PNUD - La jeunesse au cœur de l’action pour la paix et la sécurité au Burundi

22 juin 2023
PNUD - La jeunesse au cœur de l’action pour la paix et la sécurité au Burundi

PNUD - des participants aux consultations nationales pour l’élaboration de la stratégie nationale de la jeunesse sur la paix et la sécurité (2023-2027)

©UNDP Burundi 2023

Par Nsavyimana Aaron 

Gitega, capitale politique burundaise, a abrité du 1er au 3 juin 2023 les consultations nationales pour l’élaboration de la stratégie nationale de la jeunesse sur la paix et la sécurité (2023-2027) organisées par le ministère des Affaires de la communauté Est Africaine, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture en collaboration avec le PNUD et le FNUAP.

Ces consultations prévoient d’écouter 600 participants provenant des 4 régions du pays et de toutes les structures de la société burundaise : partis politiques, confessions religieuses, société civile, armée et police, gouvernement, administration provinciale et communale, organisations de la jeunesse, etc.

Au Burundi, la jeunesse représente une frange importante de la population, soit 7.800.000 personnes sur une population de 12 millions. Afin d’être en phase avec les engagements pris au niveau de la Communauté Est Africaine (EAC) qui demande un alignement des stratégies nationales à celle de cette communauté qui, elle aussi s’aligne à la résolution 2250 des Nations Unies sur la jeunesse, la paix et la sécurité, le gouvernement du Burundi, appuyé par les deux agences onusiennes, a organisé ces consultations pour recueillir les avis et considérations de toutes les parties prenantes pour l’élaboration de cette stratégie.

A l’ouverture des consultations, le Représentant Résident du PNUD au Burundi, M. Mathieu Ciowela, a salué les efforts de l'Etat burundais de valoriser la jeunesse dans beaucoup de secteurs de la vie et leur inclusion dans le domaine de paix et sécurité.

En effet, dit-il, « Si on investit dans la jeunesse, en les transformant en des créateurs de solutions, pour la paix et la sécurité, on pourra ainsi contribuer à tous les objectifs de développement parce que la jeunesse constitue la force active de la nation ».

A cette occasion, l’assistante du ministre en charge de la jeunesse, Mme Liliane Gahungu a indiqué que les jeunes continuent à faire face à des défis importants découlant du chômage, de la violence, des changements démographiques, des déplacements forcés, des inégalités, des nouvelles technologies, de l’évolution des marchés du travail et du changement climatique. 

Elle a toutefois souligné que les jeunes du monde entier luttent pour la paix, la justice, l’inclusion, l’égalité des sexes et les droits humains. Leurs aspirations, ainsi que leurs points de vue et leurs demandes doivent être entendus, a-t-elle précisé.

Face à ces défis, le Gouvernement du Burundi a placé la jeunesse parmi ses priorités notamment dans les grands documents de référence tels que les Objectifs de Développement Durable (ODD), le programme National de Développement (PND) 2018-2027 ainsi que le Programme d'Actions Prioritaires du Burundi. Il a également consenti des efforts par la mise en place de la Banque d'Investissement pour les Jeunes (BIJE), le Programme d'Autonomisation Economique et d'Emploi des Jeunes (PAEEJ) et l'Agence Burundaise pour l'Emploi des Jeunes (ABE) qui est une des solutions pour faire face au chômage.

A l’issue des trois jours d’intenses discussions, les différents groupes de travail ont convergé vers certains constats et recommandations visant l’implication des jeunes dans différents secteurs de la vie du pays en commençant d’abord par la fixation du quota de participation des jeunes dans les instances de prise de décision et leur implication effective dans les activités de développement, de maintien de paix et sécurité et de règlement pacifique des conflits.

Conscients que les jeunes sont la fondation sur laquelle bâtir le développement et l’avenir du pays, les participants sont unanimes de proposer une implication de jeunes dans la prise de toutes les décisions les concernant, la prise en compte du volet jeunesse à travers sa consultation lors de l’élaboration des  plans communaux de développement communautaire, ainsi qu’une bonne et suffisante réintégration des jeunes ex-combattants ou enfants des ex-combattants en évitant surtout de les stigmatiser. 

Il a été aussi recommandé une forte décentralisation des organisations qui s’occupent de la jeunesse au niveau de toutes les communes du pays et une révision à un taux d’intérêt abordable pour les crédits octroyés par la banque des jeunes et autres organisations qui s’occupent d’eux.

Reconnaissant qu’il y a des jeunes qui se laissent manipuler par les politiciens, ils ont proposé une sensibilisation à la citoyenneté, l’enseignement de l’histoire du Burundi en montrant aux jeunes qu’ils sont présentement au centre du développement du pays et les préparer pour leur avenir en tant qu’acteurs incontournables pour bâtir un pays paisible et sécurisé.

Enfin, ils se sont mis d’accord que seule l’autonomisation de la jeunesse peut lui permettre de prendre en mains son avenir et celui du pays et qu’en mettant ensemble leurs différences au service du développement, ils peuvent faire avancer le pays en tant que décideurs de demain s’ils sont bien préparés.