"Afin de mettre fin au VIH/sida, nous devons confronter de façon urgente les inégalités qui alimentent l’épidémie": Ulrika Richardson

Représentante Spéciale Adjointe du Secrétaire Général, Coordonnatrice Résidente et Coordinatrice Humanitaire Nations Unies Journée Mondiale du Sida 2022

1 décembre 2022
Photo : © HIV/AIDS - UNAIDS

Son Excellence Monsieur le Premier Ministre,

Son Excellence Monsieur le Ministre de la Santé Publique et de la population,

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement et des institutions publiques

Monsieur le Président du Comité de Coordination Multisectoriel (CCM),

Monsieur le Chargé de Mission de l’Ambassade des Etats-Unies en Haïti,

Monsieur le Chargé du Portefeuille du Fonds Mondiale de la Lutte contre le SIDA, Tuberculose et paludisme,

Monsieur le Directeur Exécutif de l’UCMIT,

Madame la Directrice du Programme National de lutte contre le Sida,

Mesdames et messieurs les membres du corps diplomatique,

Chers Représentants et représentantes des Partenaires au Développement et de la Société Civile,

Chers collègues du système des Nations Unies en Haïti,

Monsieur le Directeur Pays de l’ONUSIDA,

Partenaires de la presse écrite, parlée, télévisée et en ligne,

Distingués invités, Mesdames et Messieurs,

Je suis honorée d’être en votre compagnie pour célébrer cette journée phare dans notre lutte commune contre le VIH/SIDA.

Une célébration. Voilà ce que chaque 1er décembre se doit d’être.

Tout d’abord, une célébration de la vie de chaque personne infectée ou affectée par le VIH, de la valeur égale de chaque vie. Car chaque vie compte.

Ensuite, une célébration des progrès accomplis depuis le signalement des premiers cas de sida ici en Haïti. Entre 2010 et 2021, les nouvelles infections ont baissé de moitié et les décès de presque 75 pour cent. Ces chiffres sont une avancée remarquable et un exemple pour tous.

Ces progrès n’auraient pas été possibles sans le travail formidable des professionnels de la santé et travailleurs sociaux qui œuvrent chaque jour à l’amélioration des conditions de vie des Haïtiennes et Haïtiens infectés ou affectés par le VIH.

Hier, lors d’une visite d’un centre de prise en charge du VIH à l'hôpital Universitaire de la Paix que j’ai effectué avec le Ministère de la Santé Publique et mon frère d’ONUSIDA, j’ai été impressionnée par la qualité, le professionnalisme et l’engagement du personnel soignant, malgré leur équipe restreinte. Tout cela sous la direction d’une femme médecin, le Docteur Marie-Hélène Cantave. Sa détermination et celle de son équipe est véritablement remarquable.

Aujourd’hui, je veux leur rendre hommage, ainsi qu’à tous ceux qui s’engagent dans cette cause.

Je souhaite également saluer le leadership du Gouvernement et des institutions nationales et publiques qui ont défini des priorités menant à des résultats concrets.

Ce combat contre la maladie, contre la stigmatisation et la discrimination auxquelles font face les personnes infectées ou affectées par le VIH/SIDA ne peut cependant pas être gagné sans le soutien des organisations de la société civile et des associations de base, des travailleurs sociaux et des activistes dont l'engagement inestimable est visible ici aujourd'hui. Chapeau ! Bon bagay!

Et je souhaite évidemment reconnaître l’appui fort et continu des partenaires internationaux, en particulier le PEPFAR et le Fonds Mondial, en faveur des institutions publiques, ainsi que leur partenariat avec les agences des Nations Unies.

Mesdames, Messieurs,

Les progrès accomplis ne doivent pas éclipser les défis immenses auxquels nous sommes encore confrontés.

Le VIH/SIDA continue de représenter un problème majeur de notre époque, avec des conséquences durables sur le développement humain.

Aujourd’hui, Haïti demeure le pays avec le taux de prévalence le plus important dans la région des Caraïbes.

Le thème de cette journée du 1er décembre, Poussons pour l’Égalité, est dès lors particulièrement approprié.

Afin de mettre fin au VIH/sida, nous devons confronter de façon urgente les inégalités qui alimentent l’épidémie.

Il en est de notre responsabilité.

Nous savons déjà que l’élimination de ces inégalités est porteuse de changement pour les personnes vivant avec le VIH et les communautés les plus vulnérables comme les femmes, les enfants, les personnes vivant avec un handicap, les populations vivant ou traversant des situations d’urgence humanitaire et les populations migrantes ou déplacées internes.

Je pense notamment aux personnes déplacés de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, ou aux populations vivant dans des quartiers sous forte emprise des gangs.

J’appelle ainsi toute les forces vives à se rejoindre pour pousser pour l’égalité, pour placer l’égalité des genres et les droits humains dans toute leur diversité au premier plan des efforts, pour assurer la participation accrue des personnes infectées ou affectées par le VIH/sida - ainsi qu’aux populations clefs - les moyens de jouer un rôle déterminant dans la lutte contre le VIH.

Combattre les causes profondes des inégalités passe aussi par de solides investissements dans les institutions publiques, dans un système de justice solide et dans des services publics qui garantissent l’accès à des systèmes d'éducation et de santé de qualité pour toutes et tous, sans exclusion.

Enfin, nous ne devons jamais baisser les bras. Jamais.

Nous devons continuer notre combat contre un monde dans lequel nous tombons malade et mourons simplement parce que nous sommes pauvres, femmes, jeunes, membres de la communauté LGBTIQ, travailleurs ou travailleuse du sexe, consommons de la drogue ou sommes incarcérés.

Ensemble, continuons notre combat pour un monde qui ne laisse personne pour compte.

Je vous remercie.