Communiqué de presse de la conférence sur la région du Lac Tchad

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE LA CONFERENCE SUR LA REGION DU LAC TCHAD

NIAMEY : 23-24 JANVIER 2023

La Conférence de Niamey sur la région du lac Tchad s’est conclue par un engagement ferme à renforcer l’action conjointe pour une réponse immédiate et à plus long terme dans la région

Points forts

  • La Conférence a réaffirmé l’impérieuse nécessité d’aborder les besoins humanitaires croissants, les causes profondes et les dimensions interconnectées ayant trait à la crise qui sévit dans la région du lac Tchad et de renforcer la résilience des millions de personnes touchées.
  • Les participants ont reconnu que la sécurité a été restaurée dans certaines parties de la région grâce aux efforts menés par les quatre pays concernés, à savoir le Niger, le Nigéria, le Cameroun et le Tchad.
  • L’amélioration des conditions de sécurité a créé un climat favorable pour le rétablissement des structures étatiques, la fourniture des services sociaux essentiels et la revitalisation des économies dans ces zones.
  • Les partenaires ont renouvelé leur engagement à renforcer l’action coordonnée et la collaboration entre les communautés, les gouvernements locaux et nationaux, les institutions régionales ainsi que les acteurs humanitaires, de stabilisation, de paix et de développement, avec le soutien des partenaires internationaux.
  • Une aide de plus de 500 millions de dollars US a été annoncée en appui des actions conjointes conduites au plan local.

Niamey, 24 janvier 2023 – La 3e Conférence de haut niveau sur la région du lac Tchad s’est conclue aujourd’hui par des engagements réaffirmés des pays et partenaires du bassin du lac Tchad en faveur d’une réponse coordonnée, régionale et durable, soutenue par les acteurs humanitaires, de stabilisation et de développement. La Conférence visait à assurer aux populations une assistance humanitaire et une protection ainsi qu’à favoriser les possibilités de solutions d-2urables, y compris le retour, la réintégration et la réinstallation des personnes déplacées et des réfugiés sur la base de décisions volontaires et éclairées, dans le respect de leur dignité.

Cette conférence de deux jours, qui s’est tenue au Niger les 23 et 24 janvier, a réuni plus d’une trentaine de pays ainsi que des organisations internationales et une centaine d’organisations de la société civile. Les participants ont convenu de travailler ensemble pour relever les défis actuels.

« Des efforts ont été entrepris à la suite des engagements souscrits lors des deux précédentes éditions de la Conférence sur la région du bassin du lac Tchad, respectivement en 2017 à Oslo et en 2018 à Berlin », a déclaré Hassoumi Massoudou, ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération de la République du Niger. « Cependant, compte tenu de la détérioration accélérée des conditions de vie dans la région, nos interventions semblent être très éloignées de la réalité des besoins et des attentes légitimes que des millions de personnes vivant dans cette région et exposées quotidiennement aux effets cumulés de l’insécurité et du changement climatique ont placés en nous », a-t-il précisé.

Malgré les avancées réalisées, la région du bassin du lac Tchad continue de faire face à une crise prolongée et complexe provoquée par l’extrême pauvreté, le changement climatique, les conflits violents et le manque de services sociaux. On compte aujourd’hui dans la région plus de 24 millions de personnes touchées par la crise et près de 5,3 millions de déplacés.

La recrudescence de la violence a provoqué une détérioration persistante de la situation en matière de sécurité, ce qui a entraîné la poursuite du processus de retrait des institutions gouvernementales dans la région. En outre, les mauvaises perspectives économiques, le tarissement des ressources et la perte des moyens de subsistance ont été aggravés par les conséquences du changement climatique, poussant ainsi les populations à fuir leurs lieux d’habitation.

Grâce aux efforts conjointement menés par les gouvernements locaux et nationaux et les organisations de la société civile soutenus par la communauté internationale, notamment à travers la « Stratégie régionale de stabilisation, de redressement et de résilience des zones du bassin du lac Tchad », des améliorations ont été enregistrées. Les participants ont toutefois admis qu’il faut en faire beaucoup plus et que le fait que la conférence se déroule aujourd’hui dans cette région est une étape importante dans la reconnaissance de la capacité d’agir des habitants de la région.

