La pauvreté en Palestine devrait augmenter de plus d'un tiers si la guerre se poursuit pendant un deuxième mois

Le Programme des Nations Unies pour le développement et la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale avertissent que jusqu’à 16 années de développement humain pourraient être annulées

9 novembre 2023

Selon les projections de l'évaluation, un troisième mois de guerre porterait à une augmentation de la pauvreté de près de 45 pour cent, et le nombre de personnes supplémentaires plongées dans la pauvreté dépasserait 660 000, tandis que la diminution du PIB atteindrait 12,2 pour cent avec des pertes totales de 2,5 milliards de dollars.

PNUD PAPP/Abed Zagout

New York – Si la guerre à Gaza se poursuit pendant un deuxième mois, le taux de pauvreté en Palestine augmentera de 34 pour cent, plongeant près d'un demi-million de personnes supplémentaires dans la pauvreté, tandis que le produit intérieur brut (PIB) chutera de 8,4 pour cent, soit une perte de 1,7 milliard de dollars américains — selon les premières estimations du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO).

Les auteurs d’une évaluation rapide publiée aujourd'hui, intitulée « La guerre de Gaza : impacts socio-économiques prévus sur l’État palestinien », estiment qu’au moment où la guerre atteignait le cap d'un mois, la pauvreté avait augmenté de 20 pour cent et le PIB avait diminué de 4,2 pour cent. L'évaluation souligne également que l'Organisation internationale du travail estime que 390 000 emplois ont déjà été perdus.

« Les pertes en vies humaines, les souffrances humaines et les destructions sans précédent dans la bande de Gaza sont inacceptables. Le PNUD se joint aux appels du Secrétaire général de l’ONU en faveur d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat, de la libération de tous les otages, et de l'accès humanitaire pour permettre à l’assistance vitale d'atteindre les civils à l'échelle nécessaire », a déclaré Achim Steiner. « Cette évaluation nous alerte sur le fait que les impacts de cette guerre auront également des effets à long terme et ne se limiteront pas à Gaza. À la catastrophe humanitaire à laquelle nous assistons s’ajoute une crise de développement. La guerre accélère rapidement la pauvreté au sein d’une population qui était déjà vulnérable avant cette crise. »

Selon les projections de l'évaluation, un troisième mois de guerre porterait à une augmentation de la pauvreté de près de 45 pour cent, et le nombre de personnes supplémentaires plongées dans la pauvreté dépasserait 660 000, tandis que la diminution du PIB atteindrait 12,2 pour cent avec des pertes totales de 2,5 milliards de dollars. L'évaluation met en garde contre une forte baisse de l'indice de développement humain qui est la mesure synthétique du bien-être utilisée par le PNUD, faisant reculer le développement de la Palestine de 11 à 16 ans et de 16 à 19 ans à Gaza, selon l'intensité du conflit.

« Un cessez-le-feu et un flux soutenu d'aide humanitaire soulageraient immédiatement et de manière tangible les souffrances et réduiraient les niveaux de privation que subissent des centaines de milliers de familles palestiniennes : il s'agit d'une première étape essentielle », a déclaré la Secrétaire exécutive de la CESAO, Rola Dashti. « La reprise économique à Gaza après un cessez-le-feu ne sera pas immédiate, compte tenu du déplacement à grande échelle de la population, des niveaux massifs de destruction et de l'accès incertain aux ressources, notamment aux matériaux et équipements, en raison du siège de Gaza », a-t-elle affirmé.

Avec près de 1,5 million de personnes déplacées à l’intérieur de Gaza depuis le début de la guerre et la destruction massive de maisons qui auraient été détruites ou endommagées, l’évaluation prédit que le ralentissement économique aggravera encore la situation humanitaire catastrophique et rendra les perspectives de relèvement difficiles et lentes.

L'évaluation compile des données et utilise divers outils analytiques, notamment des évaluations rapides des dommages par satellite, des images satellites nocturnes et une modélisation économique d'équilibre général calculable (CGE), pour simuler les impacts de la guerre à Gaza sur l'ensemble du territoire palestinien au bout d’un mois d’occupation et pour les scénarios sur deux et trois mois.

