Dix peuples autochtones et communautés locales de neuf pays remportent le Prix Équateur 2022

Les dix lauréats du Prix Équateur promeuvent l'égalité des sexes et montrent l'importance de placer le savoir traditionnel et les solutions fondées sur la nature au cœur du développement local.

8 août 2022
Equator Prize Press Release Photo

Des femmes marquent la zone protégée communautaire à Thumbine, Maxixe. Ocean Revolution Mozambique donne aux communautés locales de la baie d'Inhambane les moyens de conserver au mieux leurs ressources marines.

Ocean Revolution

NEW YORK – Le PNUD et ses partenaires annoncent les lauréats du 13e Prix Équateur, qui récompense dix peuples autochtones et communautés locales de neuf pays. Les lauréats, sélectionnés parmi plus de 500 candidatures provenant de 109 pays, sont originaires du Brésil, de la République démocratique du Congo, d'Équateur, du Gabon, du Ghana, du Panama, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, du Mozambique et d'Argentine. Cette annonce marque également le 20e anniversaire de l'Initiative Équateur, qui a récompensé 264 lauréats à ce jour.

Les lauréats de cette année mettent en avant le thème de la Journée internationale des peuples autochtones : « Le rôle des femmes autochtones dans la préservation et la transmission du savoir traditionnel ». Quatre des lauréats du Prix Équateur de cette année sont des initiatives dirigées par des femmes, tous les dix promeuvent l'égalité des sexes dans leur communauté, et toutes montrent l'importance de placer les connaissances traditionnelles et les solutions fondées sur la nature au cœur du développement local. Les organisations lauréates démontrent comment des solutions innovantes, fondées sur la nature, peuvent permettre aux communautés d'atteindre leurs objectifs, même en période de chocs économiques, environnementaux, politiques et de santé publique.

« Depuis 20 ans, les lauréats du Prix Équateur ont montré que les communautés locales mettent déjà en place les transformations économiques et de développement dont nous avons besoin pour parvenir à un avenir positif pour la nature pour tous. Aujourd'hui plus que jamais, il est temps d'imiter leur leadership et de soutenir leurs efforts. Nous sommes reconnaissants aux dix lauréats du Prix Équateur pour l'inspiration qu'ils nous apportent, et nous sommes reconnaissants au gouvernement norvégien pour son généreux soutien à l'Initiative Équateur », a déclaré Francine Pickup, directrice adjointe du Bureau de l'Appui aux Politiques et aux Programmes du PNUD.

Parmi les lauréats de cette année, on trouve un groupe d'organisateurs de terrain dirigé par des femmes autochtones qui protège les jaguars par le biais d'un plaidoyer politique et culturel ; une coalition de tribus indigènes qui rend le domaine de la recherche sur la conservation plus ouvert aux communautés locales ; une organisation locale de justice environnementale à la pointe des efforts internationaux pour conserver et protéger des points chauds de biodiversité vitaux - les mangroves ; et un projet forestier à gestion communautaire qui protège les moyens de subsistance locaux tout en sauvegardant le Bonobo, une espèce menacée.

Les lauréats du Prix Équateur recevront 10 000 dollars et auront la possibilité de participer à une série d'événements virtuels spéciaux associés à l'Assemblée générale des Nations Unies, au Nature for Life Hub du PNUD, à la COP 27 en Égypte et à la COP 15 à Montréal. Ils rejoindront un réseau de 264 communautés de plus de 80 pays qui ont reçu le Prix Équateur depuis sa création il y a 20 ans.

La célébration des lauréats du Prix Équateur aura lieu à la fin du mois de novembre pendant le Nature for Life Hub du PNUD, juste avant la conférence mondiale sur la biodiversité, longtemps retardée. Pour plus d'informations, veuillez consulter le site internet de l'Initiative Équateur, et participez à la conversation en utilisant #PrixÉquateur sur Twitter ou Facebook.

 

Rencontrez les lauréats du Prix Équateur 2022 :

RED TICCA « Territorios de Vida en Argentina » – Argentine

Ce consortium de peuples autochtones de toute l'Argentine conserve, gère et gouverne 3,5 millions d'hectares « d'espace vital », par le biais du plus grand réseau de conservation autochtone et de zones conservées (ICCA) du pays. Ce réseau les permet de faire respecter leur droit au consentement libre, préalable et éclairé (FPIC) et de faire pression pour que leurs valeurs culturelles soient intégrées dans les politiques publiques.

