Le PNUD et ses partenaires ont organisé une formation pour renforcer les capacités d'enquête au sein de la Justice et de la Police en Haïti

9 octobre 2023

Sekou Bangoura, Chef des Opérations au PNUD

© Belliard Beauvary / PNUD Haïti

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), par le biais du Projet de Soutien à la Responsabilité pour les Atrocités en Haïti, financé par l'INL (Bureau des Affaires internationales en matière de stupéfiants et d'application de la loi), en collaboration avec le Programme d'appui à la Police Nationale, l'Initiative Spotlight et l'UNPOL, a officiellement clôturé, le samedi 7 octobre à Port-au-Prince, un atelier de formation sur "la gestion de scènes de crime dans le contexte des incendies criminels et des violences basées sur le genre, y compris les crimes sexuels" au profit d'une quarantaine de cadres œuvrant dans les secteurs de la justice et de la police.

Financé par le Programme Spotlight, cet atelier, qui a débuté le 3 octobre dernier, s'adresse aux cadres du Bureau haïtien de la Police Scientifique et Technique (BPST), des Commissariats, des Directions départementales de la PNH, de la Brigade de la protection des mineurs (BPM), de l'Unité de lutte contre les crimes sexuels (ULCS) et du Conseil National d’Assistance Légale (CNAL). Son objectif principal est de renforcer les compétences des enquêteurs dans les enquêtes liées aux violences basées sur le genre et aux incendies criminels. Cela implique de les doter de la capacité d'intervenir efficacement sur les scènes de crime, y compris dans le contexte des incendies criminels et des violences basées sur le genre, notamment les violences sexuelles.

« La gestion des scènes de crime joue un rôle essentiel dans la recherche de la vérité et de la justice. C'est pourquoi, afin de relever de manière adéquate les nombreux défis liés aux enquêtes sur les violences basées sur le genre et les incendies criminels, le PNUD, en collaboration avec les programmes "Initiative Spotlight" et "Appui à la PNH," ainsi que l'UNPOL, se sont engagés à renforcer les compétences des professionnels de la chaîne pénale dans ces domaines spécifiques. », a souligné le Chef des opérations du PNUD, M. Sekou Bangoura, à l'ouverture de l'atelier.

Dans un rapport conjoint du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) et de la Mission des Nations Unies pour l'appui à la Justice en Haïti (BINUH) publié en octobre 2022 intitulé "Violences sexuelles à Port-au-Prince : une arme utilisée par les gangs pour répandre la peur," il est mis en évidence que la violence sexuelle et sexiste est largement et délibérément utilisée par les gangs armés. Selon ce rapport, les membres des gangs armés utilisent le viol, y compris le viol collectif, et d'autres formes de violences sexuelles comme une arme pour instiller la peur, punir et assujettir les populations locales dans le but d'étendre leurs zones d'influence, principalement dans la métropole de Port-au-Prince.

Le renforcement de la justice en Haïti dépend des poursuites judiciaires soutenues par des investigations criminelles systématiques. Les avancées technologiques ont accru le rôle des experts sur les scènes de crime, y compris en cas de violences sexuelles, privilégiant la preuve scientifique sur les témoignages. Une gestion rigoureuse des scènes de crime est essentielle pour garantir des enquêtes justes et équitables.

Cependant, en Haïti, la maîtrise de la gestion de scènes de crime, de la collecte et de la conservation des pièces à conviction en lien avec les violences basées sur le genre est encore en développement. Cela a des répercussions sur le système judiciaire haïtien, contribuant à la détention préventive prolongée et à l'atteinte aux droits humains.
« J’espère que cette formation consolidera davantage les connaissances des participants et que les techniques qu’ils en tireront seront utiles et mises en application immédiate dans l’exercice de leurs fonctions afin de contribuer à faire de ce pays que nous aimons tous un havre de paix pour les citoyens haïtiens et pour nous tous », a déclaré Madame Béatrice RANOROMANANA, Conseillère en genre et VBG de PCU au bureau intégré des Nations unies en Haiti (BINUH).

Pour sa part, le commissaire Guetchine ALEXIS, Responsable du bureau de la police scientifique et technique de la DCPJ, a remercié le PNUD au nom de tous les collègues policiers et policières pour l’affirmation de sa fidélité et de sa générosité envers la police judiciaire haïtienne. « Car, cette formation va combler les lacunes constatées et outiller nos enquêteurs et techniciens en scènes de crime en vue de la réponse souhaitée contre la criminalité sous toutes ses formes » a ajouté le Commissaire de police.

Cet appui technique du PNUD et de ses partenaires, à travers cette formation intensive de 5 jours, s’inscrit dans le cadre du renforcement de la police et de la justice en Haïti. À l’issue de cette formation, les participant.e.s devront être en mesure d'identifier les différentes formes de violence, de mettre en place un protocole pour la gestion des scènes de crime, de comprendre les dynamiques impliquées et de mettre en place des mécanismes pour diligenter des enquêtes efficaces et aider les victimes à obtenir réparation.

Contacts presse :
Edson Lubin,
Spécialiste de communication, PNUD Haïti
E-mail : edson.lubin@undp.org