Allocution de Madame Nicole KOUASSI - Représentante Résidente du PNUD et RC a.i lors du lancement de la semaine dédiée à la célébration de la journée internationale des jeunes filles dans le secteur TIC

19 avril 2022

Salutations Protocolaires

Excellence Madame la Première dame du Burundi ;

Excellence Madame la Ministre de la Communication, des technologies de l’information et des médias ;

Excellence Madame la Ministre de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre ;

Mes dames, Messieurs les membres du gouvernement ;

Mes dames, Messieurs les hauts cadres de l’Etat ;

Chères sœurs et chers frères du système des Nations Unies ;

Mes dames, Messieurs les représentants des entreprises de télécommunication ;

Chères femmes et jeunes filles et dames ici présentes !

Mesdames et Messieurs, tout protocole observé

 

Tugire AMAHORO X2

 

 

C’est un honneur pour moi, de me retrouver parmi vous, a ce lancement officiel de la journée internationale des jeunes filles dans le secteur des TIC, célébrée chaque année le quatrième jeudi du mois d’avril

Je voudrais adresser mes remerciements au gouvernement du Burundi qui, à travers le Ministère de la Communication, des technologies de l’information et des médias, a rendu possible cette rencontre. Merci encore de nous avoir associé dans l’organisation et les préparatifs de cet heureux événement.

La journée des jeunes filles dans le secteur des TIC, célébrée cette année sous le thème « connecter les filles, améliorer les perspectives d’avenir », est une initiative mondiale de sensibilisation visant à encourager les jeunes filles et dames à faire des études, embrasser une carrière dans le secteur des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC).

Instituée par l’Union internationale des télécommunications (UIT), une agence des Nations Unies, cette journée offre l’opportunité aux pays membres de célébrer les filles talentueuses dans ce secteur mais aussi de s’évaluer par rapport à nos engagements à promouvoir l'égalité hommes/femmes ainsi que l’autonomisation des femmes grâce aux technologies de l'information et de la communication. Ceci relève de l’objectif 5 de développement durable (ODD) à savoir "Parvenir à l'égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles".

Dans le contexte actuel de l’évolution du monde et prescrite par la pandémie en cours liée à la COVID-19, les technologies numériques se sont imposées dans tous les secteurs de la vie.

Cependant, et malheureusement comme c’est en général le cas, les écarts de genre dans le domaine des technologies numériques constituent aussi une réalité dont l’accès aux TIC, les compétences et le leadership.

En effet, selon le Partenariat Equals[1] la représentation des femmes et des filles demeure encore très faible dans les différents secteurs de l’emploi, de l’entrepreneuriat et de l’élaboration des politiques dans le domaine des TIC[2].

A titre d’exemple, les données publiées par European Statistical (d’Eurostat) en 2018 démontrent que sur les 1,3 million de personnes entreprenant des études supérieures en TIC, les femmes ne représentaient que 17 %

Excellence Madame la Première dame du Burundi,

Leurs Excellences, Mesdames, la Ministre des TIC et de genre

Distingués invités,

Chères jeunes filles/dames,

La célébration de la Journée internationale des filles dans les TIC est une opportunité qui nous ai offerte, pour nous renseigner sur nos progrès à ce jour, tout en célébrant les efforts des femmes et filles qui se trouvent dans ce secteur.

Ce moment doit être une sonnette d’alarme pour chacun, chacune de nous. Il convient de nous interroger sur le nombre des femmes/filles qui ont terminé leurs études dans le secteur des TIC et qui ont eu accès aux mêmes opportunités d’emploi que les hommes/garçons, combien des femmes/filles qui dirigent des entreprises de télécommunication ou qui ont un poste de prise de décisions dans ce domaine, combien d’enfants de sexe féminin soutenus à faire un choix consenti pour des études dans le domaine d’ingénierie, science et mathématique ? Quelle portion de la population constituée des femmes, a accès aux TIC et a des compétences numériques avérées en la matière ? Combien des femmes ont accès à l’internet, au téléphone ou à un ordinateur portable ? combien des femmes ayant évolué dans ce domaine occupent des postes de prise de décisions au sein des universités et autres institutions étatiques et privées.

