Monsieur le Haut-Commissaire au Plan,

Monsieur le Représentant de l’ICESCO,

Mesdames et Messieurs les représentant.e.s des institutions nationales, régional.es et internationales,

Mesdames et Messieurs les universitaires et étudiants, 

Cher.e.s invité.e.s,

C’est avec une profonde gratitude et un immense honneur que je prends part à l’ouverture de ce Colloque national sur la Prospective et l’Intelligence Stratégique, et que je vous adresse ces quelques mots au nom du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Royaume du Maroc.

Je souhaiterais, tout d’abord, rendre hommage à votre leadership, Monsieur le Haut-Commissaire au Plan, ainsi qu'au rôle primordial que joue votre équipe dans l’ancrage d'une culture de planification stratégique et de pilotage par les données. J’exprime également ma profonde reconnaissance envers l'ICESCO, acteur notable du dialogue intellectuel et régional avec lequel le PNUD a récemment signé un MoU et qui soutient l’événement qui nous rassemble aujourd'hui.

Ce colloque s'inscrit dans un contexte mondial marqué par une incertitude plutôt omniprésente, mais, où les marges d'action n'ont, en réalité, jamais revêtu une importance aussi cruciale.

Le Maroc progresse avec détermination vers un modèle de développement renouvelé, soutenu par une vision claire, des réformes audacieuses et une volonté ferme d'inscrire l'action publique dans une dynamique de transformation structurelle. Dans ce contexte, la prospective revêt une importance capitale et permet de concilier aspirations sociétales, capacités institutionnelles et impératifs économiques, tout cela dans une logique d'inclusion et de durabilité. 

Le PNUD, en tant que partenaire stratégique du Royaume du Maroc, accompagne depuis plusieurs années les efforts visant à institutionnaliser la prospective comme levier de gouvernance anticipative, inclusive et fondée sur des preuves.

À l’échelle mondiale, le PNUD a une riche expérience à partager. Nous avons fortement investi f dans l’innovation et la prospective, notamment à travers nos Global Foresight Labs, des plateformes régionales d’analyse stratégique, des modules d’apprentissage sur la prospective et la détection de signaux. En outre, le PNUD a accompagné les mécanismes de planification stratégique de très nombreux gouvernements et a utilisé des outils de prospective pour réunir des parties prenantes très diverses autour de défis communs, dans des contextes de consolidation de la paix, ou encore pour remettre la question climatique au coeur du débat politique. Un investissement important a également été fourni pour soutenir les parlements, y compris à travers la mise en place de Commission des futurs, ou encore appuyer le renforcement des capacités du secteur public aux niveaux national et territorial. 

Au Maroc, cette valeur ajoutée et expertise du PNUD se traduisent concrètement par plusieurs initiatives structurantes, notamment le soutien à la digitalisation et à la gouvernance des données afin de rendre les politiques publiques plus agiles ; l’appui aux institutions nationales dans leur capacité à anticiper les transitions climatiques, technologiques, sociales et démographiques à travers des outils de scénarisation, de veille stratégique et d’analyse systémique ; ainsi que la promotion d’une prospective territoriale et participative, mobilisant les jeunes, les femmes, les chercheurs, les collectivités et les acteurs économiques.

Plus récemment, nous avons accompagné la mise en place d’espaces de réflexion sur les économies de demain, qu’il s’agisse de l’économie du savoir, de la finance durable, ou de l’innovation inclusive. Ces efforts contribuent à poser les bases d’une intelligence collective appliquée au pilotage de l’action publique.

Penser le long terme, c’est surtout anticiper les arbitrages, évaluer les risques systémiques, et créer les conditions d’une croissance équitable et résiliente.

La prospective et l’intelligence stratégique ne sont pas uniquement des outils techniques : elles incarnent une posture d’écoute, d’innovation -pas seulement technologique mais aussi sociale- et de responsabilité. Elles nous rappellent que la stabilité d’un pays, sa cohésion sociale et sa compétitivité économique dépendent aussi de sa capacité à anticiper, à s’adapter et à mobiliser tous les talents.

Je conclurai en insistant sur trois considérations/recommandations importantes: 

• La prospective ne doit pas être un exercice ponctuel mais bien un outil pérenne, pour éclairer les choix stratégiques, et elle doit donc être institutionnalisée, ce qui demande un investissement prévisible et pluri-annuel

• La prospective est avant tout un esprit, un mindset – il est donc essentiel d’associer une diversité de groupes sociaux dans les réflexions sur les futurs possibles – bien entendu, tout particulièrement les jeunes, et aussi les femmes, populations vulnérables, leaders communautaires/locaux etc. La co-création, la co-construction sont des démarches essentielles que l’on doit défendre et adopter

• Enfin, il est essentiel d’utiliser la prospective pour anticiper les risques systémiques, des scénarii de réponse aux crises et aussi de early warning, dans un contexte de crise climatique et risques de catastrophes notamment. 

J’espère sincèrement que ce colloque permettra de nourrir une réflexion ambitieuse et collective, au service d’un Maroc encore plus prévoyant, plus inclusif et plus souverain dans ses choix de développement.

Je remercie toute l’équipe d’organisation, me réjouis de la participation de notre collègue Economiste du Bureau Régional pour les Etats Arabes, M. Mohamed Bchir, que je remercie chaleureusement. 

Je réitère que le PNUD se tient pleinement engagé à tous les niveaux à vos côtés pour accompagner cette dynamique stratégique, et ce avec une conviction forte : le futur ne se prédit pas, il s’anticipe et se construit.

Je vous remercie de votre attention.