Le Burundi se dote d’un Plan National d’Adaptation face au changement climatique
10 février 2025

Photo de famille des participants au lancement du projet d'élaboration et de mise en œuvre du processus du Plan National d'Adaptation (PNA)
Par Aaron NSAVYIMANA
Le 7 février 2025, le Burundi a procédé au lancement du projet d'élaboration et de mise en œuvre du processus du Plan National d'Adaptation (PNA), franchissant ainsi une nouvelle étape dans la lutte contre les effets du changement climatique. Financé par le Fonds vert pour le climat à hauteur de 2 431 753 dollars, soit 7 183 398 362 BIF, ce projet a vu le jour grâce à un partenariat entre le ministère de l’Environnement et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Le projet a pour objectif de doter le pays d’un outil stratégique pour planifier les actions d’adaptation aux effets du changement climatique et améliorer sa capacité à mobiliser des financements auprès des bailleurs internationaux et des partenaires bilatéraux.
Plusieurs résultats sont attendus de ce projet étendu sur 36 mois. En premier lieu, c’est le renforcement de la planification, la gouvernance et la coordination institutionnelle en matière d’adaptation. En deuxième lieu, le projet vise à produire une base de données probantes pour concevoir des solutions adaptées aux réalités locales. Comptent également parmi les priorités, l’engagement du secteur privé dans l’adaptation et l’augmentation des financements climatiques.
Mathieu CIOWELA, Représentant Résident du PNUD au Burundi, a souligné l’importance de cette initiative en déclarant que ce projet va permettre au Burundi de mettre en place un outil de planification des investissements à travers le Plan national d’adaptation, pour prévenir et faire face aux effets néfastes du changement climatique.
Le changement climatique est principalement attribué aux activités humaines. Il entraîne des perturbations climatiques majeures : augmentation des températures, précipitations intenses causant des inondations et des glissements de terrain, érosion des sols, perte de fertilité agricole et destruction des écosystèmes. Ce phénomène pousse également les populations à se déplacer et menace la santé publique. Le représentant résident du PNUD a lancé un alerte soulignant que si aucune action n’est prise pour faire face à ce phénomène, le changement climatique affecte le capital humain, compromet le développement socio-économique d’un pays et met en mal sa cohésion sociale.
Face à cette menace mondiale, la réponse passe par une réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’adoption de mesures d’adaptation et d’atténuation. L’accord de Paris adopté lors de la COP21 a marqué un tournant en ce sens. Le projet PNA s’inscrit dans cette dynamique et se veut être un levier stratégique pour le Burundi. Il est aligné sur le programme national pour le Fonds vert pour le climat (2024-2027) et de la finance climatique (2023-2030). C’est un projet qui vise à doter le gouvernement burundais d’un outil de planification lui permettant de prévenir et de faire face aux effets néfastes des changements climatiques comme l’a indiqué Mathieu.
Le PNUD, à travers ses actions, entend continuer à soutenir les efforts du gouvernement burundais pour renforcer la résilience du pays face aux défis climatiques. Nous nous engageons à accompagner le Burundi dans la mise en œuvre de ses plans nationaux de développement, en cohérence avec la vision Burundi-pays émergent en 2040 et pays développé en 2060, a martelé le représentant résident du PNUD.
Le Burundi, est confronté à des perturbations climatiques de plus en plus fréquentes, avec des conséquences directes sur les infrastructures, l’économie et la santé publique. Parmi les défis auxquels le pays doit faire face figurent les sécheresses, les pluies tardives ou précoces, les fortes précipitations et les érosions de surface qui fragilisent l’économie et les communautés rurales, a indiqué Christian NIMUBONA, directeur général de l’Environnement, des ressources agroalimentaires et de l’assainissement au ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Élevage. Le phénomène entraine en outre des dégâts sur les infrastructures publiques et privées, dont les routes, les ponts et les écoles.
Ce plan permettra alors d’identifier précisément les risques climatiques et de structurer la réponse nationale en facilitant l’élaboration des projets d’adaptation et de collecter des données nécessaires sur les impacts du changement climatique. Il aidera en outre le pays à accroître sa capacité de mobilisation des financements auprès des bailleurs de fonds.
Emmanuel NDORIMANA, secrétaire permanent au ministère de l’Environnement, s’exprimant au cours de l’atelier de lancement de ce projet, a précisé que ce dernier est essentiel pour sa réussite car les travaux de cet atelier permettront aux participants d’acquérir une compréhension commune de l’implication des institutions publiques et privées dans l’élaboration du Plan national d’adaptation, en accord avec les visions et les priorités du gouvernement en matière de changement climatique.
Lors des travaux de cet atelier, les participants ont eu l'occasion d'échanger sur des points cruciaux pour garantir la réussite du projet. Ils ont également sorti des recommandations allant dans le sens d'impliquer davantage les universités et les centres de recherche afin d'apporter une expertise scientifique et technique. Aussi, la clarification des rôles des différents acteurs et l'implication des ministères concernés ont été jugées essentielles pour une mise en œuvre efficace.
Une question récurrente a été soulevée concernant l'accès direct du Burundi aux financements du Fonds vert pour le climat. La réalisation des études préliminaires pour mieux documenter les besoins et les priorités du pays a également fait l’objet d’une grande attention.