La biodiversité, une richesse stratégique pour la Mauritanie

Le PNUD soutien la biodiversité en Mauritanie

20 novembre 2024
a group of people that are standing in the grass
© PNUD Mauritanie / 2024

La biodiversité, une richesse stratégique pour la Mauritanie

Le PNUD soutient la biodiversité en Mauritanie

La Mauritanie, pays le plus aride du Sahel, très vulnérable à la désertification, a connu des sécheresses majeures (1984-85, 1991-92, 2009-2010), avec un impact écologique, sociétal et économique significatif. Sa biodiversité est importante, mais en déclin. On note une perte de couverture végétale de plus de 40 000 hectares par an, les forêts classées le long du fleuve Sénégal sont en dégradation, les feux de brousse causent la destruction de 50 000 à 300 000 hectares de pâturages par an et les sols sont très vulnérables à l'érosion hydrique et éolienne. En plus de la sécheresse, il faut noter que l’action anthropique est le facteur aggravant à travers l’exploitation forestière illégale et la pression agricole.

L’impact économique est important : détérioration des terres et forêts affectant les communautés rurales, effets directs sur les infrastructures socio-économiques (routes, habitations, etc), épuisement de la fertilité des sols, réduction des matières premières et des ressources en main-d'œuvre, entre autres.

Il urge donc de préserver la biodiversité par un engagement fort pour sauvegarder et réhabiliter les écosystèmes.

Le PNUD, avec l’appui du FEM et en appui au Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD), ont permis à la Mauritanie de réviser sa stratégie nationale de biodiversité, conformément à son engament à la COP15 de Montréal Kunming. Le processus d’élaboration de la Stratégie intervient à un moment fort opportun, juste avant la CoP16 en Colombie sur la thématique « être en paix avec la nature ». Cette CoP est la première conférence des parties organisée depuis l’accord historique signé en 2022, celui du cadre mondial sur la protection biodiversité. 

Lors de la Conférence des Nations Unies sur la Biodiversité (CDB COP16), tenue à Cali (Colombie) entre le 21 octobre et le 1er novembre, des leaders mondiaux et experts se sont réunis pour réévaluer les engagements pris dans le Cadre Mondial pour la Biodiversité Kunming-Montréal, s’engageant à protéger des écosystèmes vitaux pour la planète. 

La Mauritanie, avec ses vastes zones désertiques, côtières et forestières, se trouve en première ligne de la préservation des écosystèmes qui soutiennent les moyens de subsistance de ses populations et les secteurs clés de son économie, comme la pêche et l’agriculture. C’est pourquoi, les enjeux majeurs pour la Mauritanie durant la COP 16 de Cali ont été et reposent sur les principaux piliers de l’agenda de la conférence des parties. Il s’est agi notamment de faire en sorte qu’il y une meilleure prise en compte de l’impact du changement climatique sur la nature, en relation avec les objectifs de la CDN, mais également et surtout la question de la la mobilisation de mécanismes de financement innovants.

L’atelier de validation de cette stratégie, tenu le 10 octobre 2024 à la veille de la COP16, organisé par le ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) avec l’appui technique et financier du PNUD et de la GIZ, a permis d’examiner les enjeux critiques pour la Mauritanie.

Il faut donc agir rapidement pour enrayer l’exploitation irrationnelle des ressources naturelles, tout en reconnaissant les progrès réalisés pour intégrer la biodiversité dans les politiques sectorielles. En effet, la préservation de la biodiversité est cruciale pour la sécurité alimentaire et la résilience économique de la Mauritanie.

La participation active de la délégation nationale mauritanienne à la COP16, accompagnée par le PNUD, marque donc un tournant pour la biodiversité en Mauritanie, alignant les engagements locaux sur les objectifs mondiaux et créant un système de gouvernance de la biodiversité pour une action coordonnée des partenaires et des mécanismes de financements pour protéger les écosystèmes. Avec cette stratégie, la Mauritanie vise à préserver son capital naturel pour les générations futures et à renforcer sa résilience face aux défis écologiques globaux, démontrant une volonté claire de contribuer aux efforts mondiaux pour un avenir durable. 

Le pays a participé activement au déroulement de l’agenda de la COP16, à travers une implication active de ses délégués nationaux dans les négociations au sein du groupe des pays africains, aux débats en plénière, aux side évents pouvant inspirer en termes de bonnes pratiques les experts nationaux, ainsi qu’aux événements parallèles. 

Pour faire de ses engagements une réalité, le PNUD Mauritanie, en collaboration avec le MEDD, les ministères sectoriels et les partenaires au développement, lancera trois autres initiatives clés dans le pays, telles que :

  • La mise à jour des Stratégies et Plans d'Action Nationaux pour la Biodiversité (SPANB), la préparation et la soumission du 7ème Rapport National sur la biodiversité, et l’élaboration d’un plan de financement de la biodiversité. 

  • La mise en œuvre du projet “Chaînes d'approvisionnement mondiales durables pour les produits marins” qui fera focus sur l’intégration des chaînes de valeur de la pêche durable dans les économies bleues, notamment pour les petits pélagiques et la poulpe en Mauritanie. 

Après la COP 16, le PNUD, avec son rôle intégrateur, continuera en partenariat avec les partenaires techniques et financiers d’accompagner le Gouvernement Mauritanien pour la préservation de la biodiversité du pays qui constitue une richesse stratégique pour son développement économique, social et environnemental à travers plusieurs actions afin d’aider le gouvernement à :

  • Renforcer la gouvernance de la biodiversité via des structures multisectorielles et interministérielles ;

  • Impliquer davantage les communautés locales et parties prenantes dans la conservation ;

  • Intégrer la biodiversité dans les politiques publiques et la planification sectorielle.

  • Renforcer l'intégration de la biodiversité dans la planification économique, en améliorant la prise de décision basée sur la valeur des services écosystémiques ;

  • Étendre les programmes d'éducation et de formation en matière de biodiversité, etc