FEMMES RURALES DU GUIDIMAHKHA : Des formations à l’autonomie financière.

25 novembre 2023

 

Le PNUD a mis les femmes des communautés rurales des régions du Guidimakha et de l’Assaba au cœur de son projet "Promouvoir les emplois et autres moyens de subsistances respectueux de l’environnement ». Un billet de l'intérieur qui montre des femmes au cœur du développement communautaire. 

Le projet intervient dans quatre communes des régions du Guidimakha et de l’Assaba avec plus de 160 coopératives villageoises et des associations des jeunes. Les principaux résultats obtenus sont : 

  • Le renforcement des capacités de 2000 personnes dont 1700 femmes dans les domaines de la teinture, couture, fabrication du savon, du maraîchage, de la conservation des légumes et la gestion des coopératives ;

  • Acquisition de 20 congélateurs solaires et 20 Moulins à grains ;

  • Acquisition des kits savon, matériel horticole et semences. 

Sélibaby est la capitale en mouvement de la willaya du Guidimakha. Située à 650 kilomètres de la ville de Nouakchott elle est le creuset d'une région réputée pour le dynamisme de ses populations et la force de travail des femmes qui y vivent. Offrir aux femmes davantage d’outils pour sortir de la vulnérabilité et leur permettre de se positionner comme tremplin du développement locale de leur communauté est le principe qui a conduit le PNUD à fournir à la gente féminine des principales localités et villages de cette willaya des formations. 

A la demande de celles-ci, les besoins en formations ont été adressé dans les secteurs du maraichage, la couture, la teinture, la fabrication de jus et de savons, la création de foyers améliorés, de grillages et la gestion de coopératives. Le PNUD au travers de son projet promouvoir les emplois et autres moyens de subsistances respectueux de l’environnement a pourvu à ce besoin.

Cette initiative a été mise en œuvre en collaboration avec COOPI, une ONG italienne. Ainsi, ce sont entre autres les localités de Bouly, Ould Yengé ou encore Kali Nioro, Boudjoubayé, Salka, Guelewel1 et 2, Lebher 1 et 2, Wad Amour, Moutaag Meden et Debaye qui sont les bénéficiaires dans cette région. 

La particularité de ces zones c’est qu’elles sont confrontées de manière quasi-structurelle aux chocs naturels notamment les problèmes de sécheresses récurrentes, d’inondations réduisant ainsi la capacité de résilience des communautés aux risques de catastrophes naturelles. Face à la vulnérabilité des habitants de ces espaces, le PNUD a choisi de renforcer la résilience des femmes et des jeunes. Le projet a permis de mettre sur pied auprès de sa cible des emplois durables au travers une approche multisectorielle et holistique. 

Témoignages des femmes de quelques localités

Maïmouna Abdoulaye bénéficiaire du village de Kali Nioro.

C’est la belle aventure que vit actuellement Maïmouna Abdoulaye et ses voisines du village de Kali Nioro. Dans cette contrée, le PNUD avec son partenaire d’exécution COOPI a formé plus 40 femmes. Dans cette phase du projet, le PNUD a équipé les coopératives de femmes avec un frigo solaire afin qu’elles puissent mener des activités comme la vente de glaces, mais aussi la conservation les denrées facilement périssables. Grâce à ce frigo, les femmes de la localité ont mis sur pied une activité génératrice de revenus avec la vente de poulets. Ayant été également formé en teinture, qui est un levier économique dans la région, les femmes ont à travers leurs coopératives, financé l’achat des kits de teinture. Ces kits ont favorisé celles d’entre elles qui souhaitent pratiquer ce métier, de pouvoir ouvrir des micro-business. La possibilité leur a ainsi été donné de rembourser le prêt au fur et à mesure auprès de la coopérative. Maïmouna, gestionnaire du frigo est aujourd’hui reconnaissante de cet appui du PNUD, qui l’aide à subvenir aux besoins de sa famille et d’accompagner son mari dans la prise en charge de sa famille. 

 

Bamballa M’Beirick, bénéficiaire du projet.

Bamballa M’Beirick est une veuve de cette communauté. La perte de son mari l’a plongé elle et ses enfants dans la précarité. Aujourd’hui elle sait faire du savon à l’issue des formations octroyées par le PNUD et est une teinturière qui vit de ses activités et peut ainsi décemment s’occupé des siens. 

Ce projet a financé pour le village l’achat d’un moulin à grains, deux machines à coudre et l’approvisionnement en matériels horticoles pour les jardins maraichers et des semences.

Dans le village de Boudjoubayé, les formations ont équipé 17 personnes dont 12 femmes. L’apprentissage de la teinture a été l’occasion pour nombre d’entre elles de pratiquer les connaissances théoriques dont elles disposaient déjà dans le domaine. Bien qu’elles souhaiteraient obtenir plus d’appui de part du PNUD, elles ont réussi à développer grâce au fonds de roulement de leur coopérative locale un système de solidarité collective. Ainsi l’argent disponible dans la caisse, qu’elles gagnent à l’aide de la fabrication de savon ou encore de la teinture, concoure à financer les évènements de la vie sociale du village. Que ce soit une cérémonie de mariage, ou encore un baptême, elles ont pu mettre sur pied en capitalisant sur les appuis du PNUD une caisse de solidarité qui facilite aujourd’hui au sein du village un meilleur vivre ensemble.

Bien que le PNUD ait fourni les formations et les divers équipements comme des frigos solaires et des moulins à grains, pour sortir ces villages de l’extrême pauvreté, les femmes de ces milieux ruraux gardent encore de nombreuses attentes auprès du PNUD. La cherté de la vie et la crise de la Covid 19 ont favorisé l’augmentation des prix des matières premières avec lesquelles elles fabriquent du savon ou encore pratique la teinture. 

Aujourd’hui, elles gardent bon espoir que de nouvelles solutions et approches leurs seront introduites pour consolider la dynamique de liberté financière vers laquelle elles aspirent pour le bienêtre de leurs communautés et familles.