DISCOURS DU REPRESENTANT RESIDENT A.I DU PNUD BURUNDI LORS DE L'ATELIER DE SENSIBILISATION ET INFORMATION DES PROFESSIONNELS DES MÉDIAS SUR L’INTÉGRATION DU GENRE DANS LES PROJETS ET PROGRAMMES DE DÉVELOPPEMENT

31 août 2022

Monsieur l’Assistant de la Ministre de la Communication, des Technologies de l’Information et de la Communication et des Médias,

Mesdames, Messieurs les hauts cadres de l’Administration,

Madame la Présidente de l’association de femmes journalistes (AFJO),

Mesdames, Messieurs les responsables, acteurs et actrices des médias,

Distingués invité.e.s,

Mesdames, Messieurs les journalistes des médias publics et privés,

Chers Collègues,

 

C’est un grand plaisir de vous rencontrer en cette matinée pour entrer ensemble dans une nouvelle ère de partenariat basé sur des collaborations plus actives entre mon organisation et les médias burundais que vous représentent dans cette salle, à travers l’association des femmes journalistes (AFJO).

 

Le PNUD, dont le principal mandat est d’assurer un développement équitable, inclusif et durable pour tous et toutes, est convaincu du rôle que vous jouez en tant que corps pour contribuer au développement des communautés à travers l’information, la communication, la formation et l’éducation. Votre noble mission vous autorisez à changer la société. Or, la nature humaine, les stéréotypes, certaines pratiques et valeurs culturelles continuent, aujourd’hui, à considérer la femme comme une citoyenne de seconde zone ce qui empêche le monde d’arriver à ce développement tant rêvé.

 

Le devoir de toute citoyenne et tout citoyen du monde est d’inverser la tendance, car hommes et femmes sont égaux en droits et en devoirs et doivent par conséquent jouir, au même titre, des mêmes avantages offerts par la société et les pays qu’ils soient leur sol de naissance ou de seconde résidence.

 

Malheureusement, on est encore loin d’atteindre ce rêve à cause, notamment, des différentes pesanteurs socio-cultures. Force est de constater que même les journalistes, qui ont la capacité d’influencer la société ne sont pas encore parvenus à jouer pleinement le rôle de champion en matière de promotion de l’égalité de genre. Cependant, nous sommes très ravis de voir qu’un engagement ferme est déjà là, manifesté par la mise en place de l’association de femmes journalistes qui militent pour la conquête de la place qui revient à la femme dans la société en tant qu’actrice sociale et de développement au même titre que son frère, l’homme.

 

Monsieur l’Assistant de la ministre,

Mada me la présidente de l’AFJO,

Mesdames, messieurs,

 

Il n’est pas rare d’entendre que le déséquilibre genre se remarque dans les productions des médias qu’ils soient publics ou privés, bien que les femmes soient de plus en plus nombreuses dans les rédactions.

 

Certes, c’est un héritage. Notre rôle est de le changer et de refuser qu’il nous poursuive.

 

Une étude menée en 2015 par Le Global Media Monitoring Project (GMMP) qui est une enquête mondiale diligentée tous les cinq ans et analysant sous l’angle des sexo-spécificités, un jour donné de l’année, le plus grand nombre de médias possible dans le monde, devrait nous donner matière à réflexion. La cinquième et dernière, elle a porté sur 114 pays totalisant 82 % de la population mondiale, analysé 22 136 reportages, 2 030 médias différents, mobilisé 26 010 journalistes, mettant en scène 45 402 personnes. Au-delà des chiffres à donner le tournis mais qui permettent de mesurer l’ampleur du corpus, quelques résultats sont mis en avant : seuls 24 % des sujets des nouvelles sont des femmes, un ratio qui n’a pas bougé depuis l’enquête de 2010. Ce « miroir » que nous tendent les médias révèle donc un monde avant tout masculin.

 

Sur un plan plus qualitatif, l’étude révèle que les femmes sont plus que les hommes caractérisées par leur apparence physique, leur âge et leur situation familiale : biologisées, elles sont ainsi renvoyées à leur supposée « nature ». Elles sont en outre fréquemment identifiées par leur seul prénom, y compris s’agissant de femmes en situation professionnelle et de responsabilité. Les hommes le sont rarement.  Or, si l’usage du prénom est de règle dans l’espace privée, son usage dans l’espace public contribue à décrédibiliser les femmes. Enfin, les femmes sont plus que les hommes présentées comme victimes, même dans des situations comme des attentats ou des catastrophes naturelles qui frappent les individus sans distinction de sexe : la vulnérabilité des femmes fait partie des poncifs de représentation, note cette étude.

 

Cette situation ne devrait pas nous décourager, tout au contraire, devrait nous stimuler à faire davantage, et je suis sûr que les médias burundais sont sur la bonne voie pour contribuer au développement d’un burundais qui ne laisse personne de côté. La mise en place de l’AFJO en est un témoin vivant, d’autres structures publiques et privées soucieuses de promouvoir l’égalité de genre en sont des témoins parlants.

 

Sous ce rapport, il me plait de remarquer que le PNUD et les médias poursuivent le même objectif, celui d’assurer le bienêtre des populations. C’est sur base de ce sentiment que   cet atelier d’échange a été pensée afin que vous puissiez vous familiariser avec les thématiques du PNUD, d’une part et vous rendre compte de la place que le PNUD accorde au genre dans ces programmes et projets, d’autre part. Cela nous permettra de cheminer ensemble, dans un proche avenir, dans une campagne d’évaluation de nos résultats par les bénéficiaires de nos interventions, en mettant en exergue, l’équité, l’inclusivité et le développement durable qui animent l’esprit et le corps des programmes et projets que nous mettons en œuvre afin d’améliorer les conditions de vie des communautés burundaises que nous sommes appelés à servir.

