La Côte d’Ivoire bénéficie de l’une des biodiversités les plus riches d’Afrique de l’Ouest. Ses forêts, ses parcs nationaux et ses écosystèmes abritent une faune et une flore exceptionnelles, allant des chimpanzés aux essences forestières précieuses. Pourtant, cette richesse naturelle est aujourd’hui menacée.
La Côte d’Ivoire lance BIOFIN pour financer la biodiversité et bâtir un avenir vert et durable
1 octobre 2025
Crédit photo : PNUD CI - Le lancement de BIOFIN en Côte d'Ivoire le 2 octobre 2025, concrétise l'ambition nationale de faire de la protection de la biodiversité une priorité.
Une biodiversité foisonnante, mais dégradée par l’homme
Chaque année, plus de 200 000 tonnes de plastiques sont produites et se retrouvent dans les lagunes, les fleuves et l’océan, fragilisant les écosystèmes côtiers et la santé publique. En 50 ans, la Côte d’Ivoire a perdu 95 % de ses mangroves. De plus, selon les estimations, le pays a perdu plus de 80 % de sa couverture forestière en un siècle. Ainsi, la préservation de la biodiversité a été placée au cœur du Plan national de développement (PND) et des Contributions déterminées au niveau national (CDN), qui estiment à 5 milliards USD les besoins de financement pour la période 2026-2030.
« Nous devons le reconnaître avec lucidité, la perte continue de la biodiversité est aujourd’hui l’un des défis majeurs de notre temps. Malgré son importance vitale, la biodiversité reste aujourd’hui largement sous-financée. Les estimations mondiales font état d’un déficit annuel de financement se situant entre 150 et 440 milliards de dollars américains. Ce chiffre, aussi vertigineux soit-il, reflète une réalité que nous ne pouvons plus ignorer. Elle appelle une réponse forte, coordonnée, et surtout, suffisamment financée » a déclaré au PNUD Jacques Konan Assahoré, Ministre de l'Environnement du Développement Durable et de la Transition écologique.
Lancement officiel de BIOFIN en Côte d’Ivoire
Cette réponse est incarnée par le lancement de BIOFIN, une initiative mondiale du PNUD, active dans plus de 40 pays. BIOFIN apporte une réponse concrète : un Plan national de financement de la biodiversité (PNFB), un outil inédit pour mobiliser et orienter les financements publics et privés vers la préservation de la nature.
L’objectif du dialogue national de financement du 2 octobre était triple : dresser un état des lieux de la biodiversité dans le pays, mobiliser toutes les parties prenantes clés (administrations publiques, secteur privé, société civile, partenaires techniques et financiers), et introduire officiellement l’initiative BIOFIN et ses bénéfices pour le pays, qui sera pilotée par le gouvernement, en partenariat avec le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
La rencontre a permis non seulement de discuter des bénéfices attendus et de renforcer la coopération intersectorielle, mais aussi d’évoquer la mise en place de mécanismes de financement innovants, incluant aussi bien les budgets publics que les contributions du secteur privé et les financements internationaux, afin de poser les bases d’un financement durable et cohérent de la biodiversité.
En intégrant BIOFIN au cœur de ses priorités, la Côte d’Ivoire fait un pas décisif vers une mobilisation accrue des ressources financières et une meilleure protection de son patrimoine naturel. L’enjeu est clair : préserver sa biodiversité, non seulement pour les générations actuelles, mais aussi pour celles à venir.