La Direction Générale de l'Évaluation et de l'Observatoire du Changement Social du Ministère du Développement et de la Coordination de l'action gouvernementale (DGEOCS) a organisé du 8 au 10 septembre 2025 à l’hôtel Golden Tulip de Cotonou la septième édition des Journées Béninoises de l'Évaluation (JBE) sur le thème : "L'inclusion, levier d'un système national d'évaluation axé sur les résultats ".

Cet événement, appuyé par plusieurs partenaires techniques et financiers dont l’UNICEF  et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Benin, a rassemblé des acteurs nationaux et internationaux pour réfléchir sur l’inclusion et l’utilisation des résultats d’évaluation à des fins décisionnelles. 

Les débats menés au cours de cette 7ème édition des JBE ont mis en évidence l’importance de l’appropriation nationale, de la valorisation des savoirs endogènes et de la reconnaissance du caractère politique du budget et de l’évaluation. Les travaux ont confirmé que l’inclusion constitue un levier essentiel pour renforcer un système national d’évaluation axé sur les résultats et au service du développement.

La cérémonie d’ouverture officielle des travaux a été présidée par M. Abdoulaye Bio Tchané, Ministre d’Etat, chargé du Développement et de la Coordination de l’Action Gouvernementale en présence de plusieurs ministres du Gouvernement, des députés, des préfets des départements, des partenaires techniques et financiers, des experts et praticiens de l’évaluation.

Après le mot de bienvenue de M. Abdoulaye Gounou, Directeur Général de l’Evaluation et de l’Observatoire du Changement Social, M. Titus Osundina, Représentant Résident du PNUD Bénin a délivré le message de Mme la Coordonnatrice Résidente du Système des Nations Unies au Bénin (SNU). "Faire de l’inclusion un levier d’un système national d’évaluation axé sur les résultats, c’est faire un choix d’équité, de justice sociale, mais aussi d’efficacité. C’est en écoutant toutes les voix que nous construirons un développement durable", a souligné M. Titus Osundina. Il a ajouté que le SNU est fier d’accompagner le Bénin dans la consolidation de son système national d’évaluation et la mise en œuvre et l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) en mettant au cœur de ses actions le principe " Ne laisser personne de côté ".

Le Bénin joue un rôle de pionnier en Afrique francophone dans la promotion de la culture évaluative et de la redevabilité. Depuis près de deux décennies, le Gouvernement du Bénin a fait de l’évaluation un outil fondamental pour son développement, se positionnant parmi les rares pays africains à disposer d’un Système National d’Évaluation (SNE) bien structuré et opérationnel. La promulgation de la loi n° 2024-09, en février 2024, a renforcé cette dynamique en soulignant l’importance d’évaluations crédibles pour éclairer l’action publique.

Dans un contexte international, marqué de plus en plus par la réduction de l’aide au développement, le Ministre d’état a réaffirmé l’engagement du Gouvernement du Bénin pour bâtir des politiques publiques plus performantes.

Plusieurs thématiques sont débattues au cours de la rencontre. M. Sylvano Nougbodé, Expert en Suivi-Evaluation au PNUD Bénin a animé aux côtés d’autres praticiens de l’évaluation le panel de discussion sur "la budgétisation sensible aux résultats d’évaluation : enjeux, défis et pistes d’actions au Bénin et en Afrique".

Les travaux de la 7ème édition des Journées béninoises de l’évaluation ont pris fin le 10 septembre 2025, avec la présentation de la synthèse des enseignements et recommandations ci-après: 

• la consolidation du cadre institutionnel à travers le renforcement du Conseil National de l’Évaluation et l’institutionnalisation des passerelles entre décideurs, chercheurs, universitaires et société civile ;
• la mobilisation de ressources financières dédiées afin d’assurer la durabilité des pratiques évaluatives et de réduire la dépendance vis-à-vis des partenaires extérieurs ;
• l’inclusion effective des jeunes, des femmes et des groupes marginalisés dans toutes les étapes du cycle évaluatif, avec un accent particulier sur l’empouvoirement et l’accessibilité aux résultats ;
• l’amélioration de la qualité des données et des méthodologies, par l’adaptation aux contextes africains ;
• l’usage accru du numérique et de l’intelligence artificielle, ainsi que la production régulière de notes de synthèse accessibles aux décideurs ;
• le renforcement des coopérations Sud-Sud et triangulaires, permettant de capitaliser les expériences réussies et d’accélérer la professionnalisation de l’évaluation sur le continent.