Si en milieu urbain nous notons des avancées même lentes, la réalité est bien différente en milieu rural, et nous amènerait, si nous nous avons de bonnes données, à réaliser que le chemin à parcourir est encore très long pour réduire les inégalités numériques entre les hommes et les femmes.

Toutefois, nous pouvons nous réjouir que la coopération avec le gouvernement du Burundi ait abouti à la mise en œuvre d’un cadre politique favorable notamment avec le Plan National de Développement 2018-2027, ainsi que toutes les politiques sectorielles et programmatiques qui en découlent en matière de l’égalité des sexes. A cela s’ajoute la politique Nationale de Développement des TIC qui dans sa vision de " Réaliser l’accès universel des TIC pour accélérer la croissance économique se fixe à réduire la fracture numérique fondée sur le genre’ à son axe stratégique 6 consacré aux TIC et le développement social.

La Digitalisation constitue la 4eme révolution et elle ne peut se faire dans un contexte d’inégalités entre hommes et femmes. Les TIC jouent désormais le rôle crucial, accélérateur du développement socio-économique des pays et constitue pour cela, un moyen pour atteindre la croissance économique (ODD8). La pandémie de la Covid19 a fait exploser l’utilisation des solutions numériques dans le monde du travail, dans l’éducation, la dispensation des soins de santé, et à transformer l’économie classique en un économie digitalisée etc. et cette révolution digitale ne doit pas se faire sans un accès égal entre les femmes et les hommes.

Pour réduire cette fracture numérique, la priorité est que les femmes et les jeunes filles/dames soient des participantes actives et des bénéficiaires à part entière de l’économie numérique. Il s’agira, pour les partenaires public et privé, d’inscrire des programmes et priorités spécifiques à la question du renforcement des capacités technologiques ainsi que des compétences numériques des filles/femmes, en favorisant l'accès aux TIC surtout pour la population féminine vivant dans les zones rurales; à encourager les filles et les femmes à poursuivre des études et des carrières dans les domaines des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques, à les accompagner dans la mise en place et la gestion de leurs propres entreprises des TIC. L'autonomisation des femmes et des filles par le biais des TIC offrira de nouvelles possibilités à ce groupe souvent laisser pour compte, de s'impliquer pleinement en tant qu'ingénieurs, développeurs et producteurs de contenu.

 

Excellence Madame la Première dame du Burundi,

Leurs Excellences, Mesdames, la Ministre des TIC et de genre

Distingués invités,

Chères jeunes filles/dames,

Pour les Nations Unies, les nouvelles technologies, sont porteuses d’incroyables possibilités d’améliorer le bien-être de l’humanité. Toutefois, elles peuvent également générer davantage d’inégalités. Nous sommes convaincus que sans la réduction de la fracture numérique fondée sur l’Egalite du genre, il sera difficile de transformer structurellement l’économie et réaliser les ODD.

Ainsi, et dans ce cadre, le Système des Nations Unies accompagne le gouvernement du Burundi dans différentes initiatives entre autres :

