Alors que nous célébrons la Journée mondiale de lutte contre le sida 2025, placée sous le thème « Surmonter les bouleversements, transformer la riposte au sida », notre communauté internationale se trouve à un tournant décisif, porteur d’espoir et de périls. Des décennies de progrès ont permis au monde de disposer des outils et de l’expérience nécessaires pour mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique. Cependant, ces avancées se concrétisent dans un contexte de raréfaction des financements, de conflits, de chocs climatiques et d’inégalités croissantes. Des difficultés persistantes, comme le sous-investissement chronique dans la prévention, la dépendance excessive à l’égard de l’aide extérieure, la fragmentation des approches, ainsi que la stigmatisation et la discrimination ancrées dans les esprits, continuent de nous freiner. Avant même les récents bouleversements, aucun pays n’était en voie d’atteindre d’ici 2025 les objectifs 10-10-10, qui visent à éliminer la stigmatisation, la discrimination, les violences sexistes et les inégalités, ainsi que les lois punitives qui entravent l’accès à la prévention, au traitement et aux soins du VIH. Le nombre de nouvelles infections est en hausse dans plusieurs régions, notamment parmi les populations les plus exposées aux risques de contamination et chez leurs partenaires.

Pourtant, l’histoire du VIH est avant tout celle du dépassement des obstacles. Dès le début, les personnes vivant avec le VIH, les communautés, les professionnels de santé et la société civile ont lutté contre la stigmatisation et contribué à transformer la manière dont le monde aborde la santé et les droits. Cette même détermination, ancrée dans l’équité, l’inclusion et l’encadrement communautaire, demeure notre force motrice. Cette prise de responsabilités prend de nombreuses formes. La Namibie et l’Angola ont mis en œuvre des réformes affirmant les droits et renforçant l’environnement favorable aux services de lutte contre le VIH. Au Kazakhstan, le soutien gouvernemental aux organisations communautaires leur permet de toucher un nombre sans précédent de personnes grâce à des services de prévention et d’aide juridique. Au Pakistan, une plateforme numérique co-créée avec les populations clés met en relation des milliers de personnes avec des informations confidentielles, l’autodépistage et les soins.

La génération précédente a vu les traitements antirétroviraux profondément modifier la trajectoire de l’épidémie. Aujourd’hui, de nouveaux outils de prévention du VIH à action prolongée offrent l’une des meilleures perspectives d’éradiquer le sida en tant que menace pour la santé publique. Le partenariat visant à rendre le lénacapavir générique disponible pour 40 dollars américains par an dans 120 pays à revenu faible et intermédiaire d’ici 2027 illustre comment la science et la solidarité peuvent élargir l’accès aux soins à grande échelle. Pour que ces innovations réalisent tout leur potentiel, il est impératif de lever les obstacles structurels qui empêchent l’accès aux services et de renforcer les systèmes de santé afin de garantir un accès équitable. Les organisations communautaires, notamment les réseaux de populations clés, doivent jouer un rôle central dans leur déploiement. 

Depuis plus de trente ans, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) traite les enjeux du développement qui ont une incidence sur l’épidémie. Cela comprend le renforcement d’une gouvernance inclusive, la lutte contre les inégalités qui alimentent le VIH, le soutien aux populations clés et l’aide aux pays pour la mise en place de systèmes de santé résilients et durables. Avec nos principaux partenaires — notamment le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les autres co-parrains d’ONUSIDA, les gouvernements, le Fonds mondial, la société civile et les communautés — nous restons déterminés à mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique. En cette Journée mondiale de lutte contre le sida, nous réaffirmons que chaque vie compte, que chaque communauté a un rôle à jouer et qu’ensemble, nous pouvons transformer les bouleversements en actions concrètes et l’espoir en santé pour tous.