Un deuxième centre d’appels d’urgence ouvre ses portes au Soudan du Sud

22 février 2019

Une agente de la Police nationale du Soudan du Sud et des enfants de la localité de Wau devant le nouveau centre d'appels d'urgence, 16 février 2019. Photo: PNUD Soudan du Sud


Wau, Soudan du Sud – Le centre d’appels d’urgence (Emergency Call Center) de Wau, la deuxième ville la plus peuplée du pays après la capitale Djouba, a été inauguré le 16 février 2019 par le Gouverneur adjoint de l’état de Wau, l’Ambassadeur du Japon au Soudan du Sud, ainsi qu’une délégation de haut niveau du PNUD. Ce centre est une annexe de celui de la capitale, qui servira maintenant de centre technique national. Les deux établissements offriront un réseau mobile d’appels gratuits permettant de contacter la police et de renforcer les interventions en cas d’urgence. Conformément aux normes régionales, les habitants de Djouba et Wau pourront signaler une urgence en composant le 122.

« Nous remercions le Gouvernement du Japon et le PNUD pour leur soutien, y compris en périodes difficiles. Le centre vise à assurer la sécurité des membres de notre communauté, où qu’il se trouvent », a déclaré le ministre de l’Intérieur, le lieutenant-général Michael Chiengjiek Geay Mut.

L’Ambassadeur du Japon, Seiji Okada, a souligné l’importance de la sécurité pour le développement et indiqué qu’une institution de police forte était un élément essentiel à la sécurité des communautés. À ce sujet, il a également souligné le soutien du Japon à la mise en œuvre de l'accord de paix, notamment en finançant le comité national de pré-transition via l'IGAD (Intergovernmental Authority on Development).

La Directrice du Bureau régional pour l’Afrique du PNUD, Mme Ahunna Eziakonwa; la Directrice du Bureau de réponseaux crises, Mme Asako Okai; le Représentant résident par intérim, Mr Kamal Kamaluddeen; et le Commissaire de la Police des Nations Unies, Mme Unaisi Lutu Vuniwaqa; avaient fait le déplacement pour l'occasion.

« Le centre assure une police de proximité et vise à instaurer un climat de confiance. Plus important, il vise à protéger les droits des personnes. Aujourd’hui, les habitants de Wau s’engagent à mettre fin aux violence basées sur le genre » , a déclaré Mme Eziakonwa.

Le centre de Wau vise spécifiquement à venir en aide aux personnes vulnérables et à appuyer la force de police conjointe intégrée, dont le financement est assuré par le Gouvernement du Japon. Le volet « Accès à la justice et État de droit » du projet du PNUD vise à pallier la présence insuffisante des forces de polices et à assurer la protection de citoyens,  composantes essentielles du nouvel Accord sur le règlement du conflit en République du Soudan du Sud.

« Rappelons nous que le développement de notre nation dépend, dans une large mesure, de l’environnement créé par la police, le respect de de l’état de droit, de la sécurité des personnes et des biens, afin chacun puisse vaquer à ses affaires en paix » , a dit l’Inspecteur général de la police du Soudan du Sud, Majak Akec Malok Duop, lors de la cérémonie d'inauguration.

Depuis janvier 2018, le centre de Djouba a traité 10 279 appels venant de tous les districts de police, dont 223 pour des cas d’urgences médicales, 130 cas de violences sexistes, 138 accidents de la circulation et 36 incendies.

Le PNUD et la Police des Nations Unies (UNPOL), en collaboration avec la police nationale du Soudan du Sud, ont formé 105 secouristes à Wau (20 femmes, 80 hommes) en soutien aux opérations du nouveau centre.

L’inauguration du centre de Wau a été suivie du lancement d'un foyer pour jeunes (One Stop Youth Center for Peace and Development), sous l’égide conjointe de l’Ambassade du Japon et d'ONU-Habitat. Le nouvel établissement offrira notamment des formations professionnelles, des cours d’anglais, d’informatique et de commerce, d’éducation à la santé et éducation civique.

Les directrices du Bureau régional pour l’Afrique et du Bureau de réponse aux crises ont également visité le Centre de protection des civils de Wau, pour s’informer sur la situation sécuritaire dans la région.

« La vie dans un centre de protection pour civils ne doit pas être permanente. Les gens doivent se sentir en sécurité chez eux et dans leur lieu d’origine. Que vous soyez une personne déplacée à l’intérieur de votre propre pays ou un réfugié, votre gouvernement se doit de vous assurer sécurité afin que puissiez vivre librement et dignement où vous voulez », a dit Mme Asako Okai aux représentants des personnes hébergées dans le centre de protection.