Une plateforme pour valoriser les compétences féminines burundaises

2 février 2022

La 1ère Dame du Burundi,Angeline Ndayishimiye fait son discours de lancement de la plateforme umurundikazi.gov.bi

©Aaron Nsavyimana/UNDP Burundi

Au Burundi, le manque ou la méconnaissance des compétences féminines dans différents domaines scientifiques et socioéconomiques ressortent parmi les grands défis identifiés dans l’évaluation des plans d’action des deux dernières politiques nationales genre. Ainsi, la prise en compte des femmes est souvent impactée négativement au motif que ces dernières ne disposeraient pas de prérequis scientifiques ou académiques pour occuper tel ou tel poste. Pourtant, les femmes burundaises disposent d’un cursus scientifique ou académique indéniable et ont déjà fait montre de leadership et de célébrité au niveau national et international.   

Pour répondre à ces défis, le PNUD a appuyé le pays pour mettre en place une plateforme nationale des compétences féminines (https://www.umurundikazi.gov.bi) lancée le 25 janvier 2021 par Mme Angeline Ndayishimiye, première dame du Burundi et présidente de l’Office de la Première Dame pour le Développement au Burundi (OPDD).

Cette vitrine d’exposition et de promotion des compétences féminines a été réalisée par le Ministère de la Solidarité Nationale, des Affaires sociales, des Droits de la Personne humaine et du Genre en collaboration avec le PNUD. Il va irradier ces compétences afin qu’elles soient connues, documentées et mise à contribution et contribuer à assurer un développement intégral de la femme et de la fille burundaises.

Mme Angeline Ndayishimiye a salué l’arrivée de cette plateforme qui vient mettre fin à la discrimination de la femme dans les secteurs techniques en arguant qu’il existe un petit nombre ou qu’il n’existe pas de femmes qualifiées dans tel ou tel domaine.

Elle a appelé les femmes et les filles à s’inscrire massivement pour faire connaitre leurs compétences, soulignant que le pays compte beaucoup de femmes capables dans tous les domaines touchant la vie du pays.

L’union fait la force, a dit Mme Angeline. Elle a invité les femmes à s’entraider pour performer leur savoir-faire et surtout à se liguer pour un meilleur partage de connaissances car la plateforme permettra d’identifier les compétences de ces femmes partout à travers le monde. Elle a également invité le secteur privé à recourir au même titre que le secteur public, aux compétences exposées sur cette plateforme.

M. Titus Osundina, représentant résident a.i du PNUD, a rappelé que la plateforme est  une étape d’un long processus de réflexion et de conception sur les outils efficaces qui pourraient marquer la différence et apporter leur pierre au grand édifice de promotion du leadership féminin. Tout en félicitant le Burundi pour les grands progrès réalisés en matière des quotas constitutionnels dans les postes politiques, il a convié la femme et la fille burundaises à saisir cette opportunité qui lui est offerte pour aller au-delà de ces quotas. « la Constitution le dit très bien, il s’agit d’au moins 30%, mais pas d’au plus 30%, ce qui fait une grande différence ».

Il a insisté sur l’appropriation de la femme et fille burundaises de cet outil, ainsi que leur consentement  à sortir de leur réserve pour mettre en exergue leur expertise, expérience et savoir-faire pour faire aboutir le processus. « Nous sommes à l’ère du numérique, il faut vivre avec son époque. La femme et la jeune fille burundaises doit apprendre à valoriser ses compétences, au lieu d’attendre qu’on se souvienne d’elle ou qu’on la remarque. Nous sommes à une époque où beaucoup de choses peuvent se faire et se décider en ligne, et la femme et jeune fille burundaises, même celle du milieu rural doit y arriver » a martelé Titus. Il a exhorté la ministre en charge des TICs à bien vouloir prendre en considération l’inclusion de la femme dans les efforts de promotion des TICs au Burundi.

Pour sa part, la Ministre de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre, Mme Imelde Sabushimike, cette plateforme est une réponse pour les décideurs et toutes les personnes qui travaillent pour un développement inclusif, car le développement humain durable demande la participation de tout le monde, hommes et femmes.

 Tous les orateurs du jour ont noté la place qu’occupera la plateforme pour promouvoir le leadership féminin, la socialisation professionnelle entre les femmes via la possibilité d’échanges entre les paires, l’encadrement des plus jeunes par les plus expérimentées et l’incitation de jeunes filles à embrasser les filières de plus en plus réservés aux hommes jusqu’à maintenant.

Aujourd’hui, beaucoup de burundaises sont entrain d’émerger dans ces secteurs dits « masculins » sans beaucoup de visibilité. La plateforme offrira un espace de visibilité afin d’encourager les plus jeunes à s’y affronter aussi. Enfin, l’outil pourra permettre de créer des espaces de cohésion, où les femmes pourront se rencontrer autour des sujets qui les rassemblent et viser un objectif commun, c’est-à-dire la promotion du leadership féminin, afin de mieux œuvrer pour le développement du Burundi et des Burundais, et surtout de la jeunesse Burundaise. Notons que la femme est le pilier de la famille, et partant du développement du pays.