plusieurs d’entre vous en faveur des financements de base, en particulier : 

  • nos 10 principaux pourvoyeurs de contributions de base, classés en fonction des montants : Allemagne, États-Unis, Japon, Suisse, Norvège, Suède, Pays-Bas, Canada, Royaume-Uni et Danemark ;
  • nos partenaires contributeurs non membres du Comité d’aide au développement (CAD), classés en fonction des montants : Qatar, Inde, Chine, Arabie saoudite et Türkiye ;
  • nos 10 principaux donateurs qui ont augmenté leurs contributions en 2023, classés en fonction du montant total de la contribution : Allemagne, Japon, Norvège, France, République de Corée, Irlande, Espagne, Autriche, Liechtenstein et Andorre ; et
  • nos donateurs qui ont maintenu leurs contributions de base en 2023, classés en fonction des montants : États-Unis, Suisse, Pays-Bas, Canada, Royaume-Uni, Belgique, Australie, Qatar, Italie, Nouvelle-Zélande, Luxembourg, Finlande, Arabie saoudite, Türkiye, Thaïlande, Koweït, Singapour, Islande, Indonésie, Portugal, Cambodge et Philippines. La République slovaque et le Samoa sont revenus comme contributeurs de base en 2023.
  • Nos donateurs de ressources de base ayant des accords pluriannuels pour 2023 : Australie, Belgique, Danemark, Luxembourg, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Qatar, Suède, Suisse et Türkiye.

La part des gouvernements au titre du partage des coûts a augmenté de 5 %, ce qui témoigne d’un solide soutien des pays participant à nos programmes. Mais la plupart des autres flux de ressources ont tendance à diminuer, ce qui donne à réfléchir et nous rappelle le pouvoir des choix, pour le meilleur ou pour le pire. 

Retour des investissements dans l’efficacité et les interventions stratégiques

Depuis 2018, le PNUD affiche une tendance à des progrès en matière de réduction des frais généraux d’une année à l’autre. Nous consacrons désormais 91 cents de chaque dollar aux programmes et aux services de développement, contre 88 cents au cours de la période couverte par le Plan stratégique avant 2018. 

Notre approche par portefeuille, qui montre comment les différentes solutions de développement et de financement s’imbriquent le mieux, est l’illustration de cette dynamique. Elle a généré près de 400 millions de dollars d’investissements en démontrant l’impact et en réduisant les coûts de transaction. 

À un certain point, cependant, la recherche constante d'économies et les réductions continues de coûts engendreront des gains décroissants. Nous devons nous assurer que nous pouvons conserver et améliorer la souplesse et la résilience qui, par exemple, se sont avérées si importantes pendant la pandémie de COVID-19.  

Dans l’ensemble, une bonne gestion budgétaire a permis au PNUD d’investir pour devenir une organisation prête pour l’avenir. Aujourd’hui, ces investissements portent leurs fruits. 

  • Les Laboratoires d’accélération sont devenus le plus grand réseau d’apprentissage en matière de développement durable, opérant dans 115 pays, mettant à disposition plus de 6 000 solutions de développement et galvanisant plus de 1 500 partenariats.
  • L’investissement dans la création d’un poste de chef du bureau du développement numérique du PNUD nous a permis d’accompagner plus de 50 pays dans leur processus de transformation numérique inclusive en 2023, dont 22 pays des moins avancés et 15 petits États insulaires en développement.
  • Depuis la création du Pôle de financement durable en 2019, un investissement de démarrage de 15 millions de dollars a permis de lever 174 millions de dollars pour soutenir le travail du PNUD sur la finance durable. Grâce à la collaboration avec des gouvernements, des banques multilatérales de développement, des institutions financières et l’OCDE, le PNUD a pu aider les pays à mobiliser 17 milliards de dollars d’investissements supplémentaires dans les ODD, principalement des capitaux privés provenant d’obligations et de recettes fiscales publiques.