 

 En effet, si nous avons jugé utile d’organiser cet atelier, c’est en grande partie suite à ce constat : nous sommes convaincus que les médias peuvent servir de courroie de transmission entre le PNUD, les bénéficiaires et le public. Ainsi, seront-ils mieux et suffisamment informés des thématiques constitutifs du substrat du mandat du PNUD, du rôle que joue le PNUD pour contribuer à construire une société sensible au genre, et donc plus inclusive.

 

Monsieur l’Assistant de la ministre,

Madame la Présidente de l’AFJO,

Mesdames, messieurs,

 

En optant de vous sensibiliser et de vous informer sur la prise en compte du genre dans tous nos programmes et projets, nous espérons vous faciliter le travail de rapportage et de reportage que nous allons entreprendre bientôt dans le cadre de la transparence et de l’efficience qui gouvernent nos activités sur terrain.

 

Mes collègues iront en profondeurs des différentes thématiques qui alimentent notre Cadre de coopération pays (CPD) 2019 -2023. Il sied de rappeler que ce CPD est aligné au Programme national de développement du pays (PND 2018 – 2017), qui vise la transformation structurelle de l’économie du pays en vue de réduire la pauvreté, au Cadre de coopération pour le développement des Nations Unies avec le gouvernement du Burundi et aux Objectifs de développement durable.  

 

 

Toutefois, nous pouvons citer certains de nos projets qui concourent à la  promotion du genre et à l’autonomisation de la femme pouvant attirer la curiosité des journalistes. Ils sont relatifs aux domaines, tels que la plateforme des compétences féminines, les projets d’autonomisation des femmes via le transfert monétaire, les centres de prise en charge holistique des victimes de violences sexistes et basées sur le genre (VBG), le commerce transfrontalier, l’accès aux effets d’état civil et aux documents administratifs, l’accès au foncier, la protection de l’environnement, l’aide légale, la digitalisation, la sensibilisation communautaire pour la santé, la participation à la résolution pacifique de conflits, etc.

 

Monsieur l’Assistant de la ministre,

Madame la Présidente de l’AFJO,

Mesdames, messieurs,

 

Nous voudrions aussi rappeler que cet atelier rentre dans le cadre d’un processus de certification du PNUD dit « Gener Seal » qui est un Sceau  pour l’égalité des sexes. Il évalue la bonne performance des bureaux du PNUD dans les différents pays, les Centres de Services Régionaux et le siège sur les résultats obtenus en faveur de l’égalité des sexes. Il fournit un cadre clair et précis pour guider les cadres supérieurs dans leur mission d’établir un lien entre l'égalité des sexes au travail et les résultats de développement obtenus.

 

Ce sceau est une partie intégrante de la stratégie globale de l’organisation pour la promotion du genre et l’autonomisation des femmes dans tous ses domaines d’intervention.

 

Le Sceau pour l’égalité établit des normes minimales et dispose de 44 points de repère dans sept domaines clés: (i) les systèmes de gestion; (Ii) les capacités; (Iii) l’environnement favorable; (iv) la gestion des connaissances; (v) les programmes / projets; (vi) les partenariats; et (vii) résultats / impacts. Des médailles d’or, d’argent ou de bronze sont attribuées aux bureaux du PNUD, sur la base du pourcentage des points de référence satisfaisants obtenu.

 

Lors de la dernière évaluation, notre bureau a eu un pourcentage satisfaisant pour l’argent, cette année, nous menons la course pour gagner l’or qui est le plus grand couronnement des bureaux pays.

 

Monsieur l’Assistant de la ministre,

Madame la Présidente de l’AFJO,

Mesdames, messieurs,

 

Aujourd’hui, nous avons organisé cette rencontre parce que nous savons que nous pouvons mener davantage des initiatives communes de nature à transformer positivement la vie des gens. Nous vous convions à nous accompagner dans notre combat journalier d’assurer les conditions nécessaires pour un développement durable en faveur des communautés burundaises, de l’entreprenariat des jeunes et des femmes, de la protection de l’environnement et de l’amortissement du choc des changements climatiques et des catastrophes naturelles, ainsi que la création des conditions où la justice est équitablement accessible à tout le monde. 

 

Permettez-moi de rappeler qu’en 2015, les Nations du monde entier, ont pris la résolution, de bâtir d’ici 2030 un monde dépourvu de pauvreté et d’inégalités à travers un développement durable qui ne laisse personne derrière et qui respecte notre planète.

 

Le PNUD s’est engagé dans cette dynamique aux côtés d’autres   artisans du développement. Vous pouvez facilement transformer le monde en mobilisant les communautés, les gouvernants et les partenaires au développement. C’est pour cette raison que nous sollicitons votre partenariat pour avancer ensemble sur ce chemin qui augure d’un monde meilleur au cours des sept prochaines années.

 

Des campagnes médiatiques qui ont porté de grands fruits ont été menées en rapport avec les domaines d’intervention du PNUD. Le plus récent date de novembre de l’an dernier.

 

Aujourd’hui, mon vœu le plus ardent est qu’on sorte de cette salle en ayant inauguré un cercle d’amis unis pour la cause du développement durable et de la promotion du genre au service du peuple burundais et des Nations du monde.

 

Que vive un partenariat agissant entre le PNUD et les médias.

 

Je vous remercie.

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