Rapport complet

Pour consulter le rapport complet en anglais (disponible à partir de 12h01 EST, le 9 novembre), rendez-vous sur :

https://www.undp.org/arab-states/publications/gaza-war-expected-socio-economic-impacts-state-palestine

Pour consulter le rapport complet en arabe (disponible à partir de 12h01 EST, le 9 novembre), rendez-vous sur :

https://www.undp.org/ar/arab-states/publications/hrb-ghzt-alathar-alajtmayt-walaqtsadyt-almtwqt-ly-dwlt-flstyn

Pour plus d’informations et pour organiser des entretiens, veuillez contacter :

Au PNUD

Dylan Lowthian      |  Responsable des relations avec les médias | Bureau des relations extérieures et du plaidoyer | dylan.lowthian@undp.org

Noeman AlSayyad   |  Conseiller en communications stratégiques | Bureau régional pour les États arabes | noeman.alsayyad@undp.org

Stanislav Saling       |  Spécialiste des communications | Bureau du Rapport sur le développement humain |  stanislav.saling@undp.org

À la CESAO

Maryam Sleiman    |  Unité de communication (UC) | sleiman2@un.org 

Rania Harb             | Unité de communication (UC) | harb1@un.org

NOTES AUX RÉDACTEURS 

Premières estimations des impacts de la guerre – par rapport aux niveaux avant la guerre ou aux prévisions pour 2023 :

  • Au bout d'un mois 
  • Le PIB palestinien     aura diminué de        4,2 pour cent         équivalant à une perte de 857 millions de dollars.
  • La pauvreté                 aura augmenté de       19,5 pour cent        passant de 26,7 % à 31,9 % de la population.

      plongeant environ 285 139 personnes supplémentaires dans la pauvreté, faisant passer leur nombre de 1  464  081 à 1  749  220 individus.

  • Au bout de deux mois
  • Le PIB palestinien     diminuera de                 8,4 pour cent         équivalant à une perte de 1,7 milliard de dollars.
  • La pauvreté                 augmentera de                34,1 pour cent        passant de 26,7 % à 35,8 % de la population. 

      plongeant environ 498 994 personnes supplémentaires dans la pauvreté, faisant passer leur nombre de 1 464 081 à 1 963 075 individus.

  • Au bout de trois mois
  • Le PIB palestinien     diminuera de                 12,2 pour cent        équivalant à une perte de 2,5 milliards de dollars.
  • La pauvreté                 augmentera de                45,3 pour cent        passant de 26,7 % à 38,8 % de la population. 

      plongeant environ 663 497 personnes supplémentaires dans la pauvreté, faisant passer leur nombre de 1 464 081 à 2 127 578 individus.

  • Chômage

L'évaluation fait référence à l'Organisation internationale du travail qui estime que 390 000 emplois ont déjà été perdus :

  • À Gaza :                  61 pour cent des emplois     équivalent à 182 000 emplois 
  • En Cisjordanie :     24 pour cent de l'emploi     équivalent à 208 000 emplois
  • Indice de développement humain
    • L'évaluation calcule l'IDH pour l’État palestinien en fonction de 4 scénarios basés sur des hypothèses de réduction prévue de l'espérance de vie, de diminution anticipée des années de scolarité et de baisse du revenu national brut.

Pour l'État palestinien

L’IDH devrait reculer de 11 ans (niveau 2012 de 0,700) dans le scénario d’impact moins violent et de 16 ans (niveau 2007 de 0,674) dans le scénario d’impact plus considérable.

  • Elle calcule également l'IDH séparément pour Gaza et la Cisjordanie sur la base de 2 scénarios qui tiennent compte des impacts différentiels attendus.

Pour Gaza

L’IDH devrait reculer de 16 ans (niveau de 2007 de 0,674) dans le scénario d’impact moins violent et de 19 ans (niveau de 2004 de 0,656) dans le scénario d’impact plus considérable.

Pour la Cisjordanie

L’IDH devrait reculer de 8 ans (niveau 2015 de 0,718) dans le scénario d’impact moins violent et de 11 ans (niveau 2012 de 0,706) dans le scénario d’impact plus considérable.