Associação Bebô Xikrin do Bacajá – Brésil

Travaillant dans la région indigène de Trincheira Bacajá au Brésil, l'Associação Bebô Xikrin do Bacajá a développé un système de production durable d'huile de noix de coco. L'action locale des femmes Xikrin a transformé le savoir ancestral de la communauté en une opportunité de génération de revenus qui finance la conservation de leurs terres.

Associação Rede de Sementes do Xingu – Brésil

L'Associação Rede de Sementes do Xingu a rassemblé des femmes de 25 communautés autochtones, agricoles et urbaines afin de collecter et de commercialiser plus de 220 espèces différentes de graines pour la reforestation écologique à grande échelle de l'Amazonie et du Cerrado. Ce faisant, elles ont généré des revenus de plus de 700 000 dollars et donné une autonomie financière aux femmes autochtones de toute la région.

Mbou-Mon-Tour – République démocratique du Congo

Cette organisation a développé un système de conservation des écosystèmes en RDC, dirigé par les communautés locales, qui favorise la coexistence des peuples autochtones et des communautés locales avec les populations locales de bonobos. Pour ce faire, elle a mis en place un cadre juridique de concessions forestières communautaires locales (CFCL), spécialement conçues pour protéger la biodiversité indigène et respecter les coutumes locales.

Coordinadora Nacional para la Defensa del Ecosistema Manglar (C-CONDEM) - Équateur

C-CONDEM promeut la reforestation participative et communautaire des forêts de mangroves, en récupérant les zones déboisées par l'aquaculture industrielle et en promouvant une utilisation alternative, durable et inclusive des terres. À C-CONDEM, des femmes rurales membres d'une minorité afro-équatorienne luttent sans relâche contre la déforestation des mangroves en militant et en menant des campagnes mondiales de restauration pour les droits écologiques des communautés côtières en Équateur. Leur activisme a conduit à la proclamation de la Journée internationale des écosystèmes de mangrove.

Organisation Écologique des Lacs et de l’Ogooué (OELO) – Gabon

OELO a réussi à créer une solution durable pour la gestion des ressources en eau douce dans et autour du plus grand site Ramsar du Gabon - le Bas Ogooué. Grâce à leur travail, ils ont créé le premier plan de gestion durable de la pêche en eau douce écrit par la communauté, qui a été signé en 2018, améliorant la vie des pêcheurs locaux et créant de nombreuses opportunités économiques alternatives dans la région.

Sunkpa Shea Women's Cooperative – Ghana

Cette coopérative autochtone dirigée par des femmes donne l'exemple en matière de production durable de commodités grâce à sa coopérative de production de beurre de karité. Le groupe a réussi à intégrer sa production biologique dans les chaînes d'approvisionnement internationales tout en améliorant la vie de 800 femmes.

Ocean Revolution Moçambique – Mozambique

Ocean Revolution Moçambique donne aux communautés locales de la baie d'Inhambane les moyens de jouer un rôle central dans la prise de décision sur la meilleure façon de conserver leurs ressources marines. En encourageant la communauté à participer activement à ses efforts de conservation, l'organisation forme la prochaine génération de plongeurs spécialisés dans l'écotourisme et la conservation dans la région.

Organización de Mujeres Indígenas Unidas por la Biodiversidad de Panamá (OMIUBP) – Panama

Cette organisation autochtone dirigée par des femmes renforce les capacités en matière de biodiversité, de changement climatique et de techniques de conservation des savoirs traditionnels. Son objectif principal est de protéger les jaguars et de préserver en même temps le territoire et la culture.

Mauberema Ecotourism, Nature Conservation, Education Research & Training Center – Papouasie-Nouvelle-Guinée

Le Mauberema Ecotourism, Nature Conservation, Education Research & Training Center fait tomber les barrières dans le domaine de la conservation en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il dirige un consortium d'organisations communautaires autochtones pour conserver leurs écosystèmes. En tant qu'organisation dirigée par des jeunes, elle s'associe également aux universités locales pour inciter les jeunes autochtones à devenir les futurs agents de conservation en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

 

Pour les demandes des médias, veuillez contacter Sangita Khadka à l'adresse sangita.khadka@undp.org.