Du sol épuisé à la terre nourricière

La renaissance agricole à Klouékanmè au Bénin

24 septembre 2025
Man stands in a dry, sparsely planted field with trees in the background.

Le projet PIRVATEFOD a, de 2024 à septembre 2025, restauré dans huit communes du Bénin 12670 hectares de terres dégradées contribuant à améliorer la productivité agricole

PNUD Bénin/ Morel Glele Mele

Dans la commune de Klouékanmè, au sud-ouest du Bénin, la terre fait parler d’elle. Pendant des années, de milliers de producteurs agricoles ont vu leur sol s’appauvrir. Avec l’appui du Projet Intégré de Restauration et d’amélioration de la Valeur des Terres et des Écosystèmes Forestiers Dégradés pour une meilleure résilience climatique au Bénin (PIRVaTEFoD-Bénin) a, l’espoir renaît. 

Le projet a œuvré pour la restauration de 200 hectares de terres dégradées à travers le reboisement intensif, l’utilisation de technologies innovantes de la fertilisation du sol comme la culture du mucuna, pois d’angole et crotalaria retusa, la mise en jachère de quelques terres épuisées et bien d’autres mesures de gestion durable des terres (GDT).

"Par ignorance, on a trop exploité les terres. Il y a quelques années, je récoltais 25 sacs sur un hectare de soja produit. Aujourd’hui, j’en récolte à peine 10. Sans engrais, rien ne pousse ; les rendements sont faibles. "
se souvient Anagonou SOKEGBE, producteur de soja à Klouekanmè
Two people plant saplings in a dry field with scattered trees under a blue sky.

Mise en terre de plants

PNUD Bénin / Morel Glele Mele

La dégradation des terres, causée par la déforestation, l’agriculture intensive et l’usage excessif d’engrais chimiques, menaçait la sécurité alimentaire de toute une région. Mais en 2024, un souffle nouveau est arrivé avec le projet PIRVATEFOD initié par le Gouvernement du Bénin avec l’appui technique et financier du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM). Son objectif : restaurer les écosystèmes terrestres et forestiers pour améliorer la productivité agricole et renforcer la résilience climatique.

Dans 20 villages de Klouékanmè, 1147 producteurs dont 600 femmes ont été appuyés. Grâce à l’accompagnement technique du groupe SOS SAVANE-CIPGEF / ONG-SOS BIODIVERSITE, ils ont été formés sur les bonnes pratiques agricoles. Des semences améliorées, des plants fruitiers leur été distribués.  Par ailleurs, des émissions radio ont été organisées pour sensibiliser les communautés sur les mesures GDT.

" La moitié des terres de Klouékanmè est dégradée. Mais grâce au projet, nous avons enclenché un processus de restauration".
M. Mahouna TCHIWANOU, Directeur Exécutif de l’ONG SOS Biodiversité et partenaire de mise en oeuvre des activités de PIRVATEFOD sur le terrain

Idelphonse Gle, un agriculteur dans son champ,en compagnie de sa mère

PNUD Bénin / Morel Glele Mele

Idelphonse GLE est l’un des bénéficiaires du projet PIRVATEFOD dans le village Avegandji, commune de Klouékanmè. Ce jeune homme père de six enfants, a dû abandonner ses études de géographie faute de moyens pour s’adonner à l’agriculture. Les débuts n’ont pas été faciles pour lui. Aujourd’hui, il a installé une ferme intégrée et cultive fièrement du soja, du maïs sur deux hectares. Il utilise désormais le paillage pour conserver l’humidité, le compost pour enrichir le sol, et pratique l’association des cultures.

« Beaucoup n’y croyaient. Mais quand ils ont vu les résultats sur ma ferme, ils ont changé d’avis.»

Person in pink striped shirt and colorful belt stands in a plowed field with trees and blue sky.

Un champ de soja prêt pour le semis

PNUD Bénin / Elsie Assogba

Marie SOTODJI, agricultrice, témoigne de l’impact du projet : « Après les formations et les assemblées villageoises, nous avons reçu des semences et des plants. Aujourd’hui, nos sols revivent. »

Les résultats du projet sont encourageants : 200 hectares restaurés à Klouékanmè, au lieu des 100 prévus ; 15 000 plants fruitiers mis en terre ; 26 compostières installées et une banque de semences mise en place pour assurer la durabilité.

À l’échelle nationale, le projet PIRVATEFOD intervient dans huit communes au Bénin à savoir : Karimama, Kouandé, Ségbana, Gogounou, Aplahoué, Klouékanmè, Za-Kpota et Covè. Ces zones ont été ciblées en raison de leur forte vulnérabilité à la dégradation des terres et à la déforestation. 

 

Le genre occupe une place de choix dans la mise en oeuvre du projet PIRVATEFOD.

PNUD Bénin / Morel Glele Mele

Depuis 2024, le projet a mis en œuvre des mesures de gestion durable des terres, de reboisement, de renforcement de la résilience climatique et de promotion de chaînes de valeur agricoles et permis de réaliser les résultats suivants à fin septembre 2025 :

  • 12670 hectares de terres dégradées mises sous mesures de restauration et de gestion durable des terres (GDT)  pour améliorer la productivité agricole;

  • 15000 ha de forêts (Kouandé, Mékrou, Alibori Supérieur, Sota et Trois Rivières) en restauration avec reboisement systématique des noyaux centraux ;

  • 806 ha de berges des fleuves Zou et Couffo reboisées ;

  • 130 ha de plantations commerciales communales dans les communes de Kouandé et Gogounou dont 45 ha de plantation fourragère ;

  • 06 chaines de valeurs sont sélectionnées par le projet et sont en promotion avec une mobilisation de 4474 bénéficiaires dont 1836 femmes et 151 personnes vivant avec handicap ;

  • 50 tonnes de semences améliorées de soja et d’inoculum distribués à 1995 bénéficiaires pour renforcer la promotion des chaines de valeurs de la filière soja et le revenu des ménages ;

  • Renforcement de capacités et sensibilisation de plus de 300 agents de l’administration publiques et privées pour dynamiser l’intégration de la NDT dans les documents de planification.

Group of people in a crop field inspecting plants, wearing badges and casual clothes.
PNUD Bénin / Morel Glele Mele