« Les crises en Afrique ont besoin de solutions africaines. Par conséquent, il est important que la Conférence sur la région du bassin du lac Tchad ait eu lieu pour la première fois dans la région même du lac Tchad », a souligné Katja Keul, ministre adjointe aux Affaires étrangères d’Allemagne. « L’Allemagne restera un partenaire fiable. Malgré la guerre en Ukraine, nous accordons à la région davantage, et non moins d’argent pour l’aide humanitaire, le développement et la stabilisation. Nous sommes convaincus que la sécurité et la stabilité de l’Europe et de l’Afrique sont directement liées », a-t-elle affirmé.

Les participants ont convenu que l’efficacité en matière d’action humanitaire, de stabilisation, de paix et de développement doit reposer sur une démarche collaborative, centrée sur les personnes et tenant compte des connaissances et des compétences disponibles au sein des gouvernements, des sociétés civiles et des communautés, y compris les organisations dirigées par des femmes et des jeunes, avec un accent particulier sur la représentation et l’autonomisation des jeunes femmes et des adolescentes.

« La Norvège se réjouit que la Conférence ait réuni un aussi grand nombre d’acteurs nationaux, régionaux et internationaux de différents secteurs. L’appropriation nationale et régionale est la clé des solutions durables. Je tiens, en particulier, à souligner les voix importantes des femmes et des acteurs de la société civile », a déclaré Erling Rimestad, ministre adjoint aux Affaires étrangères de la Norvège. « Nous devons garantir le respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire en vue de promouvoir un environnement protecteur pour les civils et d’adopter des solutions durables en faveur des populations déplacées. La Norvège continuera d’apporter un appui substantiel à la région. Nous devons nous efforcer de créer de l’espoir pour les générations futures dans cette région », a-t-il indiqué.

Les participants ont réitéré leur engagement de coordonner leurs efforts notamment en ce qui concerne les approches transfrontalières, le respect des droits de l’homme, le renforcement de la gouvernance visible et inclusive, la disponibilité des ressources économiques et l’accès aux services sociaux, la sécurité alimentaire et la qualité de la nutrition.

« Je remercie les États membres, les partenaires et les donateurs pour leurs généreuses annonces de soutien faites en ce jour. Nous sommes déterminés à continuer de fournir une assistance vitale à des millions de personnes dans la région du lac Tchad, qui vivent au jour le jour dans des conditions épouvantables. Mais l’action humanitaire ne suffira pas à mettre fin à la misère. Si nous ne nous attaquons pas aux causes profondes de la crise, nous ne parviendrons pas à panser les blessures de ce région », a déclaré Joyce Msuya, Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence. « Notre engagement doit se mesurer en décennies et non en années. C’est ainsi que nous pourrions renforcer la résilience dans une région qui réclame des changements », a-t-elle ajouté.

« Le niveau de participation à cette conférence montre que tous les partenaires à travers le monde sont déterminés à déclencher une transformation à long terme dans la région, pilotée par les habitants du bassin du lac Tchad eux-mêmes », a déclaré Ahunna Eziakonwa, Administratrice assistante du Programme des Nations Unies pour le développement et Directrice du Bureau régional pour l’Afrique. « Nous devons continuer à investir dans la création de conditions propices à la réalisation des aspirations des jeunes pour un avenir meilleur et à fonder notre travail sur l’appropriation régionale, nationale et locale, en nous laissant guider par les voix des gens et notamment celles des femmes et des jeunes », a-t-elle conclu.

À cette fin, les États membres et les donateurs institutionnels ont annoncé l’octroi de plus de 500 millions de dollars pour soutenir une réponse régionale globale, complémentaire et coordonnée à la crise dans la région du lac Tchad.

 

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Pour plus d’informations, contacter :

 

Laura Fultang, OCHA, +227 99 71 71 39

Laetitia Ouoba, PNUD, +226 71 26 18 76

Mette Tangen, Ministère des Affaires étrangères de la Norvège, +47 91 56 21 67