PIREDD Haut-Uele : quand la planification locale redonne vie aux communautés rurales

26 mai 2025
A group of people gathered under trees, engaging in discussion around a table.

Les communautés de Bavabee en pleine élaboration de l’esquisse du groupement Bavabee sous l’encadrement de l’ONG AMAR, Partenaire Local d’Exécution du PNUD

PNUD-RDC/ © Imani Kizungu

Grâce au Plan Simple d’Aménagement du Territoire (PSAT) élaboré avec l’appui du Programme Intégré REDD+ Haut-Uele (PIREDD Haut-Uele), exécuté par le PNUD et financé par la KOICA, le groupement Bavabee, situé dans le territoire de Wamba en province du Haut-Uele, devient aujourd’hui un modèle de résilience communautaire et de gestion durable des ressources naturelles et de gouvernance locale.

Une démarche communautaire pour transformer les communautés rurales
Avant 2023, le quotidien de 738 habitants du groupement Bavabee, répartis sur 12,97 km², était marqué par la dégradation des ressources naturelles, la baisse de la productivité agricole, la raréfaction du poisson et l’absence d’infrastructures sociales de base. Dans ce contexte, le PSAT, élaboré de manière inclusive avec l’ensemble des couches sociales de la communauté, a permis d’initier une nouvelle dynamique de gestion du territoire.
Ce plan, structuré autour d’un zonage participatif, a identifié des affectations précises pour les terres du groupement : zones agricoles, de reboisement, de protection, de pêche, d’habitation et de conservation. Chaque zone fait désormais l’objet de règles d’usage claires, adoptées collectivement, respectées par les habitants, et suivies par des organes locaux de gouvernance.
 

Group of people gathered under a tree, observing someone drawing on the ground.

Séance de cartographie participative avec les habitants du groupement Bavabee pour identifier les affectations des terres et les zones stratégiques.

PNUD-RDC/ © Imani Kizungu

Des résultats concrets en moins de deux ans
Les changements induits par le PSAT sont déjà visibles dans le paysage comme dans les pratiques quotidiennes. La communauté a sécurisé plus de 854 hectares de terres agricoles en les organisant autour de nouvelles pratiques durables, telles que la rotation culturale, l’introduction de semences améliorées et l’utilisation de techniques agroécologiques.
En parallèle, 54 hectares ont été mis en défens pour permettre la régénération naturelle de la végétation et favoriser le retour du couvert forestier. Plus de 244 hectares sont désormais protégés pour préserver les sources d’eau, freiner l’érosion et enrayer la perte de biodiversité.
Les zones de pêche, quant à elles, ont été soumises à des régulations strictes, avec l’interdiction des pratiques destructrices telles que la pêche nocturne, l’usage de filets à petites mailles ou l’empoisonnement des cours d’eau. Ces mesures s’accompagnent d’une sensibilisation à la pisciculture comme alternative durable pour les ménages. 
Le PSAT a également favorisé la revalorisation des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) tels que les chenilles, champignons et noix de cola, tout en interdisant la destruction des habitats naturels et la coupe des arbres à chenilles.
 

A group of people seated outdoors, engaged in discussion, with a thatched-roof house in background.

Le président du Comité Local de Développement (CLD) sensibilise les villageois de Bafambaa à la valorisation des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL)

PNUD-RDC/ © Imani Kizungu

Une approche intégrée au service du développement local
Au-delà de la protection de l’environnement, le PSAT a ouvert la voie à des solutions de développement durable en redonnant du sens à l’économie locale à travers l’utilisation des ressources agricoles. Le plan d’action élaboré pour la période 2024 – 2038 intègre également des projets prioritaires comme la construction de puits d’eau potable, l’assainissement des villages, la lutte contre l’érosion ou la valorisation des produits forestiers non ligneux. Cette vision holistique du développement repose sur une gouvernance locale forte, portée par le chef de groupement, les chefs de localité et le Comité Local de Développement (CLD) créé avec l’appui PIREDD Haut-Uele.
Une illustration de la transition écologique et sociale
Le cas de Bavabee démontre, qu’avec un appui ciblé, une planification participative et une appropriation locale, les communautés rurales peuvent devenir des acteurs clés de la transition écologique. Il démontre, par ailleurs, que les territoires ruraux, souvent oubliés des politiques de développement, peuvent devenir des pôles de stabilité et de croissance verte si les conditions adéquates sont réunies. 
Le PIREDD-HU, en dotant le groupement de cet outil de planification et en finançant les premières actions structurantes, a permis à une communauté jusque-là en marge du développement de poser les bases d’un avenir plus durable.
Enfin, il convient de souligner qu’à l’horizon 2026, le PIREDD Haut-Uele envisage d’appuyer la province dans l’implantation de 72 nouveaux PSAT à travers les chefferies et secteurs ciblés, consolidant ainsi les acquis en matière de résilience communautaire et de gestion durable des ressources naturelles.
 

A colorful map showing land use and territory management in a specific region.

Carte d'aménagement du territoire de bavadee (2024-2038)

PNUD-RDC/ © Imani Kizungu

Des résultats concrets (en moins de deux ans)

  • Plus de 854 hectares de terres agricoles ont été sécurisés et organisés autour de pratiques durables : rotation des cultures, introduction de semences améliorées, utilisation de biopesticides.

  • 54 hectares ont été mis en défens pour permettre la régénération naturelle des forêts.

  • 244 hectares sont désormais protégés contre les activités agricoles pour préserver les sources d’eau et prévenir l’érosion.

  • Revalorisation des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) tels que les chenilles, champignons et noix de cola, tout en interdisant la destruction des habitats naturels et la coupe des arbres à chenilles.

  • Des zones de pêche sur de 3 rivières de lits de 200 km ont été soumises à des régulations strictes.

  • Une gouvernance locale renforcée : mise en place d’une gouvernance inclusive où le chef de groupement, les chefs de localité et le Comité Local de Développement (CLD) assurent le suivi des règles établies. En cas de non-respect, des sanctions allant de l’amende à l’obligation de restaurer les dégâts sont prévues. Cette approche renforce la cohésion communautaire tout en assurant la durabilité des actions engagées.
     

A hand-drawn map with labeled routes and locations, featuring a lake and surrounding paths.

Esquisse du Groupement Bavabee

PNUD-RDC/ © Imani Kizungu

Des perspectives de développement intégrées

  • Au-delà de la protection de l’environnement, le PSAT a ouvert la voie à des solutions de développement durable :

  • L’agriculture devient une source de financement communautaire : revenus issus des ventes de café, cacao, manioc ou riz servent à soutenir les écoles, à prendre en charge les enseignants ou encore à renforcer les structures de santé.

  • Un plan d’action quindécennal (2024-2038) accompagne ces dynamiques avec des projets concrets : construction de puits, cantonnage manuel des routes, mise en place d’étangs piscicoles.