Une culture de surveillance et de responsabilisation

La culture organisationnelle du PNUD incarne nos valeurs en tant qu’organisation internationale. Notre 18e avis des commissaires aux comptes qui est sans équivoque confirme une gouvernance solide et une culture axée sur la maîtrise des risques et la promotion de la responsabilisation. Dans notre recherche constante de l’excellence dans l’égalité des sexes, nous avons dépassé 94 % des indicateurs UN-SWAP en 2023, bien au-dessus de la moyenne des organisations, qui est de 83 %. Le PNUD dispose de l’un des systèmes internes de suivi de l’empreinte carbone les plus complets des Nations Unies, et il a réduit les émissions liées à l’électricité de 13,3 % tout en réalisant des économies attendues de 22 millions de dollars au titre de son engagement à réduire de moitié les émissions de dioxyde de carbone à l’horizon 2023. 

En janvier 2023, le PNUD a lancé sa toute première stratégie pour la diversité, l’équité et l’inclusion (DEI), dans le cadre d’une démarche où elle entend devenir une organisation antiraciste sûre, véritablement diversifiée et exempte de toute forme de harcèlement. Un nouveau comité chargé de la DEI guide le personnel sur comment intégrer ces principes dans l’ensemble de notre travail. De nouveaux outils tels que le cahier sur le renforcement des compétences en matière de lutte contre le racisme (Anti-Racism Skills Building Workbook), l’espace d’apprentissage sur l’inclusion des personnes handicapées (Disability Inclusion Learners Corner), un cours sur l’inclusion des personnes LGBTQI+ et l’initiative pilote de 2023 baptisée « Speak Up Culture: Safe Space » sont conçus pour aider en ce domaine. 

Je me réjouis qu’en 2023, nous ayons constaté une augmentation de 78 % de la participation à des formations liées à l’éthique et une augmentation d'environ 25 % des demandes d’orientation et de conseils adressées au Bureau de la déontologie. Cela témoigne de la détermination du PNUD à promouvoir une culture de l’éthique, de l’intégrité et de la responsabilité, renforçant ainsi la confiance et la crédibilité dont jouissent les Nations Unies.

Ressources humaines

Excellences, nous nous efforçons de prendre soin de notre plus grand atout au PNUD : notre formidable personnel. En 2023, près de 12 000 collègues se sont exprimés dans le cadre de la nouvelle enquête « UNDP Listens », ce qui représente le taux de réponses le plus élevé depuis près de deux ans que des enquêtes sont menées auprès du personnel à travers le monde. Les résultats sont sans équivoque : le PNUD reste un employeur de choix pour de bonnes raisons, à savoir sa raison d’être, la clarté de ses objectifs et la confiance placée dans les équipes dirigeantes du PNUD à travers le monde. 

Nous tirons par ailleurs des enseignements sur ce qui fonctionne et comment nous améliorer continuellement. Par exemple, les bureaux où il existe des diplômés du programme Leaders for 2030 ont deux fois plus de chances d’être parmi les plus performants. Des domaines nécessitant une plus grande attention sont également apparus, à la suite par exemple du constat selon lequel dans un certain nombre de bureaux, les membres du personnel de sexe féminin sont beaucoup moins susceptibles que ceux de sexe masculin d’avoir le sentiment d’être importants sur le lieu de travail. De concert avec mon groupe de direction, nous prenons des mesures pour apporter des solutions aux aspects à améliorer qui ont été recensés.

Gestion des risques 

Le PNUD est souvent appelé à opérer dans des environnements complexes et à haut risque afin de servir à la fois les pays en crise et la communauté internationale, en ne laissant personne de côté. Nous restons diligents et proactifs dans la prévention, la détection et l’atténuation des risques et avons une tolérance zéro à l’égard de la corruption. Mais, Excellences, dans des environnements difficiles, tolérance zéro ne signifie pas risque zéro. Lorsque des risques se matérialisent, nous agissons, nous prenons nos responsabilités et nous améliorons continuellement nos systèmes de gestion des risques. 

