Engageons-nous pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles en Mauritanie  

8 décembre 2023

Mansour NDIAYE, Représentant Résident du PNUD en Mauritanie

Au moment où se déroule la campagne mondiale pour les 16 jours d’activisme, le Programme des Nations Unies pour le développent en Mauritanie se joint à la communauté mondiale pour le combat en faveur de la prévention et l’éradication de toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles. 

Notre engagement en Mauritanie s’articule autour de la vision du développement de la République Islamique de la Mauritanie inscrite dans la Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP 2016 - 2030). En lien avec cette vision, le pays a adopté une Stratégie nationale de l’égalité du genre qui constitue pour nous une référence, en plus de la Stratégie d’égalité des sexes 2022 – 2025 du PNUD. 

Tenant compte de ces stratégies majeures et en lien avec la campagne « TOUS UNiS ! Investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles », placée sous le leadership du Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres et du message de l’Administrateur du PNUD, Achim Steiner, je lance un appel à l’engagement pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles. 

Des statistiques d'ONU Femmes indiquent qu'environ 736 millions de femmes – soit près d'une femme sur trois – ont subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part d'un conjoint ou partenaire, des violences sexuelles infligées par une autre personne, ou les deux, au moins une fois dans leur vie. Plus de quatre femmes et filles sur cinq (86 %) vivent dans des pays sans aucune protection juridique solide. Aucun pays n’est sur le point d’éliminer les violences infligées par un conjoint ou partenaire selon ONU Femmes. Bien que le phénomène de la violence puisse toucher également les hommes, la majorité des victimes de violences conjugales sont des femmes et des filles de plus de 15 ans selon le Rapport sur le Développement Humain 2021-2022. Ces chiffres traduisent l’ampleur du problème.  Si des statistiques précises font défaut au niveau local, les défis restent les mêmes qu’au niveau global. 

En effet, la réalité socio-démographique montre une fois encore que la question de la violence à l’égard de la femme et de la fille n’est pas spécifique à une ville, une région, un pays, un continent, ou une entité géographique particulière. La problématique trouve ses racines dans nos représentations mentales et le construit de nos normes sociales. La violence à l’égard des femmes et filles pose une facture lourde à nos communautés car « elle fait peur, déstabilise et laisse des traces ». Pourtant, la modification des normes sociales sexistes néfastes compte parmi les outils les plus puissants du développement.

Ces 16 jours d’activisme et au-delà, constituent un appel à un engagement résolu pour changer voire transformer les valeurs normatives véhiculées, entretenues et transmises de génération en génération par la société considérée dans sa globalité et qui pourraient justifier cette situation dramatique. Ceci nous invite à une introspection collective pour faire émerger une nouvelle dynamique permettant de briser les processus sociaux qui secrètent les germes de la violence à l’égard des femmes et des filles.

Pendant ces 16 jours et tous les jours, le PNUD en Mauritanie réaffirme son engagement pour une approche de développement inclusif. A cet égard, l’Administrateur du PNUD, Achim Steiner s’exprimant sur la question de l’égalité de genre interpelle la conscience collective et individuelle en ces termes : ‘’ Nous devons plaider en faveur de politiques qui s’attaquent aux normes sociales négatives profondément enracinées et aux stéréotypes et pratiques sexistes préjudiciables afin que les femmes, dans toute leur diversité et dans tous les contextes, puissent faire leurs propres choix. Nous pouvons veiller à ce que les politiques qui stimulent la transformation numérique, le financement des ODD et la transition verte soient fondamentalement sensibles au genre. Et nous devons lutter pour mettre fin à la flambée brutale de la violence basée sur le genre et liée aux conflits en mettant fin à la discrimination fondée sur le sexe tant en temps de paix qu’en temps de conflit. ‘’

A ce titre, tout en saluant les avancées significatives liées à l’égalité du genre dans le pays, la stratégie du PNUD dans ce domaine fait de la question du genre un catalyseur structurant de notre intervention stratégique et programmatique en matière de développement.

Le combat contre les violences à l’égard des filles et des femmes est une responsabilité individuelle et collective. C’est ensemble avec tous les acteurs nationaux, les agences sœurs du système des Nations Unies, la société civile, les partenaires bilatéraux et multilatéraux, le secteur privé, le monde académique, les jeunes, les femmes que nous parviendrons à gagner le combat pour l’élimination de toutes les formes de violences à l’égard des femmes. 

Notre société contemporaine est en proie aux grandes mutations et transformations liées aux changements climatiques, aux conflits socio-politiques et aux inégalités socio-économiques qui ont un impact sur l’équilibre sociétal notamment les filles et les femmes. A cet effet, nous devons renforcer l’ouverture d’espaces de dialogues constructifs et consolider  un leadership transformatif qui permet de corriger les déséquilibres défavorables aux femmes et aux filles provoqués par ces dynamiques négatives. Notre mobilisation doit accélérer la dynamique d’action vertueuse et pro-active pour l’élimination définitive de toutes formes de violences - morale, psychologique et physique à l’égard des femmes et des filles. 

‘’ Nous devons plaider en faveur de politiques qui s’attaquent aux normes sociales négatives profondément enracinées et aux stéréotypes et pratiques sexistes préjudiciables afin que les femmes, dans toute leur diversité et dans tous les contextes, puissent faire leurs propres choix. Nous pouvons veiller à ce que les politiques qui stimulent la transformation numérique, le financement des ODD et la transition verte soient fondamentalement sensibles au genre. Et nous devons lutter pour mettre fin à la flambée brutale de la violence basée sur le genre et liée aux conflits en mettant fin à la discrimination fondée sur le sexe tant en temps de paix qu’en temps de conflit. ‘’
Achim Steiner, Administrateur du PNUD