PNUD - Quand le soleil devient l’éclairage de l’éducation de nos enfants !

17 juin 2025
Quand le soleil transforme les conditions de vie de toute une communauté

Quand le soleil transforme les conditions de vie de toute une communauté Des élèves suivant les cours dans une classe éclairée par énergie solaire

©UNDP Burundi/Aaron Nsavyimana, 2025

Par Aaron NSAVYIMANA

Le Burundi, est l’un des pays les plus ensoleillés d’Afrique au sud du Sahara. Pourtant, la majorité de sa population ignore quel service peut leur rendre le soleil dans leur vie quotidienne.

Pour désenclaver les régions les plus reculées du Burundi, écartées du réseau national de distribution d’électricité (REGIDESO) et faire jouir les communautés des bienfaits du soleil autrement, de jour comme de nuit, l’Union européenne et le PNUD, ont cofinancé le projet Services Énergétiques Ruraux pour la Résilience de la Population au Burundi (SERR), « UMUCO W’ITERAMBERE : ENERGIE POUR LE DEVELOPPEMENT ».

Le projet a consisté dans l’implantation de 11 minicentrales solaires dans 5 provinces du Burundi qui ont transformé leurs habitants sur l’ensemble de la vie socio-économique.

Le domaine de l’éducation, est l’un des secteurs qui a vu une forte transformation liée à l’arrivée de l’énergie solaire dans les zones de Kamahoro et Gitanga en provinces Karuzi et Cankuzo. Les parents se réjouissent des résultats scolaires enregistrés par leurs enfants depuis qu’ils ont l’éclairage solaire leur permettant de réviser la matière la nuit. De leur côté, les élèves et collégiens ne tarissent pas de venter avec fierté les avantages apportés par l’installation du système énergique solaire dans leurs villages. « Nous avons de manière extraordinaire avancé de places depuis que l’électricité solaire éclaire nos maisons nous permettant de réviser les cours tard le soir, tant que l’on veut, ce qui était impossible avant », reconnaissent tous les apprenants rencontrés dans les deux sites.

Mme Angeline Niyonizigiye, mère d’Emmanuel Ngabonziza rencontrée à Kamahoro, au site de Shanga, raconte : « Avant, nous avions le soleil qui nous éclairait la journée, le soir tout notre village était noir. Avec l’arrivée du projet, le soleil a été transformé en éclairage du soir, tout le village est éclairé, on dirait que le soleil ne se couche pas chez nous, qu’il brille 24 heures sur 24 heures. Comme mon fils l’a dit, le soleil éclaire l’éducation de nos enfants car depuis que nous sommes connectés à l’énergie solaire, nous avons l’électricité sans interruption et les enfants ont de bons résultats scolaires ». Mme Angeline est aussi très joyeuse de voir son fils l’aider dans les travaux ménages au retour de l’école, comme chercher de l’herbe pour le bétail, car il pourra réviser sa matière et faire ses devoirs après la nuit tombée sans devoir courir avec la disparition de la lumière du jour. « Tôt matin, il peut aussi prendre quelques moments pour revoir sa matière, ce qui n’était pas possible avant », ajoute Angelique.

Son fils est aussi satisfait de pouvoir aider sa mère et commencer à étudier plus tard. « Avant, je n’avais pas de temps pour aider à la maison, à partir de 18 heures, je ne pouvais plus voir et étudier, j’étais parmi les derniers de la classe et je redoublais souvent. Je suis en 7ème année, en 6ème j’ai redoublé, mais comme aujourd’hui je peux étudier même la nuit, le temps que je veux, comme vous le voyez, il est maintenant presque 20 heures, je passe parmi les 10 premiers, voilà tout l’avantage que je tire de l’arrivée du progrès chez- nous, je parle de la lumière du développement qui éclaire de manière particulière l’éducation ici chez nous », dit Emmanuel.

Sa voisine Akaya Helgi Leena, élève en 5ème année, venue se faire coiffer, dans le salon de coiffure du coin vers 2O heures abonde dans le même sens, « Comme vous le constate, c’est maintenant que je viens de finir ma révision et mes devoirs comme mon village est éclairé. Avant je me faisais coiffer avant 18 heures afin de regagner la maison avant qu’il ne fasse noir et je ne trouvais pas de temps suffisant pour réviser et comme conséquence, j’avais de mauvais résultats scolaires. Il faut aussi ajouter qu’en tant que fille, je ne crains pas de venir ici la nuit car d’ici chez moi, il y a la sécurité, partout car il y a la lumière ». 

Plus loin à Cankuzo, Est du Burundi, à Gitanga, les élèves de l’école fondamental et leurs enseignants déroulent aussi un chapelet d’avantages venus avec l’électrification de leur zone, une intervention qui n’était pas dans leurs rêves au paravent et qui est venue bouleverser positivement leur vie.

Elève en 9ème à l’école fondamentale Shinge, en commune Kigamba, Christa Merveille Mukeze, confirme avoir perpétuellement vécu un dilemme entre aider la famille dans les travaux ménagers ou se consacrer à la révision de sa matière apprise en classe avant la tombée de la nuit. 

Elle se confie, sourire aux lèvres « Avant j’utilisais la lampe torche ou le téléphone de pour étudier, quand on n’avait pas d’argent pour acheter les piles, je ne pouvais pas étudier. Aussi quand mon père n’était pas à la maison, c’était la même chose.  Je mettais très peu de temps pour étudier, la lumière était insuffisante et il suffisait que les amis de papa l’appellent pour qu’il me retire le téléphone. Ce n’était pas facile, aujourd’hui avec l’éclairage permanent à la maison, je mets le temps que je veux pour réviser mes leçons et je m’en sors avec d’excellents résultats ».

D’autres collégiens se sont également confiés à nous pour nous dire combien l’absence de lumière chez eux la nuit leur causait un problème pour revoir la matière compte tenu aussi des conditions de vie modestes de leurs parents. Ceux qui utilisent les lampes de fortunes faites de vielles bouteilles de confiture avec une mèche trempée dans du mazout racontent aussi le calvaire vécu avec la fumée dégagée de ces derniers.  Les plus chanceux étudiaient sur la lumière de bougies, une denrée qui était aussi difficile à trouver pour les parents pauvres. 

Gaspard Baragengeza, enseignant, se réjouit aussi d’être déchargé de l’achat de bougies et de piles pour torche afin de pouvoir préparer les leçons.

Il est aussi content de voir ses enfants faire un pas de géant au niveau des résultats scolaires car il peut les suivre et les encadrer facilement le soir. Il note aussi qu’aujourd’hui, à la sortie de l’école, il peut s’occuper d’autres activités génératrices de revenus et préparent les leçons du lendemain le soir, ce qui contribue au développement et au bien-être de la famille.

L’école va aussi jouir d’un moment de répit. Avec l’électricité, elle a déjà entrepris l’acquisition d’ordinateurs et photocopieuses, ce qui facilitera la multiplication des épreuves qui nécessitait de faire de longs trajets et des dépenses énormes avant sans oublier le cadre propice que la disponibilité du courant apporte à la communauté estudiantine et au corps professoral pour l’étude, la préparation de cours et le charge de téléphone notamment pour les enseignants qui n’est plus un problème parce qu’avant ils devaient se déplacer pour aller les trouver loin de l’école afin de trouver où charger le téléphone.