PNUD - Quand le soleil transforme les conditions de vie de toute une communauté

18 juin 2025
PNUD - Quand le soleil transforme les conditions de vie de toute une communauté

Une femme qui coud avec une machine alimentée par l'énergie solaire

©UNDP Burundi/Aaron Nsavyimana, 2025

Par Aaron NSAVYIMANA

Kamahoro, commune Buhiga, province de Karusi, retiré de la ligne de passage du réseau national d’électricité (REGIDESO), sa population avait été depuis longtemps confrontée au  problème d’accès à l’énergie électrique. Elle a vu sa situation changée depuis que le PNUD et l’Union européenne ont cofinancé le projet Services Énergétiques Ruraux pour la Résilience de la Population au Burundi (SERR), « UMUCO W’ITERAMBERE : ENERGIE POUR LE DEVELOPPEMENT ».

Les femmes et les jeunes ont particulièrement joui de cette présence de l’énergie solaire, car, en plus d’entreprendre de nouvelles activités, les femmes ont vu leur tâche allégée.

En effet, les femmes ne sont plus obligées d’aller faire moudre le grain à Buhiga où elles pouvaient passer toute une journée à cause de la présence de moulins dans leurs village, venus avec l’arrivée de l’électricité. Celles qui font la couture utilisent désormais des machines électriques, le travail devient plus rapide et moins fatiguant car elles ne sont plus obligées de pédaler comme elles le faisaient sur des machines manuelles. Les jeunes, quant à eux, en plus du commerce, ils ont monté des services de secrétariat public et de projection de cinématographique qui n’existaient pas avant. Ils se connectent aussi à l’internet pour savoir ce qui se passe partout à travers le monde et forment d’autres jeunes à l’utilisation de l’outil informatique afin de les ouvrir sur l’univers informatique et la recherche via internet. 

Pour tirer profit des machines à coudre que leur a octroyées le PNUD, 40 femmes couturières de Kamahoro, se sont constituées en groupement Twigishanye « Enseignons nous » qui fait leur fierté, car il transforme leur quotidien, qu’elles expriment dans leurs chansons en remerciant tous les intervenants qui ont amené le projet dans leur zone. 

« Il est nécessaire de remercier les bienfaiteurs qui nous ont apporté l’électricité, nous les couturières, nous sommes contentes, nous avons des machines à coudre électriques, nous ne pédalons plus et nous avons l’argent pour faire vivres nos familles, nos vies ont changé, c’est très important de remercier ceux qui nous ont apporté l’électricité », c’est en ces termes que les femmes de Kamahoro manifestent leur reconnaissance au gouvernement du Burundi, à l’Union européenne et au PNUD pour avoir choisi leur zone comme bénéficiaire du projet.

Jocelyne Niyomahoro, témoigne, « Avant  le don des 40 machines par le PNUD, on utilisait des machines louées à Buhiga et pour les travaux qui nécessitent une certaine finition comme le surfilage ou pour coudre des habits durs comme les jeans, nous étions obligées d’aller les faire ailleurs. On travaillait pour les autres parce qu’une grosse partie de notre argent partait dans la location de machines. Aussi, le travail est rapide aujourd’hui, les habits qu’on cousait dans 20 jours peuvent être cossus en 4 ou 5 jours ». 

Jocelyne poursuit, « aujourd’hui, comme le travail est devenu facile et rapide, nous avons le temps de nous occuper des travailleurs dans les champs et venir faire la couture ici sans qu’on enregistre des retards pour les clients comme dans le passé ».

En conclusion elle souligne, « A l’heure actuelle, tout l’argent que nous gagnons nous appartient, c’est pourquoi vous nous voyez souriantes, nous satisfaisons facilement les besoins pour l’éducation de nos enfants, l’alimentation, l’habillement, les soins médicaux, etc. Nous envisageons d’entreprendre la vannerie, le tricotage, la couture, et continuer à former gratuitement d’autres femmes, hommes et jeunes pour que chaque personne qui le veut ne soit laissée derrière. Nous aimerions voir tout le monde se développer ici comme le font les femmes du groupement qui ont notamment payer du bétail qui fait la fierté familiale », termine Jocelyne.

Comme la femme apporte des revenus parfois supérieurs à ceux de son mari en participant au groupement, elle est aujourd’hui respectée comme elle ne doit pas dépendre de son mari pour survivre et tout l’entourage la respecte.

M. Denis Coyantutse dont la femme participe au groupement de couture appelle les hommes à encourager leurs épouses à participer à la vie associative. « Grace aux revenus de mon épouse, ma famille a beaucoup amélioré ses conditions de vie, nous arrivons à faire de l’épargne, les voisins nous font confiance, aujourd’hui, s’il advenait que je sois absent de la maison, les enfants n’auront pas de problèmes pour manger, se laver, s’habiller, se faire soigner et payer le nécessaire pour la scolarité, ma femme peut couvrir ses dépenses seule.  J’encourage vraiment mes frères à encourager leurs femmes à participer aux travaux du groupement afin qu’ils soient heureux comme moi », dit Denis.

Quant à Willy Cliff Ndayisenga qui a constitué un groupement appelé « Umuco w’Iterambere » avec l’appui du PNUD pour créer un centre informatique, se réjouit du service qu’il rend à la communauté notamment pour les travaux de secrétariat et  se réjouit que le PNUD les a lancés sur le chemin du développement durable.

C’est vraiment un développement qu’on observe dans notre localité. « Les jeunes peuvent désormais utiliser l’internet et communiquer avec le monde extérieur. Cela n’existe pas il y a quelques années. Nous envisageons étendre notre activité pour évoluer vers la création d’une imprimerie, diversifier nos activités en nous lançant dans la soudure, la menuiserie, l’agri-élevage,  la transformation agroalimentaire. Ainsi, notre avenir sera assuré », conclut Willy Cliff.