Par exemple, lorsque le PNUD, avec l’appui du gouvernement et de la communauté internationale, a établi le mécanisme de financement pour la stabilisation de l’Iraq en 2015, des systèmes rigoureux et supplémentaires ont été mis en place pour prévenir et atténuer les risques, surveiller et évaluer les résultats, et mener des enquêtes et audits indépendants. En outre, une analyse détaillée réalisée par le Bureau de l’audit et des enquêtes du PNUD a relevé des progrès à faire en matière d’anticipation et d’atténuation dans la réponse au risque de fraude liée à la passation des marchés, sur lesquels le PNUD a agi en Iraq et qu’il a intégrés dans la conception d’autres programmes de stabilisation.   

Les recommandations du Comité des commissaires aux comptes de l’ONU et un examen indépendant nous ont mis au défi de réfléchir aux risques stratégiques internes et externes qui pèsent sur le Plan stratégique. En conséquence, nous avons renforcé le secrétariat du Comité des risques afin qu’il signale systématiquement les problèmes potentiels. Une nouvelle application de gestion de la performance renforcera la gestion des risques et la surveillance à des niveaux supérieurs.

Dans le même temps, nous continuons à renforcer les capacités du personnel à bien anticiper et maîtriser les risques. Par exemple, le PNUD a publié de nouvelles normes, de nouveaux outils et de nouveaux processus concernant la confidentialité des données afin de guider ses équipes dans l’évaluation de l’impact sur la vie privée, le respect des droits relatifs aux données et la réponse apportée aux violations de données.

Nous avons besoin de systèmes solides et d’un bon flair en ce qui concerne la gestion des risques, car nous continuons à travailler lorsque et là où d’autres ne le peuvent pas. Le fait de voler à la rescousse du pétrolier FSO SAFER et d’éviter une catastrophe environnementale potentiellement désastreuse en mer Rouge a été, contre toute attente, un exemple des partenariats singuliers et de la souplesse programmatique et opérationnelle du PNUD. 

Contributions au système des Nations Unies pour le développement et partenariats avec les institutions financières multilatérales

Le PNUD continue d’être pleinement attaché à la cohésion du système des Nations Unies pour le développement. Dans le cadre du mécanisme de partage des coûts relatifs au système des coordonnateurs résidents, nous apportons la plus grande contribution par rapport à toutes les entités des Nations Unies, l’ayant doublée depuis 2019. Le Comité des commissaires aux comptes de l’ONU a souligné que le PNUD avait anticipé et mis en œuvre avec succès une transition complexe dans un délai très court.

Le PNUD continue d’investir dans la planification à l’échelle du système, dans la maîtrise des risques et dans l’appui global à la réalisation des ODD. Cent pour cent des résultats des documents de programme de pays découlent des plans-cadres de coopération des Nations Unies pour le développement durable des Nations Unies. 

Au sein de la grande famille du PNUD, nous sommes fiers du travail des entités que nous hébergeons. 

  • En 2023, le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud a négocié des initiatives de collaboration associant plus de 100 pays. 
  • Le programme des Volontaires des Nations Unies a battu des records pour la cinquième année consécutive, déployant près de 13 000 volontaires dans l’ensemble du système des Nations Unies. 
  • Bien que les chiffres ne soient pas encore définitifs, le Fonds d’équipement des Nations Unies prévoit de fournir plus de 100 millions de dollars en 2023 pour la troisième année consécutive, et a établi de nouveaux partenariats avec la famille des Nations Unies, recevant environ 29 millions de dollars de neuf entités des Nations Unies pour déployer des instruments de prêt et de garantie. 
  • Le Bureau des fonds d’affectation spéciale multidonateurs a administré plus d’un milliard de dollars de fonds interinstitutions des Nations Unies pour la réalisation des ODD, impliquant 107 pays où des programmes sont menés, 54 entités des Nations Unies et un nombre croissant d’acteurs non onusiens. Parmi les fonctionnalités innovantes, on citera des outils améliorés pour travailler avec les institutions financières internationales.

Le PNUD a intensifié ses partenariats avec les institutions financières internationales, y compris en ouvrant un nouveau chapitre de collaboration avec la Banque européenne d’investissement. En 2023, il a reçu 346,1 millions de dollars de 14 institutions financières internationales, sous forme de dons directs et de financements gouvernementaux, pour soutenir des initiatives de développement dans 42 pays.