  1. La mise en œuvre du programme nommé Skills4Girls qui vise particulièrement les filles non scolarisées âgées de 15 à 19 ans en leurs dotant des compétences numériques pour renforcer leur résilience et employabilité. Ce programme facilite aussi un système de mentorat constitué des femmes qui ont excellé dans les sciences et technologies,
  2. L’octroi de stages aux jeunes filles/femmes le développement de compétences techniques requises pour leur immersion dans un monde professionnel des TICs et la participation dans la mise place des projets de digitalisation. Un programme de stage et volontariat prendra en charge 10 jeunes filles/femmes d’ici le deuxième semestre de cette année.
  3. La mise en œuvre du programme « African Girls Can CODE Initiative (AGCCI), dont le Burundi est bénéficiaire, en collaboration avec L’Union Africaine. Ce programme, couvrant la période de 2018 à 2022, vise à former et autonomiser les jeunes filles âgées de 17 à 20 ans, pour devenir des programmeuses informatiques, des créatrices et des concepteurs, les mettant ainsi sur la voie des études et des carrières dans le secteur de l'information, de la communication et des technologies (TIC)[3] ; Le chapitre National au Burundi se prépare avec le projet « Burundi Girls Can Code Initiative », pour mettre en œuvre les recommandations reçues lors du Lancement du programme « African Girls Can CODE Initiative » à Addis Abeba en 2018, avec la participation et le renforcement des capacités des meilleures jeunes filles de 2nde Scientifique A, du Burundi ainsi que celles des équipes du Ministère de l’Education nationale et du Ministère des TIC.
  4. La mise en place d’une plateforme des jeunes filles dans les TIC servira de base pour la mise en place d’une plateforme plus large sur les compétences féminines dans différents domaines ; nous comptons sur la contribution et l’engagement des jeunes filles spécialistes dans ce domaine présentes ici pour contribuer a cette plateforme.
  5. Dans le milieu rural, l’utilisation de plus en plus de téléphones mobiles par femmes et les jeunes filles bénéficiaires de programme autonomisation socioéconomiques, pour faciliter le cash transfert en vue de renforcer l’utilisation au niveau le plus simple, des TIC dans l’économie.  
  6. Les exemples de renforcement des systèmes au niveau institutionnel inclus : 1) la digitalisation de l’administration publique avec la mise en place d’un portail d’information sur les procédures administratives en ligne appelé ISOKO avec le ministère de la fonction publique, 2) la mise en place d’une base des données législatives en ligne, 3) le renforcement de la base des données sur les VBG et un réseau d’alerte rapide auprès du ministère en charge du genre.  

Excellence Madame la Première dame du Burundi,

Leurs Excellences, Mesdames, la Ministre des TIC et de genre

Distingués invités,

Chères jeunes filles/dames,

Connecter les jeunes filles, c’est leur offrir des possibilités de partager et de développement d’expériences.

Nous encourageons ainsi les femmes et toutes personnes ici présentes et qui ont suffisamment évolué dans ce secteur, à servir de rôles modèles et s’investir dans le mentorat de plus jeunes. Comme le dit Rosa Parks (connue comme la mère du mouvement des droits civiques aux Etats Unies), “Il faut vivre sa vie en essayant d’en faire un modèle pour les autres” –

Pour conclure, je souhaite remercier Son Excellence Mme la première dame d’avoir soutenu cette cause, très noble. Je remercie leurs excellences mes dames les Ministres des TIC et de genre pour l’organisation de cet événement,

A mes collègues du système des Nations Unies et les représentants du secteur privé, nous avons toutes et tous des responsabilités différentes mais essentielles dans le suivi des conclusions qui sortiront de réflexions de cet événement.

Enfin, à toutes les filles ici présentes je donne ces deux citations : 1) la première de Juliana Rotich (Kenyane entrepreneuse et championne africaine pour aider à démocratiser l’utilisation d’Internet dans les pays en développement) : “Les nouvelles technologies ont un rôle crucial dans le développement du continent” – et 2) la seconde de Ellen Johnson Sirleaf (Ex Presidente du Liberia) “Si vos rêves ne vous font pas peur, c’est qu’ils ne sont pas assez grands”.

Continuer votre investissement dans le domaine des TIC. Le monde de la révolution digitale a besoin de vos apports, votre expertise et votre savoir-faire. Je vous souhaite une très bonne chance dans ce concours, en sachant, de toute façon, déjà toutes des gagnantes.   

Murakoze cane!