Déclaration de l’Administrateur du PNUD pour la Journée internationale de lutte contre la corruption

7 décembre 2022

ONUDC/PNUD

Aux quatre coins du monde, l’Organisation des Nations Unies (ONU) et ses partenaires travaillent avec les communautés à la réalisation des Objectifs mondiaux qui représentent un plan pour relever nos défis communs, qu’il s’agisse de la lutte contre la pauvreté et la faim, de la promotion de l’égalité des sexes ou de la maîtrise d’une crise climatique qui s’accélère. Pourtant, ces efforts déployés dans la poursuite d’un monde meilleur sont freinés par la corruption. À bien des égards, les initiatives prises à l’échelle mondiale pour lutter contre la corruption se trouvent paralysées. Selon les estimations, 131 pays n’ont pas réalisé de progrès sensibles dans la lutte contre la corruption au cours des dix dernières années.

Le coût de la corruption est considérable, chiffré à quelque 2 600 milliards de dollars par an, des ressources financières détournées de domaines d’intervention cruciaux. Pour se faire une idée de ce que cela représente, on estime à 40 milliards de dollars par an le montant des ressources nécessaires pour mettre fin à la faim dans le monde à l’horizon 2030. Autrement dit, des personnes sont privées de l’accès à des soins de santé vitaux comme le vaccin contre la COVID-19 et des enfants d’une éducation de qualité. Non seulement la corruption fait suite à des conflits, mais elle en est aussi souvent l’une de ses causes profondes. Elle alimente les conflits et entrave les processus de paix en sapant l’état de droit, en aggravant la pauvreté, en facilitant l’utilisation illicite des ressources et en assurant le financement de conflits armés.

Si le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) travaille avec les pays et les populations à la cocréation de solutions de développement indispensables, la lutte contre la corruption quant à elle est un principe ancré dans notre travail. Ce principe se traduit notamment par un appui apporté à une cinquantaine de pays pour prendre de nouvelles mesures visant à s’attaquer directement à ce fléau, en mettant de plus en plus à contribution le pouvoir des technologies numériques et de l’innovation. À titre d’exemple, au Nigéria et en Tanzanie, le PNUD aide à réformer la passation des marchés publics dans le secteur de la santé grâce à des processus ouverts et à un suivi adossés à la technologie. Dans la région Asie-Pacifique, le PNUD coopère avec les pouvoirs publics et le secteur privé dans des domaines clés tels que l’amélioration de la transparence dans la passation des marchés publics, qui représentent non moins de de 20 % du PIB de la région. En tant qu’organisation, le PNUD applique une politique de tolérance zéro à l’égard de la fraude et de la corruption, comme indiqué dans sa Politique de lutte contre la fraude. Nous nous efforçons de faire en sorte que chaque dollar dépensé aille effectivement aux activités de développement tout en renforçant notre statut de partenaire de confiance pour l’obtention de résultats de développement. Le PNUD entend améliorer sans cesse sa transparence et son éthique de responsabilité, notamment en s’appuyant sur des évaluations indépendantes, des systèmes de surveillance et des audits. Cet engagement se reflète dans des ressources telles que open.undp.org, une plateforme qui permet au public d’accéder à des données sur plus de 10 000 projets du PNUD dans le monde.

La déclaration politique de la toute première session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies en 2021 reconnaît l’importance de la prise en compte systématique de la transparence et de la lutte contre la corruption en tant que catalyseur transversal du programme de développement plus large. En effet, alors que les pays et les communautés cherchent à assurer le financement de l’avenir qu’ils veulent – qu’il s’agit de lutter contre la crise climatique, d’élargir l’accès aux énergies renouvelables propres pour des millions de personnes, de restaurer les écosystèmes et la biodiversité de notre planète et de promouvoir la paix –, la communauté internationale doit veiller à ce que les financements soient effectivement affectés à des domaines aussi cruciaux et ne se perdent dans la corruption. Il incombe à chacun, partout dans le monde – gouvernements, organisations internationales, société civile, jeunes et particuliers – de barrer la route à ce crime qui entrave les mécanismes de développement des communautés. Unis contre la corruption, nous pouvons faire en sorte que les efforts déployés dans la poursuite d’un monde meilleur soient inébranlables.

La Journée internationale de lutte contre la corruption 2022 vise à mettre en lumière le lien crucial entre la lutte contre la corruption d’une part et la paix, la sécurité et le développement d’autre part. Cette année, elle marque également le début des activités de commémoration du 20e anniversaire de la Convention des Nations Unies contre la corruption (CNUCC). C’est ce qui ressort du thème retenu cette pour la Journée observée cette année, à savoir « Unir le monde contre la corruption : la Convention des Nations Unies contre la corruption a 20 ans ». Au cours de l’année à venir, jusqu’à la Journée de 2023, avec nos partenaires à travers le monde, nous réfléchirons à un monde rendu meilleur grâce à l’impulsion collective offerte par la Convention et, surtout, aux lacunes qui subsistent pour garantir qu’il s’agit d’un mécanisme vraiment solide pour les années à venir.

Utilisez le hashtag #NoToCorruption (#NonALACorruption) pour participer à la conversation.

Prenez connaissance de la Politique de lutte contre la fraude du PNUD ici.