Les Systèmes d’alerte précoce à Madagascar : vision, coordination et durabilité du SAP, pour une meilleure anticipation des catastrophes

31 mai 2023
participants à la concertation sur le SAP

Les participants à la concertation sur le Système d'Alerte Précoce, Novotel-31 mai 2023

BNGRC

L’atelier national de réflexion et de concertation pour s’accorder sur la conception d’un mécanisme de Système d’Alerte Précoce (SAP), sa gestion, sa coordination, son opérationnalisation et sa pérennisation à Madagascar a été lancé ce matin à Novotel Alarobia. Cet atelier est organisé sous le leadership du Bureau National des Risques et des Catastrophes (BNGRC) et le concours de deux consortiums, le premier regroupant le PNUD, le PAM, la FAO et l’UNICEF autour du projet de "Système d'Alerte Précoce - sècheresses dans le Grand Sud" mené avec l’appui financier de l’Agence de Protection Civile et Operations d'Aide Humanitaire Européennes (ECHO) et le second associant les organisations non gouvernementales du projet Vonona également financé par ECHO, appuyant l’opérationnalisation d’un système d’alerte précoce sur les inondations et les cyclones dont ACF, AICRL, Humanity Inclusion, Helvetas, Medair, SIF, SCI, Croix Rouge Malagasy.

Durant deux jours, autour du thème clé « les Systèmes d’Alerte Précoce à Madagascar : vision, coordination et durabilité du SAP : pour une meilleure anticipation des catastrophes », les acteurs engagés dans la gestion des risques et des catastrophes et les SAP de manière plus précise, travailleront, sous le leadership du gouvernement de Madagascar à travers le BNGRC, sur ce qu’un SAP intégré et multirisque devrait impliquer à Madagascar en capitalisant sur les leçons apprises des expériences passées, ainsi que sur les initiatives en cours. Les techniciens travailleront également sur la clarification de l’entité d’ancrage du SAP et la structure de gouvernance et de coordination adaptée, tout en incluant les communautés. Ils identifieront également les standards minimums pour l’opérationnalisation d’un SAP Sécheresse intégré et la stratégie de pérennisation adéquate.

« Actuellement, nous sommes dans un cadre où nous apportons notre contribution à l’initiative du gouvernement à travers le BNGRC au processus de coordination et d’institutionnalisation et plus tard au processus de pérennisation du SAP pour mieux gérer les risques et ainsi sauver encore plus de vies comme chaque vie compte. » assure Andriamiharimanana Ravo Ratovo, Coordonnateur de projet RRC par intérim de MEDAIR, au nom du consortium des ONG oeuvrant dans la gestion des risques et des catastrophes

« Les risques sont de plus en plus complexes et interconnectés. Les impacts cumulés et en cascade sur les secteurs et les systèmes, créent parfois d'autres risques. Ils sont à comprendre à travers une approche intégrée, multi-sectorielle et multi-risque. Nous ne pouvons plus prévenir et anticiper les chocs de manière dispersée, en se focalisant uniquement sur son échelle ou son secteur d'intervention. Ceci nécessite une approche écosystémique intégrée et inclusive, concertée et coordonnée, et ce surtout en matière d’alerte précoce pour une gestion efficace et efficiente des risques » a soulevé Karim Ali Ahmed, Spécialiste en Environnement au PNUD, portant le message au nom des acteurs onusiens. 

Pour sa part, le Directeur Général du BNGRC, le Général Elack Olivier Andriankaja a relevé à l’ouverture de cet atelier mercredi matin qu’: « En tant que pays très exposé aux aléas climatiques, Madagascar a déjà relevé le défi d’aligner ses textes législatifs et réglementaires sur la gestion des risques et des catastrophes sur les orientations du Cadre de Sendai. Le système d'alerte précoce fait partie intégrante de notre politique nationale de gestion des risques et des catastrophes, avec des dispositions claires dans la loi 2015-031. Le Plan National d'Adaptation au Changement Climatique (PNA) souligne également la nécessité de mettre en place un système d'alerte précoce pour anticiper les impacts sur les ménages vulnérables et les différents secteurs clés tels que l'agriculture, la santé, la nutrition, l'éducation et l'eau ».

Selon les études, une alerte précoce de 24h réduirait de 30% les dommages. A Madagascar, une multitude d’initiatives entrant dans le cadre des SAP ont vu le jour depuis plusieurs décennies. Certaines sont opérationnelles à divers niveaux et visent à réduire l’impact d’une éventuelle catastrophe au niveau d’une communauté, des institutions de l’État et du secteur privé. Cette initiative du BNGRC, en tant qu’entité en charge de la coordination et de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Gestion des Risques et des Catastrophes (SNGRC) à Madagascar avec l’appui notamment du consortium formé par le PNUD, la FAO, le PAM et UNICEF, ainsi que celui du projet Vonona (MEDAIR, ACF, SCI, Croix Rouge Malagasy, Helvetas, AICRL, Humanity Inclusion, SIF), à travers le financement de l’Union Européenne, veut créer une synergie et une collaboration optimales en clarifiant les rôles et responsabilités des parties prenantes, définir des seuils de déclenchement et assurer la durabilité des SAP à Madagascar. L’ambition finale est de voir ces derniers fournir les impacts escomptés : sauver des vies et réduire autant que possible les dégâts sur la population, les infrastructures, les investissements, et tous les autres enjeux qui l’entourent, en somme le fonctionnement durable même du pays. Haut du formulaire