A la découverte du lac Boundouni par Mme Rahamta Siradji

Situé dans la partie de l’extrême Est de l’île de Mohéli dans la région de Djando ; zone de la forêt sèche, le lac Boundouni constitue une zone de protection intégrale du Parc National de Mohéli et regorge de richesse agricole et environnementale. C’est un lac d’ancien cratère d’une superficie d’environ 30 ha qui s’entoure aussi d’une petite foret riche en biodiversité et est l'un des rares lacs d'eau douce des Comores, classé site Ramsar en 1995, selon le site www.ramsar.org.

8 septembre 2022
Lac Boundouni
Crédit: PNUD/NASSER YOUSSOUF

Mme Rahamata Siradji, âgée de 70 ans, est à la tête d’une exploitation agricole aux alentours du lac Boundouni. Mère de 5 enfants dont 3 filles et grand-mère aujourd’hui. Grâce à sa passion et sa force de caractère, Mme Rahamata a entraîné depuis les membres de sa famille dans l’agriculture après la mort de leur père. Ses sœurs et frères ont tous des parcelles agricoles au tour du lac Boundouni hérité de leur père.

Malgré son âge avancé, Mme Rahamata ne lâche rien quand il s’agit d’exploiter la terre. Elle parcourt une distance de 5 Kilomètres envions à pied pour aller dans sa ferme. Parfois elle est accompagnée par ses filles ou ses petits-enfants et quelquefois toute seule.

Au passage du cyclone Kenneth, ses productions ont été toutes détruites et s’est retrouvée complètement ruinée. Mais la situation n’a pas duré car elle a été accompagnée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) pour se relever.

« Je suis bénéficiaire du projet RRC et post Kenneth du PUND financé par le GEF. Ce dernier m’a accompagné dans la clôture de ma parcelle grâce à la mise en place d’une haie vive à la base de grissidia qui a arrêté l’entée des animaux en divagation dans la parcelle et m’a fourni 45 plants de bananiers de variété résistante, 250 d’ananas, 65 d’agrumes, 550 et des boutures de grissidia ce qui me permettent aujourd’hui de vivre dignement et subvenir aux besoins de mes proches » a-t-elle expliqué.

« Grâce aux différents soutiens du PNUD, j’ai pu sécuriser ma parcelle et augmenter ma production. Aujoud’hui un tiers de ma production permet de nourrir ma famille et le reste je le vends sur le marché local » a-t-elle ajouté.

Mme Rahamata, comme ses voisins qui exploitent la terre autour du lac de Boundouni sont confrontés aux mêmes difficultés qui freinent la rentabilité de leurs travaux. L’accès au site pose un problème par sa situation géographique désenclavée ce qui fait que les récoltes sont parfois difficiles à acheminer vers la route nationale et au village et donc alors un manque à gagner par ces agriculteurs.

« Nous demandons aux bonnes volontés de nous aider à faire cette route qui mène vers le lac Boundouni ce qui nous permettra d’alimenter nos productions dans les marchés » a-t-elle plaidé.

Lors de notre passage au lac Boundouni, des oranges sont jonchés par terre par faute de main d’œuvre pour les transporter au village ou au marché local auquel s’ajoute l’apparition des rats qui écorcent les orangers et citronniers après le passage du cyclone Kenneth.

Et en fin Mme Rahamata a aussi lancé un cri d’alarme pour solliciter l’appui à la lutte contre les rats qui détruisent aujourd’hui leurs biens agricoles.