PNUD - autonomisation économique et leadership des femmes dans les zones frontalières
19 mai 2025
Signature des lettres d'accord pour le projet "autonomisation économique et leadership des femmes en zones frontalières"
Par Aaron NSAVYIMANA
Le 16 mai 2025, en présence de l’ambassadeur de France au Burundi, S.E Sébastien Minot, deux organisations féminines : CREOP-Jeunes et AFHB «les Vaillantes » et le Représentant Résident du Programme des Nations - Unies pour le Développement (PNUD) au Burundi, M. Mathieu Ciowela, ont signé des lettres d’accord de mise en œuvre du projet « Renforcement de l’autonomisation économique et du leadership des femmes dans les zones frontalières du Burundi touchées par l’insécurité et les catastrophes climatiques ».
Ce projet, doté d’un budget de 250 000 euros, cible les communes de Buganda (province de Cibitoke) et Gihanga (province de Bubanza), des zones à la fois exposées à l’insécurité et vulnérables aux effets du changement climatique.
Ce financement s’inscrit dans le cadre de la collaboration entre la France et le PNUD visant à accélérer la réalisation de l’agenda Femmes, paix et sécurité (FPS) en renforçant les approches transformatrices pour s'attaquer aux causes profondes des inégalités fondées sur le genre.
Il rentre également dans le cadre d’une contribution de la France d'un million d'euros (1 000 000 EUR) dans le but de soutenir les domaines d’action du PNUD liés à l’agenda Femmes, Paix et Sécurité, dont viennent de bénéficier 6 pays parmi lesquels le Burundi.
Dans cette perspective, ensemble, le PNUD et la France soutiennent la promotion de moyens de subsistance transformateurs et du redressement économique afin de promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation économique des femmes dans les contextes fragiles et de crise et contribuent au renforcement de l’action des femmes dans les processus de paix et de transition, en renforçant le réseau de femmes artisanes de la paix et médiatrices internes.
A cette occasion, l’ambassadeur de France et le Représentant Résident du PNUD se sont réjouis de voir le Burundi bénéficier de ce soutien de la France et reconnu unanimement la contribution de ce financement à mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies au Burundi, construite au tour de 4 piliers - participation, protection, prévention et le relèvement économique. C’est aussi une reconnaissance du rôle de la femme dans la vie internationale et le développement, ont-ils souligné.
Le Représentant Résident du PNUD, a exprimé sa reconnaissance vis-à-vis de la France, partenaire clé pour un développement durable centré sur l’équité et la justice sociale pour cette subvention dont le Burundi est le seul pays africain bénéficiaire et qui permettra aux femmes de jouer pleinement leur rôle dans le développement local, renforçant qu’avec la paix et la sécurité, les voies du progrès sont bien tracées.
L’ambassadeur de France au Burundi, Sébastien Minot, a abondé dans le même sens, réaffirmant l’engagement de son pays en faveur des droits des femmes et de la diplomatie féministe, un domaine dans lequel la France se compte parmi les pionniers.
Il a mis un accent particulier sur l’action de la France et la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée le 31 octobre 2000 qui constitue, selon lui, la première à avoir posé les bases de l’implication du Conseil de sécurité sur le thème femmes, paix et sécurité. Il a également rappelé que cette résolution a marqué un tournant tout en précisant que c’est une façon de manifester à quel point le rôle des femmes est essentiel dans ce domaine. Ambassadeur Minot a pris note des perspectives du projet avec intérêt tout en espérant qu’il portera beaucoup de fruits.
Ce projet qui sera mise en œuvre dans les provinces frontalières de Bubanza et Cibitoke vise à transformer l’économie locale en soutenant des entreprises vertes portées par des femmes et en facilitant le commerce transfrontalier, dans le cadre de l’Accord de libre-échange continental africain (ACFTA). Il ambitionne de réduire les barrières structurelles à la participation sociale et économique des femmes, et de renforcer leur accès aux services de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG).
Aussi, il promeut l’entrepreneuriat féminin innovant, la masculinité positive pour déconstruire les stéréotypes de genre, et prévoit une assistance juridique et psychosociale pour les survivantes de VBG. Une analyse des conflits sensible au genre, ainsi que des sessions de sensemaking pour co-créer des solutions locales, figurent entre autres parmi les actions prévues.
Sur terrain, la mise en œuvre du projet a été confiée à deux organisations féminines CREOP-Jeunes pour Buganda dans la province de Cibitoke et AFHB « les Vaillantes » pour Gihanga en province de Bubanza.
En commune Buganda, CREOP-Jeunes se concentre sur les obstacles structurels et socioculturels qui freinent l’accès des femmes aux opportunités économiques. Dans une approche participative, l’organisation développe des solutions entrepreneuriales innovantes et durables, adaptées au contexte local et aux réalités des femmes de la région.
Grâce à des formations ciblées, CREOP-Jeunes entend améliorer l’accès des femmes aux services financiers, tout en les accompagnant dans la mise en œuvre de leurs projets générateurs de revenus. L’approche inclut également la promotion de la masculinité positive, pour transformer les mentalités et favoriser un environnement social plus inclusif.
L’association AFHB « Les Vaillantes », qui opère à Gihanga, dans Bubanza, s’emploie à renforcer les capacités économiques des femmes rurales. Grâce au financement reçu dans le cadre du projet, l’organisation prévoit d’augmenter les revenus de 80 femmes à travers des initiatives agricoles inclusives et durables.
En même temps, elle compte former 120 femmes supplémentaires sur l’éducation entrepreneuriale et de faciliter leur accès aux services financiers, souvent inaccessibles aux petites exploitantes. Afin de transformer les normes sociales ancrées, l’AFHB mènera également des campagnes de sensibilisation communautaire, utilisant des outils innovants tels que le théâtre interactif et les jeux-concours pour promouvoir la masculinité positive et l’égalité des sexes au sein des coopératives agricoles.
Dans le cadre de la prise en charge psychosociale, dix femmes survivantes de violences basées sur le genre bénéficieront d’un accompagnement adapté, leur permettant de se reconstruire et de reprendre une activité économique.
Soulignons que les deux organisations prévoient d’apporter une assistance juridique et psychosociale aux femmes victimes de violences, afin de garantir non seulement leur protection, mais aussi leur pleine participation au tissu économique local.