Les grands objectifs : opérer à grande vitesse et à grande échelle  

Avant de conclure, je parlerai brièvement des quatre objectifs du Plan stratégique du PNUD. Certains d’entre vous ont posé la question suivante : comment le PNUD, dont le budget de fonctionnement est inférieur à 5 milliards de dollars, parle-t-il d’un objectif ambitieux consistant à aligner 1 000 milliards de dollars de financements sur le développement durable ? Ou encore des objectifs de sortir environ 100 millions de personnes de la pauvreté multidimensionnelle, de donner accès à l’énergie propre à 500 millions de personnes et d’aider 800 millions de personnes à participer à des élections ?

Ces objectifs ambitieux sont importants, car ils révèlent de nouvelles opportunités et de nouveaux choix. Ils nous poussent vers ce qui est possible, et pas seulement vers ce qui est immédiatement faisable. Ils montrent également comment les contributions du PNUD au développement peuvent se démultiplier, et se démultiplient effectivement, avec celles de ses partenaires, à grande échelle.

Agissant dans les multiples dimensions de la pauvreté, le PNUD, en collaboration avec les gouvernements et les entités des Nations Unies, notamment le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, l’Organisation internationale du Travail, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, le HCR et d’autres, a aidé, au cours des deux dernières années, 97 pays à créer des emplois et des moyens de subsistance indispensables, au profit de plus de 20 millions de personnes. Nous avons aidé 63 pays à renforcer leurs systèmes de protection sociale et plus de 30 pays à approfondir l’inclusion financière. 

En ce qui concerne les énergies durables, les premiers calculs montrent que sur un objectif de 500 millions de personnes y ayant accès – engagement d’ONU Énergie – non moins de 200 millions de bénéficiaires directs et indirects pourraient tirer parti de 330 projets d’énergie durable en cours soutenus par le PNUD. Ces projets s’appuient sur des partenariats publics et privés, tels que ceux ayant permis de dégager 452 millions de dollars de subventions et 4,5 milliards de dollars de cofinancement mobilisés par le biais des fonds verticaux.  

De 2022 à 2023, le PNUD, en partenariat avec le Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix des Nations Unies et les équipes de pays des Nations Unies, a soutenu l’organisation d’élections, plus de 400 millions d’électeurs ayant été inscrits, dépassant ainsi notre grand objectif qui était alors de 50 %. L’année 2024, la plus grande année électorale de l’histoire, influencera la politique et le développement pour les années à venir. 

Le PNUD, en collaboration avec des partenaires gouvernementaux et du secteur privé, a réalisé des progrès en vue d’orienter plus de 200 milliards de dollars de financements vers le développement durable. Nous avons notamment travaillé sur les réformes de la gestion des finances publiques et sur la gestion et la mesure de l’impact sur les ODD avec le secteur privé. 

Toutes ces réalisations ont été rendues possibles grâce au soutien de nos partenaires, y compris nos principaux contributeurs.

Excellences, nous vivons à un moment où rien ne semble sûr, fiable ou simple. Mais l’espoir, l’effort et l’impact sur le développement nous donnent le courage de rester positifs et de continuer à avancer vers les ODD, même dans les moments sombres. J’ai été témoin direct de ce qui est possible le mois dernier au Rwanda, où les investissements dans la santé, l’éducation et la transition numérique ont été transformateurs seulement 30 ans après le génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda. 

C’est un privilège de partager avec vous quelques faits saillants du travail du PNUD. Ce dernier est une organisation qui a les pieds sur terre et les yeux tournés vers l’avenir, qui voit les possibilités de changement et qui est outillée pour le réaliser. Nous attendons avec impatience vos commentaires et vos orientations aujourd’hui, et nous allons poursuivre la conversation à mesure que nous nous préparerons à faire progresser le Plan stratégique du PNUD et à aider les pays à relever certains des défis les plus épineux de notre époque.